Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/ERLANGEN, ville de Bavière

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Administration du grand dictionnaire universel (7, part. 3p. 813).

ERLANGEN, ville de Bavière, cercle de la Franconie centrale, à 15 kilom. N. de Nuremberg, sur la Regnitz, le canal Louis et le chemin de fer de Nuremberg à Bamberg ; 11,000 hab., dont 600 catholiques seulement. Riche bibliothèque de 100,000 volumes et de 1,000 manuscrits, jardin botanique, muséum d’histoire naturelle, amphithéâtre d’anatomie, etc. Nombreuses sociétés savantes ; écoles d’agriculture, d’arts et métiers. Célèbre asile d’aliénés. Importante fabrication de glaces ; tabac, toiles peintes, draps, étoffes de coton, chapeaux et chaussures ; brasseries, blanchisseries et tanneries. Commerce de céréales et de fruits. Erlangen, une des plus charmantes villes de l’Allemagne, est divisée en ville vieille et en ville neuve. La dernière, remarquable pour la beauté de ses constructions, doit son origine à des huguenots français, à qui elle fut assignée pour résidence par le margrave Christian-Ernest, en 1686, après la révocation de l’édit de Nantes. En souvenir de ce prince, la ville neuve est souvent appelée Erlangen de Christian. La grande place est ornée d’un monument élevé en l’honneur du margrave Frédéric de Bayreuth, et exécuté sur les dessins de Schwanthaler. Près du canal s’élève le monument érigé en mémoire de la réunion du Danube et du Mein. Ce canal, commencé par Charlemagne, abandonné pendant plusieurs siècles, repris par Louis Ier de Bavière, ne fut achevé qu’en 1846. Le canal, qui a 23 milles et demi de longueur, 18 mètres de largeur, 1m,67 de profondeur et 94 écluses, a coûté 16 millions de florins.

La ville d’Erlangen est surtout célèbre par son université protestante, fondée en 1743 par le margrave Frédéric de Brandebourg-Bayreuth. Le protecteur naturellement désigné de cet établissement est le souverain du pays ; en 1809, ce fut Napoléon Ier, et, par sa procuration, l’intendant de la province de Bayreuth, Combe-Siéyès. Le protecteur, choisi par les professeurs de l’université, doit être confirmé dans sa nomination par le gouvernement ; on lui adjoint un chancelier, toujours pris parmi les professeurs de droit. L’université est divisée, comme presque partout en Allemagne, en quatre facultés : théologie, droit, médecine et philosophie. Plus de cinq cents étudiants fréquentent cette académie, et la plupart d’entre eux suivent les cours de droit. En 1665, on fonda à Erlangen une Académie des sciences physiques, qui subsiste encore. La ville possède de plus un séminaire philologique, un séminaire de prédicateurs dans lequel on distribue des prix de 10 ducats au sermon le plus éloquent, un cabinet de physique, etc. Erlangen est la seule université protestante de la Bavière.