Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/PHILIPON DE LA MADELAINE (Louis), littérateur français

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Administration du grand dictionnaire universel (12, part. 3p. 807).

PHILIPON DE LA MADELAINE (Louis), littérateur français, né à Lyon en 1734, mort à Paris en 1818. Il étudia le droit à Besançon, où il se fixa après y avoir fait un mariage avantageux, devint avocat du roi près du bureau des finances et obtint, en 1786, l’intendance des finances du comte d’Artois. Au commencement de la Révolution, il perdit son emploi, fut décrété d’arrestation après le 10 août, se tint à partir de ce moment à l’écart des agitations politiques, reçut de la Convention, comme homme de lettres, un secours de 2,000 livres en 1795 et obtint la place de bibliothécaire au ministère de l’intérieur. En 1814, le comte d’Artois lui accorda avec une pension le titre d’intendant honoraire de ses finances. C’était un homme d’un caractère gai, obligeant, aimable, qui conserva jusqu’à ses derniers moments tout le charme de l’ancienne urbanité française. On a de lui plusieurs comédies, en collaboration avec Thérigny, le vicomte de Ségur, Le Prévost d’Iray, etc., entre autres : le Dédit mal gardé, Catinat à Saint-Gratien, Maître Adam ou le Menuisier de Nevers, Gentil-Bernard, les Troubadours, Chaulieu à Fontenay, etc. ; des chansons, remarquables par la grâce, la correction, la gaieté décente et qui parurent pour la première fois en recueil sous le titre de : les Jeux d’un enfant du Vaudeville. Parmi ses autres ouvrages, nous citerons : l’Art de traduire le latin en français (Lyon, 1762) ; Discours sur la nécessité et les moyens de supprimer les peines capitales (1770) ; Mémoire sur les moyens d’indemniser un accusé reconnu innocent (1782, in-8o) ; Vues patriotiques sur l’éducation du peuple (Lyon, 1783) ; De l’éducation des collèges (1784) ; Géographie de la France (1796) ; Dictionnaire des homonymes (1799) ; Manuel épistolaire (1804) ; Choix de chansons (1810) ; Dictionnaire des poètes français (1805) ; Dictionnaire des rimes (Lyon, 1805) ; Grammaire des gens du monde (1807) ; Dictionnaire de la langue française (1809), etc. On lui doit une édition de la Petite encyclopédie poétique (1804-1809, 15 vol. in-18) et une édition des Lettres de la duchesse du Maine,