Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/PROCNÉ
PROCNÉ s. m. (pro-kné — du gr. proknê, hirondelle). Ornith. Genre d’oiseaux, formé aux dépens des cotingas, et comprenant plusieurs espèces qui habitent l’Amérique.
— Encycl. Le genre procné est caractérisé essentiellement par un bec fort, plein, large à la base, comprimé sur les côtés jusqu’à la pointe, à mandibule supérieure bombée à partir du front, puis infléchie et recourbée ; par des tarses robustes, scutellés, de la longueur du doigt médian, et par des ongles médiocres et recourbés. Il ne renferme que sept espèces. Ce sont des oiseaux exclusivement américains, qui ont, les mêmes mœurs et le même genre de vie que les hirondelles d’Europe.
Le procné bleu est l’objet d’une vénération quasi superstitieuse, qu’il justifie par ses services dans un pays peuplé de myriades d’insectes. Il veille aussi à la sûreté de la volaille en avertissant par ses cris redoublés de la présence de l’oiseau de proie. Le vol de cette espèce est aussi rapide que soutenu. Il se pose quelquefois à terre et s’y meut avec assez d’aisance. Il fait entendre en volant un ramage sonore et mélodieux. Sa manière de construire son nid ne diffère pas de celle de l’hirondelle de fenêtre d’Europe ; mais souvent on lui épargne ce soin en préparant pour lui de petites maisonnettes fixées aux murs des habitations.
Le procné à ventre blanc habite les grandes Antilles, où il séjourne depuis le mois d’avril jusqu’en octobre. À cette époque, il disparaît pour se rendre probablement dans l’Amérique méridionale. On ne le rencontre jamais dans le Nord. Cette espèce a le privilège d’annoncer les approches de l’orage ; par l’élévation de son vol, elle semble alors vouloir s’élever au-dessus des nuages.
Le procné brun, propre à l’Amérique méridionale, vit seul ou par paires, recherche peu le voisinage de l’homme et ne se réunit en troupes de quelques centaines d’individus qu’au moment du départ. Cette espèce est encore peu connue.
Une autre espèce de l’Amérique méridionale a été nommée par Vieillot procné domestique. Ses mœurs se rapprochent de celles des hirondelles européennes. Elle montre beaucoup de courage pour la défense de la couvée et n’hésite pas à attaquer tout oiseau qui fait mine d’approcher de son nid.