Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/DEMARÇAY (Marc-Jean, baron), général et homme politique français

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Administration du grand dictionnaire universel (6, part. 2p. 389).

DEMARÇAY (Marc-Jean, baron), général et homme politique français, né en Poitou en 1772, mort à Paris en 1839. Il entra fort jeune au service, fit plusieurs campagnes de la Révolution, devint colonel en 1802, se conduisit brillamment à Austerlitz, fut mis à la tête de l’École de Metz (1806), et prit, pour des raisons de santé, sa retraite en 1810, avec le grade de général de brigade. Nommé député de la Vienne en 1819, Demarçay siégea dans les rangs de l’opposition, vota contre toutes les lois antilibérales proposées par le gouvernement, défendit l’élection de Grégoire, protesta énergiquement contre l’expulsion de Manuel et s’écria : « Je déclare à mes commettants que je ne puis plus les défendre au sein d’une assemblée où dominent les ennemis de la France. » Le gouvernement fit échouer sa candidature en 1824 ; mais, trois ans plus tard, les électeurs de la Seine l’envoyèrent siéger de nouveau à la Chambre. Demarçay y déploya la même énergie. Il fut un des deux cent vingt et un signataires de l’adresse qui précipita la chute de la Restauration. Après les journées de Juillet, il appuya d’abord le nouveau gouvernement, mais ne tarda pas à rentrer dans les rangs de l’opposition, avec laquelle il vota constamment jusqu’à sa mort. — Son fils, Horace Demarçay, né à Paris en 1812, mort en 1866, fut élevé dans la religion protestante, et, comme son père, se distingua par ses opinions libérales. À deux reprises, sous le règne de Louis-Philippe, il fut nommé dans les Deux-Sèvres membre de la Chambre des députés, où il vota avec l’opposition la plus avancée. Élu en 1848 représentant à la Constituante par le même département, il fit partie du groupe des républicains modérés, donna sa démission en 1849 et vécut depuis lors dans la retraite.