Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/attiédir v. a. ou tr.

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Administration du grand dictionnaire universel (1, part. 3p. 895).

ATTIÉDIR v, a ou tr. (a-tié-dir — rad. à et tiède). Rendre tiède, refroidir incomplètement : Attiédir un ’ bouillon. Cette eau est trop chaude, il faut /’attiédir avec de l’eau froide. (Acad.) Les vents purifient l’air, attiédissent tes saisons brûlantes, et tempèrent la rigueur des hivers. (Fén.)

— Fig. Tempérer, amortir la vivaeité, l’ardeur do : Le temps attiédit l’amour, l’amitié, te zèle. L’éloignement et les années «’ont pas attiédi mon affection. (M’«e de Sév.) La démarche violente de < la noblesse attiédit les préjugés des hommes de bonne foi qu’elle renferme. (Mirab.) Ce déplorable événement u'attiédit pas sa résolution. (Lamart.) L’éloignement et les longues années ii’ont pas attiédi mon premier amour. (M"»= Merlin.) Aux vieilles amitiés que le temps attiédit, il préfère la chaleur d’un zèle récent. (Scribe.) L’avarice n’A jamais attiédi dans l’âme de Rembrandt la passion du beau tel qu’il le comprenait. (G. Planche.)

Ces gens l’embarrassaient,

L’attiédissaient, l’affadissaient.

La Fontaine.

Vos froide raisonnements ne feront qu’attiédir

Un spectateur toujours paresseux d’applaudir. Boileau.

’attiédira bientôt. À. mesure que le globe s’attiédissait, le chaos se débrouillait, l’atmosphère s’épurait. (Buff.) Le soleil était ardent, la fraîche haleine du Rhin s’attiédissait. (V. Hugo.) ■

— Fig. Devenir moins vif, moins ardent : Son zèle s’attiédit tous les jours. Un dévot qui s’attiédit ne tarde guère à se refroidir. Mon vif et tendre attachement pour elle, loin de s’attiédir, n’avait fait qu’augmenter.(J.-J.

Rouss.) Dans les cachots ses sent'

s’étaient point attiédis. (Thiers.)

Tout est léser ; mais je crains que v. Se a’attiédîste et s’endorme en sa fla