Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/JULIEN (Jean), de Toulouse, conventionnel

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Administration du grand dictionnaire universel (9, part. 3p. 1105).

JULIEN (Jean), de Toulouse, conventionnel. Il était ministre protestant à Toulouse lorsqu’il fut nommé député de la Haute-Garonne à la Convention nationale. Il vota la mort du roi, fut élu secrétaire de l’Assemblée le mois suivant, puis envoyé en mission à Orléans et dans la Vendée, où il commit quelques abus de pouvoir. Il est surtout connu pour sa participation à la sale et mystérieuse affaire des tripotages financiers où furent mêlés le baron de Batz, Chabot, Delaunay d’Angers, etc., et dans laquelle furent enveloppés des innocents, comme Fabre d’Églantine et Basire. On sait qu’il s’agissait de la falsification d’un décret concernant la liquidation de l’ancienne compagnie des Indes, et en outre d’un système de corruption projeté pour entraîner des membres de la Convention, en vue d’obtenir, au sujet des compagnies financières, des décrets favorables aux desseins des agioteurs. Il y eut des conciliabules et des dîners chez Julien, à la campagne ; lorsque Chabot eut dénoncé le complot au comité de Sûreté générale, et qu’il eut été lui-même emprisonné, Julien de Toulouse fut décrété d’accusation en même temps que plusieurs de ses complices (octobre 1793). Il se déroba par la fuite au décret lancé contre lui. Après le 9 thermidor, il intrigua pour obtenir sa rentrée dans la Convention, attribuant ses malheurs à la haine de Robespierre. Il finit par faire casser le décret qui avait été rendu contre lui, mais toutefois sans pouvoir siéger. Sous le Directoire, on le retrouve membre de l’une des municipalités de Paris. Après le 18 brumaire, il fut arrêté et désigné même pour la déportation ; mais cette mesure ne fut pas exécutée. Il disparut complètement de la scène politique, fut banni comme régicide lors de la seconde Restauration, et alla finir ses jours en Suisse.