Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/PAUL IV (Jean-Pierre (CARAFFA), pape

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Administration du grand dictionnaire universel (12, part. 2p. 423).

PAUL IV (Jean-Pierre Caraffa), pape, né à Capriglio en 1476, mort en 1559. Il devint successivement évêque de Chieti (1507), nonce en Angleterre, membre du conseil pour le royaume de Naples, archevêque de Brindisi (1518) et fit preuve, dans ces fonctions ecclésiastiques, d’un tel zèle pour le rétablissement de la discipline, pour l’abolition des abus qui s’étaient introduits dans l’Église, qu’Adrien VI l’appela auprès de lui à Rome. Là, Caraffa, de concert avec Gaetano de Thiène, fonda l’ordre des théatins, se démit de son archevêché pour s’adonner à la prédication, reçut le chapeau de cardinal en 1536 et se prononça pour toute mesure contraire à la tolérance. Il était doyen du sacré collège, lorsque, Marcel II étant mort, il fut élu souverain pontife en 1555, sous le nom de Paul IV. Dès son avènement, il se montra ce qu’il avait toujours été, intolérant et sévère jusqu’à la cruauté. Il réorganisa l’inquisition et montra une rigueur impitoyable contre les juifs et les protestants, qu’il livrait à ses inquisiteurs. Sa haine contre Charles-Quint et la domination espagnole en Italie l’entraîna à une alliance avec le roi de France et attira les armes de Philippe II jusque dans les États romains. Le duc d’Albe, alors vice-roi de Naples, s’empara de Tivoli, d’Ostie et bloqua Rome ; mais le duc de Guise amena au secours du pontife un corps d’armée avec lequel il reprit en peu de temps les places occupées par les Espagnols (1557). Sur ces entrefaites, les Français ayant été battus à Saint-Quentin, le duc de Guise dut ramener ses troupes en France et, bientôt après, les troupes espagnoles campèrent de nouveau devant Rome. Paul IV se vit alors contraint de signer la paix (14 sept. 1557) et dut renoncer à tout espoir d’affranchir l’Italie de la domination espagnole. À partir de ce moment, ce souverain pontife ne s’occupa plus que de ses projets de réforme dans l’Église. Il renouvela le personnel de l’administration, publia des règlements pour rétablir dans sa pureté l’ancienne discipline, prohiba tout trafic d’emplois, fit régner la plus grande régularité de mœurs à sa cour et, informé de la vie scandaleuse de ses neveux, qu’il avait comblés de biens et d’honneurs, il les priva solennellement de tous leurs emplois. On lui attribue l’institution de la congrégation de l’index. À sa mort, le peuple jeta sa statue dans le Tibre, brûla la prison de l’inquisition et faillit brûler aussi les inquisiteurs-.