Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/duper v. a. ou tr

La bibliothèque libre.
Administration du grand dictionnaire universel (6, part. 4p. 1404).

DUPER v. a. ou tr. (du-pé — rad. dupe). Tromper, en faire accroire:Duper quelqu’un. Se laisser duper. Personne ne se croit propre comme un sot à duper un homme d’esprit. (Vauven.) La finesse n’a guère plus de peine à tromper l’esprit qu’à duper la bêtise. (Lévis.) Pour réussir dans le monde, il faut paraître dupe et ne se laisser duper, par personne. (Pétiet.) Les hommes ne se laissent pas duper longtemps. (Guizot.) Ne cherchez pas l’expérience avant l’âge, et laissez-vous noblement duper par quelque belle idée folle. (Th. Gaut.)

Paris est un grand lieu plein de marchands mêlés;
L’effet n’y répond pas toujours à l’apparence :
On s’y laisse duper autant qu’en lieu de France.
                        CORNEILLE.

Se duper v. pr. Se tromper soi-même : Bien n’est si facile et si commun que de se duper soi-même. (G. Sand.)

— Se tromper les uns les autres : À Paris, on voit plus d’un fripon qui SE dupent l’un l’autre. (Marmontel.)

— Syn. Duper, abuser, amuser, attraper, décevoir, donner le change, embabouiner, enjôler, en imposer, leurrer, surprendre, tromper. V. ABUSER.