Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/CHARLES X GUSTAVE, fils de Jean-Casimir, prince palatin de Deux-Ponts, et de Catherine, fille de Charles IX

La bibliothèque libre.
Administration du grand dictionnaire universel (3, part. 4p. 1016).

CHARLES X GUSTAVE, fils de Jean-Casimir, prince palatin de Deux-Ponts, et de Catherine, fille de Charles IX ; né à Nikœping en 1622, mort à Gothembourg en 1660. Il étudia à l’université d’Upsal, voyagea en diverses contrées de l’Europe, et fit ses premières armes en Allemagne, dans l’armée du général suédois Torstenson. Cousin de la reine Christine, il fut, sur l’invitation de cette princesse, déclaré héritier de la couronne par les états de 1649, et monta sur ! e trône après son abdication (1654). Son règne fut un enchaînement d’entreprises hardies, d’expéditions militaires et d’événements. Pour repousser les prétentions de Jean-Casimir à la couronne de Suède, il envahit la Pologne en 1655 et en fit la conquête en trois mois, après une série de brillantes victoires. Il contraignit ensuite Frédéric-Guillaume, duc de Prusse et électeur de Brandebourg, à se reconnaître comme vassal de la Suède, et plus tard érigea son duché en royaume indépendant, en récompense des services qu’il lui avait rendus dans ses guerres. Il eut encore à réprimer plusieurs révoltes des Polonais, à combattre les Russes en Livonie, et surtout à lutter contre les entreprises du Danemark, qu’il essaya de conquérir. Il reprit sur les Danois le Jutland, la Fionie, pénétra jusqu’au cœur du Danemark, en passant audacieusement d’île en île sur une mer glacée, et imposa la paix de Roskild (1658), qui lui assurait la possession de la Scanie, du Halland et d’autres provinces. Toutefois, la paix ne pouvait longtemps convenir à une âme ambitieuse et inquiète comme celle du roi de Suède. Il reprit bientôt l’offensive, malgré les représentations des autres puissances, et ses troupes assiégeaient Copenhague, lorsqu’il fut subitement enlevé par une fièvre chaude.