Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Notre-Dame (ANCIENNES POMPES)

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Administration du grand dictionnaire universel (11, part. 3p. 1118).

Notre-Dame (ANCIENNES POMPES). On désigna ainsi, jusqu’en 1856, deux pompes adossées au pont du même nom, en aval. L’inventeur d’une de ces pompes, nommé Daniel Jolly, déjà chargé de la direction de la pompe dite de la Samaritaine, se proposait, d’accord avec l’administration municipale, d’élever 30 à 40 pouces d’eau de fontainier pour la somme de 20,000 livres. Ce marché était à peine conclu, qu’un autre mécanicien, nommé Jacques Demance, présenta ie projet d’une seconde machine composée de huit corps de pompe qu’il plaçait également au-dessous du pont Notre-Dame. Moyennant 40,000 livres, Demance s’engageait à élever 50 pouces d’eau à 15 pieds au-dessus du tablier du pont, et à terminer sa machine en un an. Sa proposition fut admise et Demance remplit en effet tous ses engagements. De son côté, Jolly termina son œuvre (1671) et, grâce à ces deux machines qui valurent aux eaux de Paris une augmentation de volume de 80 à 100 pouces, le nombre des fontaines s’accrut d’une manière considérable. Les deux pompes du pont Notre-Dame étaient, à l’époque de leur fondation et de leur fonctionnement, renfermées dans une grande tour carrée établie, comme nous l’avons dit, en aval du pont, sur un appareil de charpente, sur pilotis, et dépourvue d’ornements. Seule, la porte principale ouvrant sur le pont était décorée, à l’origine, d’un ordre ionique avec un bas^reliaf d’une assez belle exécution.

Le mécanisme des pompes Notre - Dame était fort simple : le courant de la Seine, très-rapide, il est vrai, eu cet endroit, suffisait en effet à le mettre en mouvement. Les pompes avaient été restaurées une première fois en 1708, puis en 1737 (cette dernière fois avec certains perfectionnements nouveaux), quand le décret du 2 mai 1806 prescrivit d’importantes améliorations dans le régime des eaux do Paris. Cependant la pompe Notre-Dame alimenta encore pendant longtemps environ vingt-neuf fontaines dans différents quartiers des deux rives de la Seine. Après la démolition de la Samaritaine, on songea à supprimer les pompes Notre - Dame. Elles continuèrent néanmoins à fonctionner jusqu’en 1856, époque où, indépendamment de leur imperfection, la gêne permanente que leurs pilotis offraient à la navigation détermina leur enlèvement.