Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/MARMOT

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Administration du grand dictionnaire universel (10, part. 4p. 1229).
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MARMOT s. m. (mar-mo. — L’origine de ce mot est controversée. Henri Estienne le tire du grec mormô, épouvantail, larve, lamie, spectre, fantôme ; mais il est difficile de voir la transition de sens. Scheler et Laurière voient dans ce mot un dérivé de l’ancien français merme, très-petit, et M. Boucherie croit que c’est plutôt une corruption de l’ancien français m’arme, mon âme. Génin prétend que marmot est le masculin de marmotte. « Tout le monde, dit-il, sait que la marmotte, comme l’ours, apprend à se tenir debout sur ses pattes de derrière ; dans cette position, la marmotte représente le contour mal ébauché d’une petite figure humaine. Cette ressemblance est cause que l’on a appelé un petit enfant un marmot. » Delâtre dérive ce mot de l’ancien français marme, bruit, du latin murmur [v. murmure] ; d’après lui, marmot signifierait proprement un petit garçon qui pleure et crie dans ses langes). Fam. Petit garçon : Les enfants du Rhin sont charmants ; aucun d’eux n’a cette mine rogue et sévère des marmots anglais, par exemple. (V. Hugo.) Le regard fixe de l’enfant semble contempler les merveilles de ce monde divin, dont les marmots ont peut-être encore le souvenir. (G. Sand.)

Il n’est marmot osant crier
Que du loup aussitôt la mère ne menace.
La Fontaine.

Toujours la courtisane, à travers un mirage,
Dans le chalet classique où l’on bat le laitage,
Se voit, distribuant, chaste, simple, en sabots,
Des tartines de beurre à de petits marmots.
Rolland et Du Boys.

Croquer le marmot, Attendre longtemps :
Je suis depuis une heure à croquer le marmot.
De La Ville.

Selon Génin, cette locution a pris naissance dans les ateliers de peintres. L’artiste que l’on fait languir dans un escalier, dans un vestibule, dans une antichambre, pour tromper la longueur du temps, s’amuse à barbouiller, à croquer une petite figure de marmot contre la muraille.

— Manim. Espèce de singe ayant une barbe et une longue queue, d’après l’Académie ; mais aucun singe ne porte ce nom dans les livres d’histoire naturelle.

— Vitic. Variété de raisin.