Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/DUMARESQ (Armand), peintre français

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Administration du grand dictionnaire universel (6, part. 4p. 1372).

DUMARESQ (Armand), peintre français, né à Paris en 1826. Il montra de bonne heure de remarquables dispositions pour la peinture, et, après avoir étudié à Paris les principes de cet art, visita l’Italie, la Hollande et la Belgique, où les chefs-d’œuvre de la peinture religieuse furent presque exclusivement l’objet de ses études. Aussi l’influence de cette préoccupation se fait-elle sentir dans ses premières œuvres, parmi lesquelles il faut citer : un Christ pour l’église de Dôle (1850) ; Saint Bernard prêchant la croisade (1852) et le Martyre de saint Pierre (1853), pour la cathédrale de Caen, qui ont tous les trois figuré au Salon. Il exposa ensuite d’autres toiles de genres variés, telles que : un Boucher, la Lecture, étude, Fruits, Attributs des arts et des sciences, portrait de Provost, de la Comédie-Française.

Comme on le voit, M. Dumaresq n’avait pas encore adopté une direction bien tranchée ; il cherchait sa voie, et quelques-unes de ses premières œuvres, tout en témoignant d’une grande facilité, portent la trace de cette indécision ; on voit que l’artiste tâtonne encore et n’est pas entièrement sûr de lui-même. Il en fut tout autrement lorsque M. Dumaresq eut abordé les sujets militaires, genre auquel il est depuis lors resté fidèle. Dès son début il se plaça au rang des maîtres. Ses deux toiles : la Mort du général Kirgener et l’Embuscade du 2e zouaves, épisode de Crimée, qui furent exposées en 1855, attirèrent l’attention sur leur auteur, qui fut chargé d’exécuter une collection des Uniformes des différents corps de la garde impériale et de l’armée de ligne. Ce recueil, qui se compose de 112 lithographies exécutées d’après les aquarelles originales de M. Dumaresq, que l’on conserve au musée de Versailles, fut tiré seulement à 150 exemplaires et destiné aux bibliothèques des souverains de l’Europe. Il coûta plusieurs années de travail à l’artiste, qui trouva cependant encore le temps d’exécuter dans l’intervalle de nouveaux tableaux.

Afin d’étudier de plus près, de prendre sur la vif les sujets qu’il aimait à retracer, M. Dumaresq prit part à quelques expéditions de l’armée française dans l’Algérie méridionale, et fit toute la campagne d’Italie avec l’état-major du maréchal Vaillant. Ces excursions guerrières ont fourni à l’artiste une ample moisson d’esquisses, d’études et d’observations qui l’ont décidé à persister plus que jamais dans le genre qu’il avait embrassé. « M. Dumaresq, dit Louis Enault, est depuis longtemps le peintre autorisé des victoires et conquêtes du XIXe siècle. Il aime à faire manœuvrer les escadrons nombreux et précipiter les héros dans ces mêlées furieuses, où l’on triomphe, où l’on meurt. »

Outre les toiles que nous avons mentionnées ci-dessus, M. Dumaresq a encore envoyé au Salon depuis 1857 : Prise de la grande redoute à la bataille de la Moskowa, 7 septembre 1812 ; portrait du général Hecquet (1817) ; Mort du général Bizot (Crimée), aujourd’hui au musée de Versailles (1859) ; Épisode de la bataille de Solferino, au même musée (1861) ; Charge de la division Desvaux (1862) ; Promenade de S. A. monseigneur le prince impérial ; Vive l’empereur ! souvenir de la campagne d’Italie (1864) ; la Garde du drapeau ; l’Aumônier du régiment ; Bataille de Solferino, attaque et prise du mont Fontana, aquarelle ; Passage de l’Adda le 12 juin 1859, aquarelle (1865), etc. Depuis 1859, M. Dumaresq est chevalier de l’ordre des Saints-Maurice-et-Lazare.