Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Homme à bonnes fortunes (L’), comédie en cinq actes et en prose, de Baron

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Administration du grand dictionnaire universel (9, part. 1p. 365).

Homme à bonnes fortunes (L’), comédie en cinq actes et en prose, de Baron ; représentée sur le théâtre de la Comédie—Française, le 30 janvier 1686. Un séducteur émérite, Moncade, se fait aimer d’une jeune veuve nommée Lucinde, lui promet de l’épouser, s’installe chez elle, et capte, par une semblable promesse, les bonnes grâces de trois amies de la jeune femme, Léonore, Araminthe et Cidalise, qui le comblent de présents. Mais Éraste, le frère de Léonore, vivement épris de Lucinde, découvre les menées du séducteur et ne tarde pas à dessiller les yeux de celle qu’il aime et de ses trois amies. Pour confondre Moncade, il l’appelle à un rendez-vous amoureux, où il doit se rendre les yeux bandés ; croyant avoir affaire à une certaine Julie, Moncade accepte, et se trouve, sans s’en douter, en présence de Lucinde, de Léonore, d’Araminthe et de Cidalise, qu’il ne peut voir. Interrogé sur la nature de ses liaisons avec les quatre amies, le séducteur déclare n’en aimer aucune et les traite de la façon la plus cavalière. Aussitôt les jeunes femmes lui enlèvent son bandeau et l’abandonnent, après avoir joui de sa confusion. Complètement guérie de son amour, Lucinde consent alors à épouser Éraste.

« Cette comédie est amusante et spirituelle, dit M. Hippolyte Lucas ; non pas que l’esprit y soit en relief, mais il est mêlé dans la contexture de la pièce avec assez de bonheur. » Elle renferme des scènes piquantes et véritablement comiques, notamment celle des deux jeunes femmes qui reconnaissent chacune, dans la toilette de l’autre, des bijoux envoyés à leur volage amant. L’Homme à bonnes fortunes est resté plus de cent cinquante ans au répertoire.