Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Ornano (jean-baptiste, comte d')

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Administration du grand dictionnaire universel (11, part. 4p. 1488-1489).

brigadier et maréchal de camp sous Lonis XV, il se signala par sa bravoure dans ces divers gracies, devint gouverneur de Bayonne sous Louis XVI et reçut, avec Louis de Caro, la mission de tracer (aligne de démarcation des frontières entre la France et l’Espagne. Le comte d’Ornano eut pour pupille MU® Cabarrus, qui devait être célèbre sous le nom de Mm » Tallien. Pendant la Révolution, il porta sa tête sur l’échafaud.

ORNANO (François-Antoine Cuneo d’), officier français, parent du précédent, né à Ajaccio (Corse) en 1756, mort à Rome en 1840. En 1777, il entra, comme sous-lieutenant, dans le régiment Royal-Corse, et fit les campagnes des côtes de Bretagne de 17S0 à 1785. Lieutenant en 1785, il passa aux armées du Rhin et des Alpes, où il se distingua en deux circonstances difficiles. Chargé de défendre le poste de Fischbach, il tint bon contre l’armée autrichienne, qui lui donna trois assauts consécutifs et dut se retirer sans opérer sa jonction avec les divisions qui devaient attaquer le camp de Rothwiller. Quand la retraite des lignes de Wittembourg fut, décidée, Cuneo d’Ornano fut placé à la tète de l’arrière-garde. Avec 1, 800 hommes, il tint constamment en échec les colonnes autrichiennes, et les rapports de la campagne lui attribuèrent tout l’honneur de cette retraite. Nommé, le 15 nivôse an III, chef de bataillon, il fit les campagnes de l’an III et de l’an IV à l’armée de Sumbre-et-Meuse, celle de l’an V à l’armée du Rhin. Appelé, le 5 brumaire an VI.au commandement de la place de Landau et, le 1 « fructidor an VII, nommé chef de brigade, il vit sa carrière si brillamment commencée arrêtée, l’an IX, par la mesure générale de réformes du îer vendémiaire. Ses nombreuses blessures lui firent accepter cette inaction, et le commandement de la place d’Amibes lui fut confié. Il demanda sa retraite en 1815 et se retira à Rome, où il s’occupa de mettre en ordre les.notes nombreuses prises par lui dans ses longues campagnes. Malheureusement, ces notes ont été dispersées après sa mort.

ORNANO (Philippe-Antoine, comte d’), maréchal de France, né à Ajaccio en 1784, mort en 1863. Entré dans l’armée en 1SOO comme sous-lieutenant, il fit d’abord la campagne d’Italie, suivit ensuite, en qualité d’aide do camp, Leelerc à Saint-Domingue, devint, à son retour en France, capitaine d’état-major et assista, comme commandant des chasseurs corses, à la bataille d’Austerlitz (1805), où il prit plusieurs pièces de canon. La bravoure qu’il déploya à Iéna (1806) et à Lubeck lui valut le grade de colonel de dragons. À la tête de son régiment, il continua à se distinguer en Prusse, en Pologne, en Espagne, en Portugal et devint général de brigade en récompense de sa brillante conduite à Fuentes de Ofioro (1811). Rappelé à la grande armée (1S12), d’Ornano lit la campagne de Russie, se signala au passage du Niémen, à Mohilaw, reçut le grade de général de division peu de jours avant la bataille de la Moskova, où il rejeta les 10, 000 Cosaques de Platovv au delà de la Kologlia, et contribua puissamment au gain de la bataille. Il donna encore des preuves de sa valeur il Malo-laroslavetz et, pendant toute la déplorable retraite de Russie, durant laquelle il combattit à l’arrière-garde. Laissé pour mort sur le champ de bataille de Krasnaoi, il ne dut de revoir la France qu’à la sollicitude de Napoléon qui lui donna une place dans la seule voiture qui lui restait. En 1813, d’Ornano, nommé commandant des dragons de l’impératrice, fit à leur tête la campagne de Saxe, fut mis à la tête de la cavalerie de la garde à la mort de Bessières, prit part aux batailles de Dresde, de Bautzen, de Lutzen, de Leipzig, d’IIanau, et concourut, au commencement de 1814, à la défense de Paris.

