Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/PIERRE NOLASQUE (saint), fondateur de l’ordre de la Merci

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Administration du grand dictionnaire universel (12, part. 3p. 985).

PIERRE NOLASQUE (saint), fondateur de l’ordre de la Merci, né à Saint-Papoul (Languedoc) vers U89, mort k Barcelone en 1256.

II suivit Simon de Montfort dans son expédition contre les albigeois et devint ensuite le précepteur de Jacques d’Aragon. En 1218, il fonda, à Barcelone, la première maison de l’ordre de la Merci, desciné au rachat des captifs chrétiens, et contribua à la délivrance de plus de 400 chrétiens dans le royaume de Valence et sur la côte d’Afrique. Sur le bruit de sa réputation, saint Louis voulut l’emmener en Palestine ; mais, les infirmités de Noiasqiie ne lui permirent pus d’entreprendre cette longue Davigation. L’Église l’honore le 31 janvier. L’ordre de la Merci fut continué par Grégoire IX en 1230.

Pierre Nolnaqno (saint), tableau de Zurbaran (musée du Louvre). Pierre Nolasque, fondateur de l’ordre des pères de la Merci, est représenté au milieu du chapitre de Barcelone, présidé par Raymond, grand vicaire duchapitre. Sa pose et ses gestes indiquent qu’il prononce une allouution ; Raymond et tout le chapitre l’écoutent avec bienveillance et sympathie. Ce qui frappe tout d’abord, c’est la merveilleuse perfection des draperies. Ce tableau précieux est de la couleur la plus vigoureuse et la plus brillante ; les tètes sont toutes remarquables par la variété d’exfpression que l’artiste a su leur donner, et a manière dont le sujet a été compris et rendu donne une très-haute idée du talent de Zurbaran. Comme Vcluzquez, Zurbaran ne peignait jamais une figure sans en avoir sous les yeux le modèle. Il rectirtait, il embellissait et donnait avec un rare bonheur l’expression qu’il voulait ; mais, dans son amour au vrai, les ajustements mômes étaient toujours disposés sur un mannequin avant qu’il les transportât sur la toile. Celte habitude, dont il ne se départit jamais, explique la parfaite corérection de dessin qui forme une de ses qualités les plus saillantes. Ce grand et bel ouvrage figura longtemps dans le cabinet de travail du maréchal Soult, duc de Dalmatie, qui l’avait rapporté d’Espagne. Il a été acquis pour le musée du Louvre en 1858.