Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/PÉRIGNON (Dominique-Catherine, comte, puis marquis DE), maréchal et pair de France

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Administration du grand dictionnaire universel (12, part. 2p. 611).

PÉRIGNON (Dominique-Catherine, comte, puis marquis de), maréchal et pair de France, né à Grenade, près de Toulouse, en 1754 mort en 1818. Il était, avant la Révolution, sous-lieutenant et aide de camp du comte de Preissac. Nommé député à l’Assemblée législative (1791), il donna sa démission l’année suivante, pour passer à l’armée des Pyrénées-Orientales, où, devenu bientôt général de division (23 décembre 1793), il sauva Perpignan, fut vainqueur à La Jonquière, prit Bellegarde et, après la bataille de la Montagne-Noire, il succéda à Dugommier dans le commandement en chef (18 novembre 1794). Peu après il battait complètement les Espagnols à Escola. La prise de Roses (1795), obtenue à la suite de travaux gigantesques, est son plus beau titre militaire. Il y montra une fermeté d’âme, une audace, un sang-froid, un courage qui furent l’admiration de l’armée. Après la paix de Bâle, il reçut le commandement des armées des côtes de Brest et des côtes de Cherbourg, devint peu après membre du conseil des Cinq-Cents, refusa le portefeuille de la guerre, mais accepta du Directoire l’ambassade d’Espagne, pour cimenter la paix à laquelle il venait de contribuer, et négocia habilement le traité de Saint-Ildefonse entre l’Espagne et la France. De retour en 1798, il prit part à la malheureuse bataille de Novi, y fut blessé et fait prisonnier par les Russes. Napoléon le comprit dans la première promotion de maréchaux (1804), lui confia le gouvernement de Parme et de Plaisance (1806), le commandement en chef des troupes françaises à Naples (1808-1814) et le nomma comte (1808). Rallié aux Bourbons en 1814 et nommé alors pair de France, il leur resta fidèle pendant les Cent-Jours et fut mis à la tête de la 1re division militaire en 1816. Louis XVIII lui conféra, l’année suivante, le titre de marquis.

— Son fils, François-Henri, marquis de Pérignon, né à Montech (Tarn-et-Garonne) en 1793, mort en 1841, fut aide de camp de Murat, qu’il accompagna dans la campagne de Russie, devint pair de France après la mort de son père et donna sa démission après la révolution de Juillet.