Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/LOUIS Ier, grand-duc de Hesse-Darmstadt

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Administration du grand dictionnaire universel (10, part. 2p. 720).

LOUIS Ier, grand-duc de Hesse-Darmstadt, né à Prenzlow en 1753, mort en 1830. Il était fils du landgrave Louis IX et fut élevé avec soin sous la surveillance de sa mère, Henriette-Caroline, princesse de Deux-Ponts-Birkenfeld. Après avoir passé quatre ans à l’université de Leyde, il entra en 1773 au service de la Russie, qu’il quitta bientôt après, et épousa en 1777 Louise-Caroline-Henriette, fille de Georges-Guillaume, landgrave de Hesse-Darmstadt. Il vécut alors dans la retraite jusqu’à la mort de son père (1790), auquel il succéda sous le nom de Louis X. Lors des campagnes de la République française en Allemagne, ses troupes combattirent sur le Rhin, en Alsace et dans les Pays-Bas ; il assista lui-même au siège de Mayence ; enfin il se vit forcé de quitter sa capitale et de se réfugier d’abord à Giessen, puis en Saxe. En mars 1799, il conclut un traité de paix particulier avec la France, et plus tard obtint le duché de Westphalie en dédommagement des territoires qu’il avait perdus sur la rive gauche du Rhin. En 1806, il entra dans la confédération du Rhin, reçut de Napoléon le titre de grand-duc souverain et prit comme tel le nom de Louis Ier. Son alliance avec la France lui coûta de grands sacrifices, et les troupes hessoises combattirent en Espagne, à Wagram et en Russie. En 1813, il s’unit aux alliés par la convention de Francfort, et au congrès de Vienne, en 1815, il reçut la Hesse rhénane en échange de la Westphalie. Sa principauté, qui, à son avènement, comptait à peine 300,000 hab. sur une superficie d’environ 5,500 kilom. carrés, avait maintenant 68O,000 hab. et une superficie de plus de 9,000 kilom. carrés. Après 1815, le calme fut loin de régner dans ses États ; les aristocrates et les libéraux furent continuellement en lutte les uns avec les autres, et la paix ne fut rétablie qu’en 1820 par l’octroi d’une nouvelle constitution. Louis Ier était un prince d’un caractère élevé et libéral ; il ne chercha jamais à entraver la liberté de parler dans ses États, même sous Napoléon, et n’y souffrit jamais de police secrète. Le grand-duché jouit d’une entière liberté de la presse, jusqu’au décret de la diète germanique (1819), et même après cette époque il n’y eut qu’une censure des plus débonnaires. À la fois religieux et tolérant, le grand-duc protégeait les artistes et les savants ; mais son amour pour le théâtre lui attira parfois de vifs reproches, qu’on ne se gênait pas pour lui exprimer hautement. Son indifférence pour la Hesse rhénane, qu’il ne visita jamais, fut cause que bien des améliorations ne furent pas introduites dans cette province.