Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/hommée s. f.

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Administration du grand dictionnaire universel (9, part. 1p. 366).

HOMMÉE s. f. (o-mé — rad. homme). Agric. Étendue de terrain qu’un homme peut travailler en un jour.

— Arboric. Variété de pomme.

    1. HOMMEL (Charles-Ferdinand), jurisconsulte

allemand ## HOMMEL (Charles-Ferdinand), jurisconsulte allemand, né à. Leipzig en 172 !, mort en 1781. Reçu docteur à Leipzig en 1744, il professa, à partir de 1750, le droit à l’université de cette ville. Par son enseignement et par ses travaux, Homme ! mérite d’être placé au premier rang parmi les jurisconsultes modernes. Il a introduit dans la pratique du droit allemand une foule de réformes, qui subsistent encore aujourd’hui pour la plupart, et dont plusieurs ouvrirent la voie aux travaux des jurisconsultes de notre époque.

HOMO

Ses écrits les plus remarquables sont les suivanis: Oblectamenta juris feudalis (1755) ; Accidents et événements (1760) ; Oratio de jure arlequinizante (1761) ; Jurisprudentia numismatibus illustrata (1765) ; Sur les récompenses et les peines d’après les lois turques (1772) ; le Flavius allemand (1780, 2 vol.); lîhapsodia qumstionum in foro quotidieobvementium (-7S3- 1787, 7 vol., 4c édit.):Des délits et des peines, traduit de Beccaria (1783, 2 vol.), etc. Rœssig publia après sa mort ses Opuscula juris universi (1785).


HOMO, HOMŒ OU BOMŒO, préfixe qui signifie semblable, et qui vient du grec homos, omoios, semblable. Homos est allié à hama, ensemble, et appartient, comme ce dernier, à la même famille que le sanscrit saman, samâ, samayà, ensemble, samas, égal, zend hama, le même, le pareil. On peut comparer aussi ; le latin simia, singe ; similis, semblable ; simul, ensemble ; simulare, feindre ; l’ancien haut allemand sama, de même ; le gothique samana, ancien haut allemand saman, zisamane, allemand zusammen, ensemble; le gothique samath, ancien haut allemand samet, allemand samm, en même temps, et l’ancien slave samu, lui-même.

HOMOBRANCHE adj. (o-mo-bran-chedu préf. homo, et du gr. bragehia, branchies). Crust. Dont les branchies se ressemblent.

— s. m. pi. Ordre de la classe des crustacés.

HOMOCARPE adj. (o-mo-kar-pe — du préf. homo, et du gr. karpos, fruit). Bot. Se dit de la cnlathide {les synanthérées, quand tous les ovaires se ressemblent.

HOMOCENTRE s. m. (o-mo-san-tre — du préf. homo, et de center). Géom. Centre commun de plusieurs cercles.

HOMOCENTRIQUE adj. (o-mo-san-tri-ke

— rad. homocenlre). Géom. Se dit des cercles qui ont leur centre commun, il On dit plus ordinairement concentrique.

HOMOCENTRIQUEMENT adv. (o-mo-santri-ke-man — rad. homocentrique). Par rapport au même centre, autour d’un centre commun : Se mouvoir iiomocentriquement.

HOMOCHÈLE adj. (o-rao-kè-le — du préf. homo, et du gr. chélê, pince). Crust. Qui a les pinces semblables.

— s. m. pi. Groupe de crustacés décapodes brachyures, correspondant d’une part aux catométopes, de l’autre aux cancériens et aux crj’ptopodiens.

HOMOCHROME adj. (o-mo-krô-me-du préf. homo, et du gr. chroma, couleur). Se dit des capitules des corymbifères, quand les fleurs du disque et celles de la circonférence sont de même couleur.

— s. m. Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des composées, tribu des astérées, comprenant plusieurs espèces qui croissent au Cap de Bonne-Espérance.

HOMOCRICIEN, IENNE adj. (o-lttO-krisiain, iè-ue — du préf. homo, et du gr. krikos, anneau). Annél. Qui a tous les articles ou anneaux semblables entre eux.

— S. m, pi. Ordre d’annélides, comprenant ceux qui ont tous les anneaux semblables entre eux : Les homociuciens sont des chétopodes à corps assez allongé. (E. Desmarest.)

