Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/DUQUESNOY (Adrien-Cyprien), constituant et publiciste

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Administration du grand dictionnaire universel (6, part. 4p. 1425).

DUQUESNOY (Adrien-Cyprien), constituant et publiciste, né à Briey (Moselle) en 1759, mort en 1808. Il était, avant la Révolution, avocat et syndic provincial de. Lorraine et Barrois. Nommé, par le tiers état du bailliage de Bar-le-Duc, député aux états généraux, il vint siéger à la gauche et se prononça pour les grandes réformes. Toutefois il s’attacha, paraît-il, au parti du duc d’Orléans, et demanda que ce prince fût rappelé de Londres, où il était comme exilé. Il eut une grande part a la division du royaume en départements, au décret portant qu’il n’y aurait qu’une seule Chambre, à celui qui forçait Louis XVI à sanctionner la constitution civile du clergé, et demanda que le droit de paix et de guerre appartînt, non pas exclusivement au roi, mais au pouvoir exécutif et au pouvoir législatif réunis. En général, quoiqu’il fût royaliste constitutionnel, il se montra peu favorable à la famille royale. Cependant, vers la fin de la session, il se rapprocha sensiblement du parti de la cour et se chargea, conjointement avec Regnault de Saint-Jeand’Angély, de la rédaction d’un journal royaliste subventionné par le ministère, l’Ami des patriotes. Il devint ensuite maire de Nancy, fut accusé de vénalité après le 10 août et compromis par suite de la découverte des pièces de l’armoire de fer. Il jugea utile alors de redoubler de zèle patriotique, sollicita une place auprès des administrateurs du département de la Meurthe, et obtint celle de directeur de la poste aux lettres, qu’il perdit par décret du 24 août 1793, pour avoir coopéré à la dissolution du club de Nancy. Un moment emprisonné pendant’la l’erreur, il fut traduit au tribunal révolutionnaire après le 9 thermidor et acquitté. Il vécut alors dans la retraite jusqu’au 18 brumaire, époque où il s’agita beaucoup pour se placer dans le nouveau gouvernement.

Lucien Bonaparte, nommé ministre de l’intérieur, dut beaucoup aux conseils de Duquesnoy, auquel il avait confié une division de son département. Après sa retraite, il le rit nommer maire du Xe arrondissement de’■ Paris, et c’est à lui qu’il s’adressa, en 1804, > pour consacrer civilement son mariage avec i Mme Gouberton. Duquesnoy y ayant consenti | sans en prévenir le premier consul, opposé k ; cette union, fut destitué sur-le-champ. Déjà’

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il avait perdu sa fortune en créant des établissements philanthropiques : cette disgrâce le privait de toute ressource ; il ne put s’en consoler et alla so noyer dans la Seine, près de Rouen. On a de lui : Recueil de mémoires sur les hospices et les établissements d’humanité, traduction de plusieurs ouvrages étrangers (1799-1804, 15 vol. in-8°) ; Histoire des ■pauvreSy de leurs droits et de leurs devoirs, traduction de Ruggle (1802, 2 vol. in-8°).

Il a aussi publié à ses frais la traduction des deux premiers volumes des Recherches asiatiques et quelques-uns des Essais de Rumford.