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Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/DESSOLLE (Jean-Joseph-Paul-Augustin, marquis), général français

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Administration du grand dictionnaire universel (6, part. 2p. 599).

DESSOLLE (Jean-Joseph-Paul-Augustin, marquis), général français, né à Auch en 1767, mort à Paris en 1828. Entré au service lors de la première coalition, il était capitaine à l’armée des Pyrénées-Orientales en 1792, et adjudant-major, quand la loi qui excluait les nobles du service militaire lui enleva son grade (1793). Réintégré bientôt après, il fut fait, en Italie, général de brigade (1797), pénétra dans le pays des Grisons, décida du succès de la bataille de Sainte-Marie, reçut le grade de général de division (1799), revint, sous les ordres de Moreau, en Italie et mérita, sur le champ de bataille de Novi, le surnom glorieux de Décius français. Il suivit ensuite Moreau sur le Rhin, se distingua partout, au passage de l’Inn, de la Saale, de la Salza, au combat de Wolkerbruck, à la prise de Lintz, etc. De retour à Paris, il fut fait conseiller d’État et secrétaire de la guerre (1801). En 1802, il commanda temporairement l’armée de Hanovre. Sa modération dans l’affaire Moreau ayant déplu à Napoléon, il obtint son rappel et se retira près d’Agen. Néanmoins il fut nommé grand officier, puis gouverneur du château de Versailles (1805). Trois ans plus tard, Dessolle reçut un commandement sous Joseph Bonaparte, en Espagne, où, par sa modération, il se concilia les Espagnols. Lors de la campagne de Russie, il devint chef d’état-major du corps d’armée de Beauharnais, qu’il suivit jusqu’à Smolensk. Le délabrement de sa santé le força alors de quitter le service. Nommé en 1814 général en chef de la garde nationale parisienne par le gouvernement provisoire, Dessolle se prononça énergiquement, dans le conseil qui fut tenu la nuit du 5 avril chez l’empereur Alexandre, contre la régence de Marie-Louise et pour la rentrée des Bourbons. Bientôt après, il fut créé par Louis XVIII ministre d’État et major général de toutes les gardes nationales du royaume. Il s’opposa de toutes ses forces au débarquement de Napoléon et se retira pendant les Cent-Jours dans une maison de campagne, près de Paris, où il ne fut pas inquiété. Après la seconde Restauration, il reprit ses fonctions, avec le titre de général commandant en chef. Déjà fait, avant le retour de l’empereur, chevalier de Saint-Louis, pair de France, comte, grand cordon de la Légion d’honneur, il fut encore créé marquis en 1817, commandeur de Saint-Louis en 1818 et, la même année, nommé ministre des affaires étrangères avec la présidence du conseil. Il donna sa démission à la fin de 1819, pour ne pas céder aux exigences du parti réactionnaire, et revint à la Chambre des pairs pour y être ce qu’il y avait toujours été, un des plus fermes soutiens des libertés publiques.