Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/NEGRI (Giovanni-Francesco), peintre et architecte italien

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Administration du grand dictionnaire universel (11, part. 3p. 904).

NEGRI (Giovanni-Francesco), peintre et architecte italien, né à Bologne en 1593, mort dans la même ville en 1659. D’une famille riche et distinguée, il reçut une brillante éducation littéraire, qui développa rapidement son goût naturel pour les arts. Il alla d’abord travailler à Venise, dans l’atelier d’Odoardo Fialetti, et, au bout de deux ans d’étude, il devint un remarquable peintre de portrait. Sa facilité en ce genre difficile devint bientôt si grande, dit Orlandi, il saisissait avec tant de finesse la physionomie des têtes qui le frappaient, qu’il fut surnommé par ses camarades Negri dei ritratti. Mais, pendant qu’il répandait dans le monde des amateurs les plus distingués ces petits portraits, dont la galerie de Florence conserve deux ou trois spécimens, il étudiait sérieusement l’architecture, et, en 1639, il construisit à Bologne l’église du Bon-Jésus, qui fut démolie vers 1809. Le plan de cet édifice fut reproduit par l’auteur en 1654, dans la construction de l’église de la Madonna della Forsetta, près de Novellara, que des restaurations intelligentes ont parfaitement conservée. Ce n’est pas, assurément, un chef-d’œuvre ; mais l’ensemble est satisfaisant et l’ornementation en est ingénieuse et de bon goût. Grâce à la construction de ces édifices, Negri acquit une assez grande notoriété et augmenta de beaucoup sa fortune patrimoniale. Aussi est-on surpris de lui voir, à cette époque de sa carrière, abandonner l’architecture, qui lui réservait sans doute des succès assurés, pour se livrer avec passion à la numismatique et à l’archéologie. Grâce à ses recherches, il put réunir bientôt une belle collection de médailles et une bibliothèque d’un haut intérêt qui renfermait de précieux manuscrits. Il fonda ensuite deux Académies (1640), celle des Indomiti et celle des Indistinti. Ces nouvelles préoccupations le conduisirent à des travaux bibliographiques d’un genre particulier, comme la traduction en dialecte bolonais de la Jérusalem délivrée. Plus tard, il publia la Prima crociata, overo lega di milizie cristiane libératrice del Sacro Sepolcro (1658), et la Storia genealogica della famiglia Sarsatelli (1680). Il laissa en manuscrit l’Histoire de la ville de Bologne. Negri eut un fils qui se livra à la peinture, mais dont l’œuvre n’offre rien d’intéressant. — Son autre fils, Alessandro Negri, né à Bologne, mort en 1661, fut chanoine, protonotaire apostolique et s’occupa beaucoup d’antiquités. On lui doit quelques écrits, qu’on trouve insérés dans les Marmora salsinea de Malvasia (Bologne, 1690, in-4o).