HOMOCUMINATE s. m. (o-mo-ku-mi-na-te). Chim. Sel produit par la combinaison de l’huile homocuminique avec une base.

— Encycl. V. HOMOCUMINIQUE.

HOMOCUMINIQUE adj. (o-mo-ku-mi-ni-ke

— du préf. homo, et de cuminique). Chim. Se dit d’un acide homologue de l’acide cuminique.

— Encycl. L’acide homocuminique a pour formule C^H’^O8. Il dérive d’un hydrocarbure fondamental CluH’*, par fixation de CO !, et, comme on connaît un hydrocarbure de ce nom, le cymène, on aurait pu le nommer acide cyminique en adoptant la nomenclature généralement adoptée dans la série aromatique. Dans cette série, en effet, l’acide qui dérive de la benzine, par addition de CO*, se nomme acide benzoïque ; celui qui dérive de la même manière du toluène, acide toluique, etc. Toutefois, on sait qu’à chaque terme de la série aromatique, il y a plusieurs isomères possibles. Or, l’acide qui nous occupe appartient, non à la série des acides benzoïque, toluique, xylilique, cuminique, mais à la série isomérique dont font partie les acides a-toluique et a-xylilique. Son vrai nom devrait donc être a-cyminique et non homocuminique. Il n’est pas, en effet, l’homologue supérieur de l’acide cuminique, lequel serait l’acide cyminique, mais un isomère de cet acide. Toutefois, ces réserves faites, nous adoptons le nom que M. Rossi a cru devoir donner à ce corps.

— I. Préparation. On prépare l’élher cumino-chlorhydrique ou chlorure de cumyle C101113. Cl en faisant passer un courant dacide chlorhydrique sec à travers l’alcool cuminique C1(JH’K), et l’on chauffe pendant vingt-quatre heures cetéther à 100° dans des tubes termes avec une solution alcoolique de cyanure de potassium. On ouvre ensuite les tubes, on filtre la solution, on la distille au bain-marié, pour en retirer la plus grande partie de l’alcool, on agite le résidu avec de l’eau et de l’éther. La couche éthérée qui surnage renferme le cyanure de cumyle, qui

HOMŒ

reste sous la forme d’une huile brune par l’évaporation de l’éther. Cette huile, soumise à une ébullition prolongée avec une solution alcoolique de potasse, dégage de l’ammoniaque et donne l’homocuminate de potasse :

C » °Hi3.CAz + KHO + 1120 Cyanure de cumyle. Potasse. Eau.

= C’OH1Î.COSK + AzH3

Horaocuminate potassique. Ammoniaque. Quand il ne se dégage plus d’ammoniaque, on retire l’alcool par la dissolution, on ajoute de l’eau au résidu, on le filtre si besoin est et on le précipite par l’acide chlorhydrique. L’acide homocuminique se sépare sous la forme de flocons blancs. On agite avec de l’éther qui dissout les flocons, on décante la couche ethérée qui surnage et on l’abandonne à l’évaporation spontanée. L’acide homocuminique impur reste comme résidu. Pour le purifier, on le fait cristalliser à plusieurs reprises dans l’eau bouillante.

— II. Propriétés. L’acide homocuminique cristallise en petites aiguilles de sa solution aqueuse. Il fond à 52° en une huile qui se prend en masse cristalline par le refroidissement. Il distille sans se décomposer. Il se dissout facilement dans l’alcool et l’éther, assez facilement dans l’eau bouillante, très-peu dans l’eau froide. Sa solution aqueuse rougit le tournesol et décompose les carbonates.

— III. Homocuminates. Le set de potasse est soluble dans l’eau et l’alcool, incristallisable et déliquescent. Les autres sels sont, pour la plupart, des précipités que l’on prépare par voie de double décomposition. M. Rossi a préparé les homocuminates de baryum, de plomb et de cuivre.