Pendant lu première Restauration, le comte d’Ornano conserva le commandement des dragons de la garde. Au retour de Napoléon, il s’empressa de se mettre à sa disposition, ce qui lui valut, à la seconde Restauration, d’être emprisonné, puis exilé en Belgique. ’En 1818, il put revenir en France, mais il vécut dans la retraite jusqu’en 1828. À cette époque, il devint inspecteur de cavalerie et président du jury d’admission pour Saint-Cyr. Après la révolution de Juillet, à laquelle il s’empressa de donner son adhésion, le comte d’Ornano fut nommé commandant de la il division militaire. Il étouffa, eu 1832, l’insurrection des départements de l’Ouest et reçut, cette même année, un siège à la Chambre des pairs. La révolution de 18-18 le fit rentrer dans la vie privée. Toutefois, dans une élection supplémentaire, les électeurs d’Indre-et-Loire l’envoyèrent siéger à la Constituante (janvier 1849), puis lui renouvelèrent son mandat à l’Assemblée législative. Membre de la majorité réactionnaire, il se montra un chaud partisan de la politique ambitieuse du président de la République, qui, après l’attentat de décembre 1S5I, le nomma successivement membre de la commission consultative, sénateur (1852), grand chancelier do la Légion d’honneur, quelques mois plus tard, président de la commission chargée de mettre à exécution le testament de Napoléon l<—r et enfin maréchal de France (1801) le jour de la translation des cendres de l’empereur de la chapelle Saint-Jérôme dans la crypte des Invalides. De son mariage avec la

Kl.

ORNE

comtesse Marie Laczynska, veuve du comte de Colonna Walewski, il eut un fils, dont nous donnons ci-dessous la biographie.

ORNANO (Rodolphe-Auguste, comte d’), administrateur français, fils du précédent, né à Liège en 1817, mort au château de la Branchoire, près de Tours, en 1865. En sortant de l’école préparatoire militaire de Saint-Cyr.il entra dans la diplomatie comme attaché de légation à Dresde, puis passa au même titre à Londres, où il entra en relations avec Louis-Napoléon Bonaparte. Ces relations éveillèrent les susceptibilités du gouvernement de Louis-Philippe et déterminèrent le comte à renoncer à la carrière diplomatique. De retour en France, il se retira en Touraine. Là il composa et publia des recueils de vers, les Tourangelles, les Napoléoniennes, les Echos d’Espagne, puis fit des voyages en Corse, en Italie et en Suisse. Après la révolution de 1848, le comte d’Ornano fut du nombre des plus chauds partisans de Louis-Napoléon, qui, après le sanglant coup d’État de décembre 1851, le nomma préfet de l’Yonne. Deux ans plus tard, il donna sa démission, devint chambellan, premier maître des cérémonies et fut nommé, comme candidat du gouvernement, député au Corps législatif dans la première circonscription de l’Yonne. Son mandat lui fut renouvelé au même titre en 1857, époque où il s’éleva au Corps législatif contre les scandales de l’agiotage, puis aux élections de 1803. Il était, en outre, vice-président du conseil général du même département. Outre les recueils précités, on lui doit : Histoire de l’ordre de Malle et Étude sur l’administration de l’Empire (1860). — Son cousin, Napoléon d’Ornano, né à Ajaccio en 1806, mort à Vic-sur-Aisne en 1859, devint officier de dragons, alla rejoindre Louis-Napoléon Bonaparte en Angleterre et prit part à l’échaufTourée do Boulogne, Condamné pour ce motif à la détention par la Chambre des pairs, il fut enfermé à Doullens. Après l’établissement de l’Empire, il devint inspecteur des bâtiments impériaux.

ORNANS, ville de France (Doubs), ch.-l. de cant., arrond. et à 25 kilom. de Besançon, sur les deux rives de la Loue, entre deux montagnes ; pop, aggl., 2, 907 hab. — pop. tôt., 3, 173 hab. Fabriques de machines à battre le blé, tanneries, tuileries, fromageries, fabriques de kirsch-wasser. Ses principales curiosités sont : l’église paroissiale, qui renferme le tombeau en marbre du chevalier Perrenot de Granvelle ; les ruines d’une forteresse féodale ; l’ancienne église des Minimes ; un hôtel du xvio siècle, dit la maison Granvelle ; un hôpital d’une élégante architecture. Ornans est la patrie de l’ubbé Millot, historien, membre de l’Académie française, et du peintre Courbet, le chef do l’école réaliste. Une des œuvres les plus remarquables du maître porte le titre à.’Enterrement à Ornans.

ORNATEUR, TRICE adj. (or-na-teur, tri-se

— rad. orner). Qui orne, qui exécute certains ornements ; Pier Angelo, quoique simple ouvrier ornateur, avait le goût et l’intelligence du beau dans les arts. (G. Sand.) Il Jnus. On dit DÉCORATEUR.

