Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/PAUL (SAINT-), San-Paolo, ville du Brésil

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Administration du grand dictionnaire universel (12, part. 2p. 418-419).

PAUL (SAINT-), San-Paolo, ville du Brésil, ch.-l. de la province de son nom, à 350 kilom. S.-O. de Rio-Janeiro, par 23° 3’ de latit. S. et 48° 19’ de longit. O., dans une contrée élevée, sur le versant occidental de la sierra do Mar. près de la rive gauche du Tieté ; 34,000 hab. Climat délicieux et très-salubre. Siège d’un évêché, résidence du gouverneur et des principales autorités de la province. Université, bibliothèque publique, école de droit, collège, séminaire, consulats étrangers. Fabriques de coton, de toiles, de filets pour hamacs et de poterie de terre. La ville, généralement bien bâtie, offre des rues droites, larges, bien pavées et ornées de quelques fontaines. On y remarque de nombreux jardins, qui donnent des fleurs toute l’année. On élève dans les campagnes voisines beaucoup de bêtes à cornes, des chevaux qu’on vend à bas prix, des mulets très-estimés et des chèvres d’une belle race. Les principales curiosités de la ville sont : le palais du gouverneur, ancien collège des jésuites ; le palais épiscopal ; la cathédrale et la maison de Refuge.

La ville de Saint-Paul est bâtie sur une charmante colline et entourée de riantes prairies. De belles routes y donnent accès, et elle sert de point de jonction au chemin de fer qui relie Rio-Janeiro et l’intérieur de la province au port de Santos, sur l’Océan. La salubrité du climat attire une foule d’étrangers, qui habitent généralement les maisons de plaisance des environs. Les femmes de Saint-Paul se distinguent par leur beauté et leur amabilité, les hommes par l’élégance de leur costume et de leurs manières.

Les Paulistes ne sont pourtant que les descendants de condamnés portugais déportés ; leur charmante ville a été fondée, en 1552, par une colonie pénitentiaire de l’ancienne métropole d’Europe. On prétend même que c’est le succès de cette colonie pénitentiaire portugaise en Amérique qui a inspiré aux Anglais l’idée d’en former une semblable à Botany-Bay, en Océanie, pour leurs convicts.

Lorsque le Portugal et le Brésil passèrent sous la domination de Philippe II, roi d’Espagne, les habitants de Saint-Paul furent assez forts pour résister aux Espagnols et se constituer en république indépendante. Aujourd’hui les Paulistes se font remarquer par leur esprit entreprenant, leur ardeur aux découvertes et leur amour de pérégrinations dans les autres provinces du Brésil, qu’ils parcourent en commis voyageurs, pour échanger les marchandises d’Europe avec les productions du pays,

Saint-Paul est le centre d’un commerce considérable. Ses magasins servent d’entrepôt aux produits étrangers comme à ceux de la contrée. On y trouve les tissus, les soieries, les draperies, les articles manufacturés et les objets de mode d’Europe, et pour l’exportation les minerais de fer, de cuivre, d’or et d’argent, le charbon et les pierres précieuses, avec les céréales de toute sorte, le café, le lin, le tabac, le sucre, le coton, etc. || La province de Saint-Paul, bornée au N. par celle de Goyaz, au N.-E. par la province de Minas-Geraes, à l’E. parla province de Rio-Janeiro et l’océan Atlantique, au S. par la province de Santa-Catharina et de Rio-Grande, et à l’O. par le Paraguay et les provinces de Matto-Grosso et de Goyaz, a 456,000 kilom. carrés environ et 500,000 hab. « Cette province, dit M. Ennery, se compose de deux parties bien distinctes, le littoral et les hautes terres intérieures, séparées par la sierra do Mar, qui s’élève par degrés vers l’O. et s’affaisse par pentes rapides vers l’Océan. Quelques ramifications de cette chaîne se prolongent bien avant vers l’O. et forment d’immenses campos et sertoes, ou plaines incultes. Le sol, généralement d’une excellente qualité et, dans quelques contrées, d’une fertilité extraordinaire, n’attend qu’une population laborieuse pour répandre l’abondance et la fertilité. L’éducation du bétail forme la branche la plus productive de l’économie rurale de cette province, qui se distingue surtout par l’éducation des mulets, couronnée du succès le plus heureux. D’immenses troupeaux de bœufs errent, à l’état sauvage, dans les prairies de l’O., où ils se multiplient d’une manière prodigieuse. La principale chaîne de montagnes de l’intérieur est la sierra Espinhaço ou sierra Mantiqueira, qui s’étend parallèlement à la sierra do Mar. » L’Océan forme, sur les côtes de cette province, plusieurs baies considérables, notamment celles de Fiamengo, Juquiriquéro, Toque-Toque, de Santos, Itanhaèn, Cacanea et Paranagua. Parmi les cours d’eau de la province de Saint-Paul, nous signalerons : le Parana, le rio Tieté, le Pardo, le Mugy, l’Aquapéhi, le San-Anastasio, le Parapanéma, l’Ivahy, le Piquiry, l’Iguassu, le rio de Pellotas, le Parahyba, l’Una, l’Iguapé, l’Ararapira, le Cubatao, le Cachoeira, le Nundiquara, le Gurgussu, le Guaratuba, etc. Les principales productions du sol sont : le café, le sucre, le coton, l’indigo, le blé, les légumes et le tabac. Cette province, très-riche sous le rapport minéralogique, fournit de l’or, de l’argent, du cuivre, du fer, des rubis, des pyrites, du soufre, de l’alun et de la terre à potier. Sous le rapport industriel, elle occupe un des premiers rangs parmi les provinces de l’empire brésilien. On y fabrique du sucre, de l’indigo, du rhum, de la poudre, du cuir, des toiles, des chapeaux, des ouvrages en fer et en acier, des cordes, des cibles, etc. La moitié de ces produits est exportée. Les principaux articles du commerce d’exportation sont : le sucre, le rhum, l’huile de baleine, le sel, le fer, les mulets, la farine, l’indigo, le tabac et les bois de construction. La province est divisée en trois comarcas : San-Paolo, Hitu et Paranagua-y-Corityba.