Aller au contenu

Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/MURAT, ville de France (Cantal)

La bibliothèque libre.
Administration du grand dictionnaire universel (11, part. 2p. 697).

MURAT, ville de France (Cantal), ch.-l. d'arrond. et de canton, à 50 kilom. N.-E. d'Aurillac ; pop. aggl., 2,600 hab. - pop. tot., 2,861 hab. Tribunal de 1re instance, justice de paix. Fabrication d’étoffes et de dentelles communes ; tanneries ; commerce de bestiaux, de fromages et de mules. Cette ville est bâtie près du confluent du ruisseau de Bournantel et de l'Alagnon, à la base du rocher conique de Bonnevie, très-curieux par ses nombreux étages de colonnes prismatiques, qui mesurent pour la plupart 15 mètres de hauteur et qui, vues de loin, offrent l'aspect d'un jeu d'orgues. Les rues de la ville sont escarpées, malpropres et mal pavées. Les maisons, aux murs grisâtres et aux toits jaunes, ont en général un aspect misérable. Les édifices n'ont pas une grande valeur architecturale. Nous nous bornerons à signaler : l'église de Notre-Dame-des-Oliviers, qui possède une statue de la Vierge en grande vénération dans le pays ; l'ancienne église Saint-Martin, transformée en halle au blé ; plusieurs maisons gothiques et une jolie fontaine. Sur le rocher de Bonnevie, qui domine la ville, se trouvent les ruines d'un château fort que sa position rendait imprenable. Il se composait de solides constructions. Les tours se confondaient avec les colonnes prismatiques du rocher, faisaient corps avec elles et prenaient si bien, la nuit, l'aspect de certains animaux, que les vieux arquebusiers qui les gardaient ne les désignaient que par les noms pittoresques de tour du Dragon, tour du Rat-Blanc, tour du Lion, tour de l’Épervier. Le château fut démoli en 1633 par ordre de Richelieu. Des ruines de cette forteresse, qui consistent en pans de murailles et en débris de tours, on découvre un magnifique panorama. Aux environs de la ville, les ruines du château des Cheylannes couronnent un rocher dont la base est baignée par les eaux de l'Alagnon, qui forment une jolie cascade. Murat est la patrie de Jean de L'Hospital, père du célèbre chancelier.

Cette petite ville a donné son nom à une maison puissante dès le XIe siècle. Des vicomtes de Murat sont sortis les seigneurs de Montfort, de Roche-Manec, de Gilbertès. À la fin du XVe siècle, les Anglais pillèrent la ville, mais donnèrent vainement l'assaut au château. François Ier enleva la vicomté au connétable de Bourbon et la réunit à la couronne en 1532. Ce fut le cardinal de Richelieu qui fit abattre le château fort.