Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/JEAN-CASIMIR, comte palatin, fils de l’électeur Frédéric III, dit le Pieux

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Administration du grand dictionnaire universel (9, part. 3p. 933).

JEAN-CASIMIR, comte palatin, fils de l’électeur Frédéric III, dit le Pieux, né en 1543, mort en 1592. Il fut élevé à la cour de France, sous Henri II, retourna, en 1559, auprès de son père, qui venait d’être appelé au gouvernement du Palatinat, et, comme lui, il embrassa avec ardeur la cause de la Réforme. En relation avec les chefs du parti protestant en France, il leur amena des secours en 1568, écrivit au roi de France qu’il ne pénétrait dans ses États que pour aider ses coreligionnaires à obtenir le libre exercice de leur culte, et contribua à amener la paix de Longjumeau. Après le massacre de la Saint-Barthélemy, plusieurs chefs calvinistes français trouvèrent un asile dans le Palatinat. Bientôt après, à l’appel du prince de Condé (1575), Casimir entra de nouveau en France, et s’arrêta dans sa marche lorsqu’un traité de paix fut signé avec le roi de France (1576). Sur ces entrefaites, son père étant mort en laissant pour successeur son fils aîné, Louis VI, Casimir se retira dans son apanage et accueillit à Neustadt, qui devint le centre le plus actif de la politique calviniste, non-seulement les hommes distingués de cette communion qui avaient été chassés de l’université de Heidelberg, mais encore le prince de Condé, Châtillon, Théodore de Bèze, et des seigneurs français qui venaient demander asile à Jean-Casimir ou s’entendre avec lui. Ce prince devint alors le chef reconnu des réformés en Europe. Il prit une part active à tous les événements importants qui intéressaient ses coreligionnaires, conduisit, en 1578, une armée au secours des Hollandais révoltés, administra en même temps avec une grande sagesse ses petits États et encouragea le développement de l’industrie et de l’agriculture, qui atteignirent un haut degré de prospérité. Après la mort de son frère Louis VI, il prit la tutelle du jeune électeur palatin, Frédéric IV, et gouverna l’électorat avec autant de modération que d’habileté. Ce prince remarquable fut un intrépide homme de guerre, un politique aux vues élevées ; il comprit le rôle important que pourraient jouer en Europe tous les États protestants, sans distinction de communion, s’ils s’alliaient ensemble. Il se plaisait dans le commerce des savants, aimait et cultivait les lettres. On trouve dans la bibliothèque du Vatican plusieurs manuscrits autographes de Jean-Casimir.