— Substantiv. Celui qui fait l’ornement, qui donne l’illustration : Les rois, ornatburs des peuples. (Rabelais.) il Vieux mot.

— s. f. Antiq. rom. Coiffeuse d’une dame romaine : Les ornatrices plaçaient dans les cheveux de leurs maîtresses de longues épingles d’or ou d’ivoire, leur attachaient les colliers massifs, les lourds pendants d’oreilles, leur présentaient les peignes, les bandelettes, les miroirs, etc. (La Bédollière.)

ORNAY (Jean-François-Gabriel d’), surnommé le Centenaire, né à Rouen en 1729, mort à. Saint-Georges-de-Bocherville, dans sa 106e année, en 1834. Il était avocat au parlement de Normandie, lorsqu’il se rendit à Ferney, où Voltaire, dont il était l’enthousiaste admirateur, l’accueillit avec une extrême bienveillance, puis il visita la Suisse, la Hollande, l’Italie et l’Allemagne, À Berlin, il fut reçu par le grand Frédéric. De retour en Normandie (1765), d’Ornay devint échevin de Rouen. Il s’occupa activement de tout ce qui pouvait contribuer à l’embellissement de cette cité, et fit planter une partie de ses boulevards. Il employa, en outre, ses loisirs à la culture des lettres, publia divers écrits et devint membre de l’Académie de Rouen. Lorsqu’il mourut plus que centenaire, il remplissait les fonctions de juge de paix dans le canton de Duelair. Nous citerons parmi ses écrits : Discours qui a remporté le prix à l’Académie de Caen, en 1765, sur cette question : Quelles distinctions peut-on accorder aux riches laboureurs, tant propriétaires que fermiers, pour fixer et multiplier les familles dans cet état utile et respectable, sans en ôler la. simplicité qui en est la base essentielle ? (1765, in-8°) ; Essai sur la ville de Rouen et les travaux faits et à faire pour la plus grande utilité et le plus grand avantage de cette ville (1806, in-8°). D’Ornay a laissé, en outre, quelques mémoires et des poésies, insérés dans les recueils de l’Académie et dans les Bulletins de la Société d’émulation. Plusieurs pièces de vers, notamment : Mes quatre-vingts ans, la Mémoire et l’oubli et Mes adieux, ont été imprimées séparément (in-4°).

ORNE s. m. (or-ne — du lat. or nus, même


sens). Bot. Section du genre frêne, érigée par quelques auteurs en genre distinct.

— Encycl. Le genre orne, regardé par plusieurs auteurs comme une simple section des frênes, s’en distingue surtout par ses fleurs en panicules latérales, présentant deux à quatre pétales linéaires, beaucoup plus longs que le calice. Il renferme deux espèces, qui toutes les deux croissent dans la région méditerranéenne, h’orne d’Europe, vulgairement frêne à /leurs, est un arbre de io métras de hauteur, au plus, à feuilles formées de trois ou quatre paires de folioles, et à fleurs en panicules denses, plus courtes que les feuilles. L’orne à feuilles rondes, vulgairement frêne à la manne, diffère du précédent par sa taille moins élevée et ses folioles ovales ou arrondies. Ce qui recommande ces deux arbres, c’est qu’ils fournissent, le second surtout, la substance douceâtre et laxative employée en médecine sous le nom de manne. V. ce mot.

ORNE s. m. (or-ne. — Diez tire ce mot du latin ordo, ordre, rang, qui s’employait déjà spécialement en latin pour désigner les intervalles des vignes, des ceps. Toutefois, on est tenté de reconnaître à ce mot la même radical qu’à ornière ; les rangs parallèles de vignes seraient fort justement comparés aux lignes parallèles que tracent les roues de voiture. Du reste, le mot orne a signifié voie, chemin, sentier, et il n’y a pas loin de sentier à ornière). Vitic. Intervalle entre les lignes que forment les ceps de vigne.

— Sylvie. Faire orne, Abattre des arbres sur une certaine étendue, en allant toujours devant soi.

ORNE, petit fleuve de France. Il prend sa source près de Séez, dans le département auquel il donne son nom, passe dans le département du Calvados et se jette dans la Manche, près d’Ouistreham, après un cours de 158 kilom. L’Orne arrose Séez, Mèdavi, Argentan, Ecouchê, Putanges, Thury-Harcourt et Caen, d’où elle est navigable jusqu’à la mer, sur un parcours de 18, 289 mètres. Le tirant d’eau normal est de 3™, 50 à 3m, 90. Son embouchure est éclairée par trois phares. Ses principaux affluents sont le Don, l’Ure, la Maire, la Baize, la Rouvre, le Noireau, la Laize et l’Odon. Il Rivière de France, qui naît près du village de son nom, dans le département de la Meuse, passe dans le département de la Moselle et se jette dans la Moselle, près de Richement, après un cours de 86 kilom. L’Orne reçoit l’Iron et le Conroy.

