Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Julien-le-Pauvre (ÉGLISE Saint-)

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Administration du grand dictionnaire universel (9, part. 3p. 1105).

Julien-le-Pauvre (ÉGLISE Saint-). Cette église, chapelle actuelle de l’Hôtel-Dieu, est l’une des plus anciennes de la capitale, puisqu’elle existait dès le VIIe siècle. Grégoire de Tours la signale dans sa chronique comme un sanctuaire très-fréquenté. Dévastée par les Normands, et reconstruite au XIIe siècle, elle présente les caractères de l’époque où l’ogive prenait naissance. On remarque dans l’église Saint-Julien-le-Pauvre des colonnes très-élégantes, les unes monostyles, les autres groupées en faisceaux ; les chapiteaux surtout sont traités avec beaucoup de soin et une grande ingéniosité d’ornementation. Le chœur, l’abside médiane et les deux petites absides latérales sont d’un beau caractère. Au moyen âge, on attribuait une vertu miraculeuse à l’eau d’un puits qui se voit encore un peu en arrière de l’abside méridionale.

On trouve dans cette église divers objets intéressants, provenant, pour la plupart, de l’ancienne église de l’Hôtel-Dieu, et parmi lesquels se voit un bas-relief en pierre, de la seconde moitié du XIVe siècle, représentant un calvaire au pied duquel un bourgeois et sa femme sont agenouillés ; on croit que ces deux figures représentent le changeur Oudart de Mocreux et sa femme, qui firent reconstruire l’église de l’Hôtel-Dieu vers 1380. Nous citerons encore le monument funéraire d’un avocat nommé Henri Rousseau, qui mourut en 1445, et dont une inscription commémorative très-curieuse rappelle les libéralités envers l’Hôtel-Dieu.

Le portail et la tour de l’église Saint-Julien-le-Pauvre, démolis à la fin du XVIIe siècle, ont fait place à la façade insignifiante et de mauvais goût qui existe aujourd’hui.