Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/JEAN V, roi de Portugal

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Administration du grand dictionnaire universel (9, part. 3p. 931).

JEAN V, roi de Portugal, né à Lisbonne en 1689, mort en 1750. Il succéda en 1707 k son père, Pierre II. Ayant épousé Marie-Anne d’Autriche, il s’associa à l’empereur Léopold, pour continuer, mais sans gloire, la guerre contre la France à propos de la succession d’Espagne, et il en résulta que Duguay-Trouin mit le feu à Rio-de-Janeiro (1711), et causa à cette colonie un dommage de 25 millions. Après la conclusion de la paix (1713), Jean favorisa l’exploitation des mines du Brésil, dont il tira des richesses immenses, et s’allia à l’Espagne, à la suite d’un double mariage entre les infants et les infantes des deux pays. C’était un prince d’une dévotion tournée aux petites choses ; ses prédécesseurs employaient toutes leurs forces à propager l’Évangile parmi les tribus sauvages du Brésil et de l’Orient ; il n’avait gardé, lui, de ces traditions qu’un goût puéril pour le faste des oérémonies religieuses. Il négocia pendant de longues années près du saint-siége pour obtenir le titre de Majesté très-fidèle, le droit de faire célébrer les offices du culte avec la pompe romaine, de revêtir de pourpre les chanoines de Lisbonne, etc. Ce fut en 1748 qu’il obtint enfin le titre tant ambitionné par lui. Voltaire a caractérisé les contrastes de son caractère et de ses mœurs par une phrase bien connue : « Les fêtes de Jean V, dit-il, étaient des processions ; ses édifices, des monastères, et ses maîtresses, des religieuses. » C’était un moine, le récollet Gaspard, qui régnait sous son nom ; son frère, Joseph-Emmanuel, lui succéda.