Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/LEQUINIO (Joseph-Marie), homme de lettres et conventionnel

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Administration du grand dictionnaire universel (10, part. 2p. 393).

LEQUINIO (Joseph-Marie), homme de lettres et conventionnel, né à Sarzeau (Morbihan) vers 1740, mort en 1813. Élu maire de Rennes au commencement de la Révolution, nommé ensuite juge au tribunal de Vannes, et enfin élu par ses compatriotes député à l’Assemblée législative, il y siégea au côté gauche. Après le 10 août, il publia un livre philosophique assez remarquable, intitulé les Préjugés détruits, dans lequel il prenait le titre de citoyen du globe, et dépassait de beaucoup la hardiesse des novateurs de son temps. Il fut ensuite envoyé à la Convention, où la Montagne le compta parmi ses membres les plus ardents. Cependant, en votant la mort de Louis XVI, il manifesta le regret que la sûreté de l’État ne permît pas de le condamner aux galères perpétuelles. Envoyé avec Laignelot en mission dans la Vendée, il y déploya une extrême énergie. On l’accusa depuis de nombreuses exécutions arbitraires, d’avoir fait manger les bourreaux à sa table, d’avoir demandé qu’on fusillât tous les prisonniers vendéens, etc., etc. À son retour, les thermidoriens le firent décréter d’accusation pour les actes de sa mission dans l’Ouest ; mais l’amnistie le rendit à la liberté. Successivement inspecteur forestier, membre du conseil des Cinq-Cents, il fut, après le 18 brumaire, envoyé en qualité de sous-commissaire des relations commerciales aux États-Unis, d’où il revint en 1804, renonçant dès lors à la politique pour se vouer à l’agriculture. On lui doit, entre autres œuvres : Élixir du régime féodal (1790, in-8°) ; le journal intitulé l’École des laboureurs  ; De la nécessité du divorce (Paris, 1792) ; la Guerre de la Vendée et les chouans (1795, in-8°) ; Philosophie du peuple (1796, in-12), etc.