Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Rellstab (louis)

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Administration du grand dictionnaire universel (13, part. 3p. 914).

RELLSTAB (Louis), littérateur allemand, né à Berlin en 1799, mort dans la même ville en 1860. Entré de bonne heure dans la carrière militaire, il parvint au grade d’officier, fut nommé professeur de mathématiques et d’histoire à l’école de sa brigade et quitta le service en 1821. afin de se consacrer exclusivement à son goût pour les lettres et les beaux-arts. Après avoir résidé dans plusieurs villes d’Allemagne, il revint en 1823 à Berlin, où il se fit Journaliste. La vivacité de ses attaques contre tout ce qui donnait prise à la critique et la nature sérieuse de ses articles lui attirèrent les sympathies d’un grand nombre de lecteurs et firent de lui l’un des coryphées de la presse berlinoise. Sa réputation s’accrut encore par la publication de Henriette, la belle cantatrice (Leipzig, 1827). Ce roman, dans lequel il attaquait ne la façon la plus transparente la reputation de Mme Sontag, lui attira une condamnation et lui valut un emprisonnement de quelques mois. En 1826, il était devenu l’un des rédacteurs du Journal de Voss, où il écrivit sans interruption jusqu’à sa mort. Les articles qu’il y inséra, notamment ceux de critique musicale, firent pendant longtemps autorité dans une grande partie du public artistique de Berlin. Bien que peu de journalistes aient fait preuve d’une fécondité égale à la sienne, il trouva cependant le temps d’écrire plusieurs romans, parmi lesquels il faut citer, comme les plus remarquables Alger et Paris (Berlin, 1830, 2 vol.) ; Roman historique (Leipzig, 1834, 4 vol. ; 1860 5e édit.), et Trois années sur trente (1858, 5 vol., 2e édit.). Il fut moins heureux dans ses essais dramatiques, quoique sa tragédie d’Eugène Aram se soit longtemps maintenue au répertoire. Il écrivit aussi plusieurs livrets d’opéra, entre autres celui du Camp de Silésie de Meyerbeer. Rellstab réunit la plupart de ses ecrits sous le titre d’œuvres complètes (Leipzig, 12 vol. ; Suite, 8 vol.), auxquelles se rattachent encore le Jardin et la forêt, nouvelles et mélanges (1854, 4 vol.). L’année même de sa mort, il avait commencé la publication de son Autobiographie (Berlin, 1860, tomes Ier et II), qui renferme des documents précieux pour l’histoire littéraire et artistique de son époque. On a publié après sa mort une nouvelle édition de ses œuvres (Leipzig, 1860-1861 24 vol.), que complète un recueil de nouvelles et de contes intitulé les Quartiers de fruit (1861, 2 vol.).