Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Benedict (Jules)

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BENEDICT (Jules), compositeur et pianiste allemand, né en 1801, à Stuttgard. Après avoir achevé ses études littéraires au gymnase de sa ville natale, le jeune Benedict, qui avait déjà fait preuve de rares aptitudes musicales, obtint de son père, riche banquier israélite, qu’il suivrait sa vocation, partit en 1819 pour Weimar, où il eut pour maître Hummel, et se rendit en 1820 à Dresde, où Weber lui apprit la composition. Bientôt une intime liaison se forma entre l’élève et le maître, qui emmena avec lui Benedict à Vienne, à Berlin, et dans toutes les villes où se montaient les opéras de Weber. À Vienne, en 1823, Benedict, sur la recommandation de Weber, fut nommé directeur de musique de l’opéra allemand, fonction dont il se démit, au bout de deux ans, pour faire avec le célèbre impressario Barbaja un grand voyage en Allemagne et en Italie, où Barbaja lui confia la direction d’un des nombreux théâtres qu’il administrait. En 1830, Benedict fit un voyage à Paris, y séjourna quelque temps, puis se rendit à Londres. Il y contracta une étroite amitié avec Mmes Malibran et de Bériot, et les suivit à Naples. Après avoir habité cette dernière ville pendant quelques années, il revint à Londres et s’y fixa. Nommé chef d’orchestre au théâtre de Drury-Lane, en 1839, Benedict résigna bientôt cet emploi. En 1850, il suivit en Amérique, comme accompagnateur, l’illustre Jenny Lind, et les concerts fructueux qu’ils donnèrent en ce pays rapportèrent à Benedict un bénéfice de 250, 000 francs. De retour à Londres en 1857 d’un nouveau voyage Su’il avait fait en Italie, M. Benedict a repris depuis cette époque ses travaux de composition et ses leçons de piano.

Professeur de piano de la haute aristocratie anglaise, professeur et accompagnateur de la reine Victoria, M. Benedict donne chaque année à Londres des concerts pour lesquels les premiers artistes du monde s’empressent de lui offrir leur concours. Comme exécutant, M. Benedict a pris rang parmi les pianistes les plus distingués par l’élégance et la chaleur de son jeu. Comme compositeur de musique instrumentale et dramatique, il compte d’honorables succès. Ses œuvres pour piano sont classées parmi les bonnes productions du genre. Bellini et Rossini lui ont fourni des motifs de variations, sonates, concertos, etc. Enfin, les six opéras qu’il a composés jusqu’à ce jour ont été favorablement accueillis en Italie, en Allemagne et à Londres. Ces opéras ont pour titre : Ernesto e Giovinta (Naples, 827), les Portugais à Goa, et Un an et un jour (Naples, 1836) ; The Gypsy’s warning (Londres, 1833) ; le Fiancé de Venise et les Assassins (en Allemagne, 1848).