ORNE, département de la région O. de la France, par 48° 12’et 48° 58^ de latit. et îo 20’et 3° 8’de longit. O. Il est formé de l’ancien duché d’Alençon et du Perche, et doit son iiom à la rivière de l’Orne qui y prend sa source et le traverse de l’E. au N.-O. Ses limites sont : au N., le département du Calvados ; à l’E., les départements de l’Eure et d’Eure-et-Loir ; au S., ceux de la Sarthe et de la Mayenne ; à l’O., le département de la Manche. Sa plus grande longueur, du S.-E. au N.-O., est de 140 kilom. ; sa plus grande largeur, du S.-E. au N.-O., de 100 kilom. Le département de l’Orne comprend 4 arrondissements (Alençon, Argentan, Doinfront, Mortagne), 36 cantons, 511 communes, 398, 250 habitants ; évêché à Séez. Le département fait partie de la Ve division militaire.

Le département de l’Orne a une superficie d’environ 609, 728 hectares. On n’y trouve pas d’élévations considérables, mais seulement une chaîne de gros mamelons et de coteaux fortement accentués, qui le traverse dans toute sa longueur, de l’est à l’ouest. Cette chaîne, qui forme la ligne de partage des eaux des bassins de la Manche et de l’Atlantique, a une altitude variable de 250 à 400 mètres au-dessus du niveau de la mer. On remarque, en outre, deux monticules isolés, la butte de Chaumont, — au nord-ouest d’Alençon, et le mont Margantin, non loin de Doinfront, Le premier de ces mamelons a 378 mètres et le second 370. Malgré le manque de parties vraiment montagneuses, le département de l’Orne n’en a pas moins une surface très-accidentée, et il offre des points de vue très-variés. Un grand nombre d’élévations supportent des plateaux très-étendus ; d’autres bordent de riches vallées où s’étala une végétation magnifique. Au pointde vue géologique, le sol contient toute la série des terrains, depuis le granit et le porphyre jusqu’aux derniers dépôts d’alluvion. Parmi les terrains de formation ancienne, qui sont principalement situés dans la partie occidentale du département, le granit est la roche que l’on rencontre le plus souvent. Il n’y présente pas des masses très-étendues, mais fort nombreuses. Cette roche est exploitée en beaucoup d’endroits, notamment aux environs d’Alençon, d’Athis et de La Ferté-Macé ; les produits, d’une belle teinte bleuâtre, sont exportés au loin sous le nom de granit de SainteHonorine. Outre les granits, on trouve encore, parmi les terrains primitifs, de petits massifs amphiboliques, quelques roches porphyriques au nord-ouest d’Alençon, le gneiss sur un petit espace, entre Alençon et le département de la Mayenne ; des schistes micacés etmaclifères, des schistes argileux et des grès quartzeux ou schisteux. On remarque surtout les massifs d’Ecouves et d’Andaine, dont le sol formé de grès quartzeux a produit ioc deux vastes forêts du même nom. Vers le Calvados, le grès quartzeux contient fré-


quemment une couche de fer oxydé, qu’on exploite à la Ferrière-aux-Etangs et à Saint--Cluîi’-de-llalouze. Le terrain jurassique inférieur

formo un vaste massif irréguljer, au pied des terrains primitifs. Les dépôts jurassiques moyen et supérieur se présentent duns les mêmes cas, et souvent parallèlement au terrain jurassique inférieur. La craie de l’étage inférieur se montre dans l’arromlissement, d’Argentan, et surtout dans la partie méridionale de l’arrondissement de Mortagne. Les dépôts tertiaires qui constituent, en majeure partie, la surface du sol sont formés par des sables, des grès siliceux et des argiles ocreuses. Sur quelques points, les argiles ocreuses renferment soit du silex, soit du fer hydroxydé. À l’ouest de Domfront se trouve un banc d’argile plastique, qui alimente plusieurs fabriques de poterie commune. La tourbe existe sur une étendue de 240 hectares, dans les marais de Briouze et de Bellon. Les principales productions minéralogiques sont le fer, la magnésie, le kaolin, le schiste ampéliteux, les pyrites sulfureuses, le granit, le porphyre, le béryl, le quartz enfumé, des marbres, des grès, des pierres à chaux, des marnes. Les principaux cours d’eau qui arrosent ce département sont, outre ceux que nous venons de citer : l’Eure, la Rille, 1Avre, l’Iton, la Thouanne, la Senevière, le Don, l’Ure, la Baise, la Cance, l’Udom, la Laise, le Noireau, le charenton, le Guiel, la Sarthe, la Guesne, l’Hoène, la Tanche, la Vessonue, la Briaiite, le Sarthon, l’Huisne, lu Cûrbionne et la Mayenne, le Cessé, la Vée, la Varenne et l’Egrèue. On trouve aussi dans le département de nombreux étangs, dont la superficie est évaluée à 1, 300 hectares ; les plus importants sont ceux de Briouze, de Saint-Gille et de Saint-Marc-sur-l’Egrène. Les marais, qui occupent

