Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Mireille, opéra en cinq actes, paroles de M. Michel Carré, musique de M. Charles Gounod

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Administration du grand dictionnaire universel (11, part. 1p. 321).

Mireille, opéra en cinq actes, paroles de M. Michel Carré, musique de M. Charles Gounod ; Théâtre-Lyrique, 19 mars 1864. Le livret a été tiré du charmant poème de Mistral, approprié à la scène par quelques changements. Nous ne raconterons donc pas le scénario ; il diffère trop peu du poème. La partition de Mireille nous semble la plus remarquable et la mieux inspirée de celles que M. Gounod a produites au théâtre. La partie descriptive, qui occupe une grande place dans l’ouvrage, est peut-être mieux traitée que l’action dramatique. Le chœur d’ouverture : Chantez, chantez, magnanarelles, au premier acte, que nous donnons ci-après ; le chœur de la farandole, la chanson du magali, la déclamation dogmatique de Ramon, au second acte ; le tableau fantastique du Rhône au troisième ; le chœur de la moisson, la chanson pastorale du petit Andreloun : Le jour se lève et fait pâlir la sombre nuit, l’air de Mireille : Heureux petit berger, au quatrième acte, tels sont les morceaux dans lesquels le compositeur a su le mieux allier à un goût littéraire très-vif une science musicale flexible et expérimentée. Ce sont des tableaux et des études du plus haut intérêt. Quant au côté dramatique de l’œuvre, il offre aussi des beautés incontestables. Dans la scène de l’entrée de Mireille au premier acte, cette phrase : Oh ! c’ Vincent, comme il sait gentiment tout dire ! peint la situation avec vérité et délicatesse. Le grand air de Mireille : Mon cœur ne peut changer, souviens-toi que je t’aime, est un des plus beaux airs du répertoire moderne. Nous signalerons encore le finale du second acte, dans lequel se détache cette phrase inspirée : Ah ! c’en est fait, je désespère. Mme  Miolan-Carvalho a interprété avec un grand talent cette remarquable partition. Les autres rôles ont été créés par Ismaël, Petit, Morini, Mme  Faure-Lefebvre et Mlle  Reboux. Cet ouvrage a été repris en trois actes, le 15 décembre 1864, avec des changements qui avaient pour objet de raccourcir un peu la représentation ; l’adoption d’une forme définitive aiderait à maintenir cet opéra au répertoire.

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Chantez, chantez, magna-na rel-les, Car la cueil-let - te ai ■

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let-tes ri-eu-ses, Et la-bo-ri-eu-ses, Un

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sommes pareilles Aux blondes abeilles, Dont l’es ^JlfeÈËpSÉpi

Baim lé-ger, Sur les fleurs ver-meil- les,

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