Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/PAULDING (James Kirke), littérateur américain

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Administration du grand dictionnaire universel (12, part. 2p. 426).

PAULDING (James Kirke), littérateur américain, né dans l’État de New-York en 1779, mort en 1860. Étant venu se fixer à New-York, il s’y lia avec Washington Irving et publia avec lui (1807-1808) un recueil périodique, le Salmigondis, dans lequel il donna de piquantes études sur les mœurs. Lorsque eut lieu, en 1812, la guerre entre les États-Unis et l’Angleterre, Paulding fit paraître un conte satirique, The diverting history of John Bull and brother Jonathan, dans lequel il bafouait les Anglais et qui obtint un très-grand succès. Un autre écrit du même genre, The Lay of scottish fiddle (1813), attira l’attention du président Madison, qui nomma Paulding secrétaire du conseil de la marine. Il n’en continua pas moins à cultiver les lettres, à écrire avec une verve intarissable des récits de voyage, des romans, des comédies, des pamphlets, des satires, des scènes historiques, remplit pendant douze ans les fonctions importantes d’agent naval à New-York, rentra en 1828 dans la vie privée, sans cesser toutefois de s’occuper des affaires politiques, et fut appelé, en 1834, par son ami Van Buren, devenu président de la république, au poste de ministre de la marine qu’il occupa pendant quatre ans, À l’arrivée de Harrison aux affaires, il se retira dans sa maison de campagne sur les bords de l’Hudson et continua jusqu’à la fin de sa vie ses travaux littéraires. Ce qui caractérise surtout les écrits de Paulding, c’est la verve satirique et sarcastique, c’est l’ironie et l’enjouement ; mais ils manquent souvent de goût et de mesure. Le style est ferme, coloré et très-pittoresque dans les descriptions de paysages. Outre un nombre considérable d’articles, on a de lui : Histoire divertissante de John Bull et de frère Jonathan (New-York, 1812) ; le Lai du ménétrier écossais (New-York, 1813) ; les États-Unis et l’Angleterre (New-York, 1814) ; Lettres écrites du Midi par un homme du Nord (New-York, 1815, 2 vol. in-12), récit d’un voyage en Virginie, en Caroline, etc. ; le 'Défricheur des bois (1818), poème en 6 chants, dans lequel il peint la vie des pionniers et qui est regardé comme une de ses meilleures œuvres ; Esquisse de la vieille Angleterre par un homme de la nouvelle Angleterre (1822), pamphlet politique ; John Bull en Amérique ou le Nouveau Munchhausen (1823), amusante satire sur les préjugés d’un cokney anglais ; Kuningsmarke ou l’Ancien temps dans le nouveau monde (1825, 2 vol. in-12), son premier roman historique ; les Pompeuses histoires des trois songes de Gotham (1826), satire des idées socialistes de Robert Owen ; le Guide des voyageurs (1828), satire sur les récits exagérés de certains voyageurs ; le Livre de saint Nicolas ; les Contes de la bonne femme (1829) ; le Coin du feu d’un Hollandais (1831), recueil de contes comme les deux ouvrages précédents, et dont M. Defauconpret a donné une traduction française ; À l’ouest, à l’ouest ! (1832), peinture grotesque des mœurs dans le Kentucky ; la Vie de Washington (1838, 2 vol. in-12) ; le Puritain et sa fille (1839), roman de mœurs ; des Comédies américaines (1847) écrites avec son fils ; l’Esclavage dans les États-Unis (1856). La plupart des œuvres de Paulding ont été réunies et publiées à New-York (1835).