Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Homme (ESSAI SUR L’), ou Accord de la philosophie et de la religion, par Ed. Alletz

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Administration du grand dictionnaire universel (9, part. 1p. 363).

Homme (ESSAI SUR L’), ou Accord de la philosophie et de la religion, par Ed. Alletz (Paris, 1835, 2 vol. in-8°). Concilier la philosophie et la religion ! L’auteur eût peut-être tenté plus volontiers de renverser la philosohie pour établir la religion, comme le prouve le passage suivant, qui donnera une idée suffisante de son style et de ses opinions:

« Lorsque le nom de la philosophie retentit à nos oreilles, dit-il, nous sommes en droit de nous alarmer. Elle marche accompagnée de souvenirs sinistres. Une foule d’idées lamentables se réveillent et nous la représentent comme cette machine funeste qui portait dans ses flancs la ruine de Troie, et qu’on disait consacrée à la sagesse. La philosophie ! À ce nom prononcé, le XVIIIe siècle nous apparaît tout entier ; c’est une parole prononcée au milieu des ruines pour évoquer les esprits rebelles. Nous voyons s’avancer tous ces hommes qui ont soumis la France entière à la tyrannie des paradoxes impies, ces sophistes plus orgueilleux que pervers qui, s’érigeant en précepteurs du genre humain, eussent volontiers instruit les rois à les combler d’honneurs et de richesses; ces contradicteurs d’eux-mêmes qui se déclaraient les apôtres du néant pour obtenir l’immortalité, qui faisaient de leurs attaques contre Dieu un moyen d’illustration personnelle, et qui eussent consenti, dans l’intérêt de leur orgueil, à la destruction de l’univers, s’il n’eût pts fallu que le monde existât pour les admirer. »

Enfin il a tenté de concilier, ne pouvant faire mieux. Dans ce but, il fait deux volumes de philosophie orthodoxe, et termine en prouvant la nécessité d’une rédemption. Sa conclusion finale est que le catholicisme est la plus philosophique des sectes chrétiennes.