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Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Henri v (empereur d'allemagne)

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Administration du grand dictionnaire universel (9, part. 1p. 188).

HENRI V, empereur d’Allemagne, fils et successeur du précédent, né en 1081. Révolté contre son père, à l’instigation du pape Pascal II, il le dépouilla de la dignité impériale (1106) et se fit élire à sa place. Il eut même le courage sacrilège de faire exhumer son cadavre, pour exécuter les ordres du pape, et de le laisser cinq années sans sépulture. Toutefois, il trompa les espérances de l’Église romaine, et son premier soin fut de maintenir ce droit des investitures contre lequel il s’était élevé pour détrôner son père. Anathématisé par Pascal, il descendit en Italie à la tête d’une armée (1110), se rendit le maître de Rome et contraignit le pape à le couronner (1112), à renoncer au droit d’investiture et à jurer solennellement qu’il n’excommunierait jamais l’empereur. Mais à peine celui-ci fut-il hors de l’Italie, que Pascal assemble un concile, fait casser toutes les concessions qui lui avaient été arrachées, et envoie ses légats soulever l’Allemagne. Alors Henri revient une seconde fois à Rome, chasse Pascal et le remplace par l’antipape Grégoire VIII ; mais, après de longues luttes, il se décide à traiter, et la diète de Worms (1122) vint concilier plus ou moins sérieusement les prétentions des deux partis par une transaction qui suspendit, sans la terminer, la grande querelle des investitures. Henri mourut à Utrecht, en 1225, d’une maladie contagieuse. Fils dénaturé, hypocrite sans religion, despote sans principes, ce prince n’en a pas moins accompli quelques réformes utiles, entre autres l’affranchissement des artisans et l’abolition du droit de mainmorte, qui permettait aux seigneurs de dépouiller les héritiers légitimes.