Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Ricard (l'abbé dominique)

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Administration du grand dictionnaire universel (13, part. 4p. 1174).

RICARD (l’abbé Dominique), helléniste français, né à Toulouse en 1741, mort en L8U3. Après avoir été professeur de rhétorique à Auxerre, il vint se fixer à Paris, où il se chargea de l’éducation du fils du président Meslay. Cet emploi facile lui permit de s’occuper d’une traduction de Plutarque, son œuvre de prédilection, à laquelle sa vie presque entière fut consacrée. La version d’A. myot ne pouvait plus satisfaire que les amateurs des naïvetés de notre ancien langage ; Mèziriucy avait d’ailleurs relevé jusqu’à deux mille fautes très-grossières. Celle de Daoier, plus exacte et plus à la portée du commun des lecteurs, manquait d’âme et justifiait ce jugement porté sur le traducteur : « Il connaît tout des anciens, hors la grilce et la finesse. > Ricard sut se mettre k l’abri de tous ces reproches ; à une scrupuleuse exactitude, il joint la couleur et l’énergie de l’original. Les Œuvres morales parurent de 1783 à 1793(17 vol. in-18), et les Vies des hommes illustres de 1798 à 1803 (12 vol. in-12). Ces deux versions ont été souvent réimprimées depuis. Ricard a laissé en manuscrit des traductions d’Aristote, de Démosthène, de Sophocle, de Cicéron et un grand nombre de poésies fugitives. On lui doit encore un poëme en huit chants, intitulé la Sphère (1796, in-8o), et plusieurs opuscules.