Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/MARIE (SAINTE-) ou NOSSI-IBRAHIM, île française de l’océan Indien

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Administration du grand dictionnaire universel (10, part. 4p. 1187).

MARIE (SAINTE-) ou NOSSI-IBRAHIM, île française de l’océan Indien, par 10° 45’ de lat. S. et 48° 15’ de long. E., entre la côte E. de Madagascar, dont elle est séparée par un canal de 5 à 12 kilom., la baie d’Antongil, celle de Tintingue et les bouches de Manangouri. 48 kilom. da longueur sur 8 à 12 kilom. de largeur ; superf., 90,975 hectares ; pop., en 1867, 5,743 individus, dont 10 Européens, 8 créoles de la Réunion, 5,682 indigènes et 43 fonctionnaires. Ch.l., Port-Louis. Un bras de mer divise cette île en deux parties. Les abords en sont défendus par deux chaînes de récifs entre lesquels s’ouvre la baie de Port-Louis, que protège un îlot de 200 mètres de longueur et de 125 mètres de largeur. Cet îlot porte quelques fortifications, des batteries et les bâtiments du personnel civil et militaire de la colonie. La baie de Lokensy, autre mouillage de l’île, accessible aux navires du plus fort tonnage, est exposée aux vents du N. et du N.-E. L’île est formée de petits monticules réunis en quatre chaînes principales, dont l’élévation varie de 50 à 60 mètres. Ces montagnes sont, en générai, susceptibles d’être cultivées. De nombreuses sources, formant des ruisseaux pour la plupart, portent la fertilité dans presque toutes les parties de l’île. Les bois, qui couvrent une portion considérable de la contrée, fournissent d’excellents matériaux de construction. L’île contient une trentaine de villages, disséminés au bord de la mer ou dans l’intérieur des terres. Le climat est très-humide et malsain ; on n’y compte que deux saisons : la saison pluvieuse, qui commence en mars et finit en août, et la saison sèche, qui se prolonge d’août à février. Une société, qui s’est formée récemment pour la colonisation, a défriché et planté en cannes environ 86 hectares de terres. Le commerce, fort peu important d’ailleurs, est confondu avec celui de Mayotte et de Nossi-Bé, D’après les documents coloniaux, le mouvement commercial de 1805 se traduit par les chiffres ci-après : importations, 514,848 francs ; exportations, 5,352 francs. Les principales denrées ou marchandises importées sont : matériel pour le gouvernement, 344,585 francs ; vivres pour le même, 25,298 francs ; charbon de terre, 12,800 francs ; bœufs, 12,985 francs ; conserves alimentaires, 710 francs ; riz, 46,390 fr. ; boissons, 19,52d francs ; tissus, 22,624 francs ; médicaments, 1,409 francs. Les exportations, comme on l’a vu, sont à peu près nulles, et se composent de produits réexportés et de quelques fruits et légumes. Un décret du 18 octobre 1853 a distrait Sainte-Marie du commandement de Mayotte et dépendances, et l’a placée sous le commandement supérieur du chef de la division navale de la Réunion. Comme cette dernière, la colonie de Sainte-Marie est desservie : 1° par les bâtiments de commerce partant des ports de France à des époques indéterminées ; 2° par les paquebots français (voie de Suez) partant de Marseille le 9 de chaque mois.