Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Mayenne (HÔTEL DE) ou d’Ormesson

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Administration du grand dictionnaire universel (10, part. 4p. 1382).

Mayenne (HÔTEL de) ou d’Ormesson, ancien hôtel, situé à Paris, rue Saint-Antoine, à l’angle de la rue du Petit-Musc, sur laquelle il occupe une assez longue étendue. Cet hôtel, d’une construction bizarre, heurtée, composé d’une façade avec cour, flanqué de deux pavillons en long avant-corps, aux toits d’ardoise, se rattache par ses origines à l’un des nombreux hôtels dont se composait l’ancien palais Saint-Paul, bâti par le roi Charles V. Les comtes d’Étampes possédaient sur cet emplacement un grand manoir qui s’étendait le long de la rue Saint-Antoine, depuis la place actuelle de la Bastille jusqu’à la rue du Petit-Musc. Charles V le leur acheta. Depuis lors, il porta les noms d’hôtel du Petit-Musc, du Pont-Perrin, du Petit-Bourbon et de Bretagne. Le duc Jean VI de Bretagne y logea lors de son voyage à Paris en 1415. Il appartenait à la duchesse Anne lors de son mariage avec Louis XII et devint ensuite la résidence de la princesse d’Orange. Revenu à la couronne, il fut en 1554, sous Henri II, vendu en deux lots. Le lot qui s’étendait le long de la rue du Petit-Musc jusqu’à la rue Saint-Antoine fut vendu, sous le nom d’hôtel d’Étampes, à la célèbre Diane de Poitiers. L’hôtel d’Étampes croulait de vétusté quand il fut acquis, sous Henri III, par le célèbre chef des ligueurs, Charles de Mayenne. Androuet du Cerceau construisit pour lui l’édifice actuel. En 1709, Charles, prince de Vaudémont, le fit réparer par l’architecte Germain Boffrand, Enfin, en 1771, il servit de résidence et de bureaux à M. d’Ormesson, conseiller d’État et intendant des finances. Après lui, l’hôtel de Mayenne ou d’Ormesson, car il fut dès lors connu sous ce dernier titre, fut habité par différents particuliers et devint le siège d’une institution qui fut longtemps florissante, sous le nom d’institution Favart. À part une galerie de bois d’assez mauvais goût, qui relie au-dessus de l’entablement de la porte cochère les deux pavillons en avant-corps sur la rue Saint-Antoine, l’hôtel d’Ormesson a été respecté. L’aménagement intérieur, bien que très-largement compris, le jardin, quoique assez vaste, n’offrent d’ailleurs rien de spécialement curieux, hormis les souvenirs qui s’y rattachent.