une étendue d’environ 500 hectares, contiennent presque tous de ia tourbe. Parmi les sources minérales, nous signalerons celles do la Herse, dans la forêt de Bellême ; de l’Epine, de Curé, de Saint-Santin, d’Irai, de Dubreuil, dans l’arrondissement de Mortagne ; de Gauville ou de La Ferté-Fresnel, de Saint-Evroult-en-Ouche, de Râne, de Saint-Barlhôlemy, de la Béchetière, et surtout celles de Bagnoles (v. ce mot), dans l’arrondissement d’Argentan.

Le climat est en général tempéré. Sur les plateaux, l’air est vif et sec ; dans les vallées, il est souvent chargé de brouillards. Le maximum et le minimun de la température ne diffèrent pas sensiblement de coux de Paris. Les vents dominants sont ceux du sud-ouest, de l’ouest, du nord-ouest et du nord. Les vents de l’ouest et du nord-ouest soufflent surtout en automne, celui du sud-est pendant l’hiver, enfin ceux du nord et du nord-ouest pendant une bonne partie du priDtemps et de l’été. Au mois de mai, les vents alizés, connus sous le nom de vingtaines, soufflent de l’est avec une assez grande violence ; ils sont très-funestes k la végétation. L été amène des orages qui sont parfois extrêmement violents. Au printemps, les gelées blanches causent souvent des pertes considérables. D’après les relevés publiés récemment, il paraîtrait que la moyenne des jours de pluie serait de près de 100 jours par année. On estime la quantité d’eau tombée annuellement à om, 00.

La surface productive peut être ainsi divisée : terres labourables, 350, 000 hectares ; prairies naturelles, 130, 000 ; pâtis, landes et bruyères, 14, 000 ; cultures arborescentes, 5, 000 ; bois et forêts, 89, 000. La production dos céréales occupe>un peu plus do 200, 000 hectares. Les arrondissements d’Argentan et de Mortagne sont ceux qui produisent le plus do blé. Le rendement moyen de cette céréale n’est guère que de 15 hectolitres par hectare. Aussi ne peut-elle suffire aux besoins de la consommation. Le seigle, l’orge, le méteil ne donnent eux-mêmes qu’un produit insuffisant. L’avoine, qui occupe surtout une large place dans les arrondissements d’Argentan et de Mortagne, donne en moyenne 16 hectolitres par hectare. Ce rendement est tout à fait inférieur, mais il s’explique par ce fai » qu’on ne met le plus souvent cette céréala que dans les terres de qualité médiocre et qu’elle succède ordinairement à une autre récolte épuisante, sans nouvelle fumure. Le sarrasin est cultivé dans les sols granitiques ; son rendement moyen est le même que celui de l’avoine.

Les progrès de l’agriculture sont loin d’etro en rapport avec la richesse du soi. Les instruments agricoles sont des plus imparfaits, et les engrais détestables. L’incurie des cultivateurs dans ce département provient en

grande partie de l’extension de plus en plus grande de l’industrie herbagère. Les prairies naturelles occupent presque le cinquième de la superficie du département et tiennent surtout une large place dans les arrondissements d’Alençon, d’Argentan, de Mortagne. On en fauche environ la moitié et même un peu plus ; le reste est consacré au pâturage pour l’élevagé des chevaux et l’engraissement des bêtes bovines. Les herbages du Merlerault, de Nonant, de Saint-Léonard-des-Parcs, do Mesle-sur-Sarthe, de Gacô et de Yimoutiers, ceux des vallées de la Touques et de la Vie peuvent rivalisor de tout point avec ceux du Calvados. Aussi leur valeur vénale est-elle très-considérable ; elle varie de 4, 000 à 6, 000 francs l’hectare. Le droit d’y berbager

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