— IV. Constitution de l’acide homocuminiquu. On sait que le cymène C’W* est de

P3H7

la méth} l-propyl-benzine C6H* j q é 1ue l’alcool cuminique, dérivé de cet hydrocarbure, répond à la formule C6H* J C1120H • L’éther cumochlorhydrique, dérivant de l’alcool cuminique par la substitution de CAz à

OH, a pour formule C^H* j çniQ'Az— Er|fin >

l’acide homocuminique dérive du cyanure de cumvle par la substitution de 02H à Az. La

C3H7 formule est donc C^H* C*HS02H’C’est ^ô

l’acide propyl-o-toluique, c’est-à-dire de l’acide a-toluique dont un atome d’hydrogène est remplacé par du propyle. L’acide a-toluique est, en effet, C6HS.C2H2Q2H.

HOMOCYRTE s. m. (o-mo-sir-te — du préf. homo, et du gr. kurtos, voûté). Entom. Syn. de CYPHONOTË.

HOMODACTYLE s. m. (o-mo-da-kti-ledu préf. homo, et du gr. daktulos, doigt). Erpét. Genre de reptiles ophidosauriens.

HOMODERME adj. (o-mo-dèr-me — du préf. Aojno, et du gr. derma, peau). Erpét. Qui a la peau semblable partout.

— s. m. pi. Famille de reptiles ophidiens, comprenant ceux dont la peau esc dépourvue d’écaillés ou couverte d’écaillés pareilles, tels que les cécilies, les amphisbènes, les acrochordes, etc.

HOMODROME s. m. (o-mo-dro-me — du préf. homo, et du gr. dromos, course.) Mécan. Levier dans lequel la résistance et la puissance sont du même côté par rapport au point d’appui.

— Adjectiv. : Levier HoMODROME. HOMŒ ou HOMCEO, préfixe. V. homo.

HOMŒOCÈRE s. m. (o-mé-o-sè-re — du préf. homeeo, et du gr. keras, corne). Entom. Genre d’insectes hémiptères, dont les deux espèces vivent, l’une à Java, l’autre au Cap de Bonne-Espérance.

HOMŒOMÉRIE s. f. (o-mè-o-mè-ri — du réf. homeeo, et du gr. meros, partie). Phiosophie, gr. Homogénéité des éléments, selon Anaxagore ; parties similaires dont le concours, suivant ce philosophe, a formé le monde, en vertu de la loi d’attraction : Anaxa-

 ? ore, l’auteur des homœoméries, soutenait que es corps étaient composés de parties similaires, savoir : les os, dos extrêmement petits ; les chairs, de cJiairs extrêmement petites, etc. (Volt.)

— Encycl. Philos. Le mot homœoméries, qui signifie proprement parties semblables, est souvent employé dans l’histoire do la philosophie grecque pour désigner un des principes de l’école ionienne. C’est Anaxagore qui passe pour avoir fondé la système des homœoméries, déjà élaboré par ses prédécesseurs sous d’autres noms. Ce système a, du reste, le caractère de tous les systèmes mixtes, formés dans un âge de transition ; il est intermédiaire entre la théorie d’Anaxiinandre et des autres Ioniens dynamistes et mécanistes, et la grande théorie de Démocrite, celle des atomes. Par là même, il se présente dans un demi-jour assez vague, surtout à la grande distance où nous sommes et avec le peu de documents précis que nous possédons sur les opinions d’Anaxagore. Voici pourtant ce que nous en savons d une façon positive.

Anaxagore considère comme élément en soi tout ce qui paraît, tout phénomène. Or, la masse des éléments ne peut ni augmenter ni diminuer. Les corps se comoosent tous de

Fc

HOMŒ

parties élémentaires qui sont semblables ou synonymes. Anaxagore les nomme choses ou semences. ■ Toutes les choses, dit-il, étaient ensemble, infinies en nombre et en petitesse. Aucune de leurs qualités n’était donc apparente. Tout était dans tout, tout a été extrait de tout. Aussi tout participe de tout en partie. » Ces parties élémentaires synonymes sont ce qu’on a nommé homœoméries ; elles étaient actives, tandis que les atomes sont passifs. C’est en se groupant de diverses façons qu’elles avaient donné naissance aux différents corps.

Leibnitz, dans sa Afonadologie, a repris, dans une certaine mesure, l’idée des homœoméries, qu’il ne faudrait pas confondre avec les atomes d’Épicure, ni avec la matière brute de Descartes. Des parties actives, infiniment petites, identiques, telles sont les monades de Leibnitz et les homœoméries d’Anaxagore ; mais ces homœoméries, espèces de particules flottantes dans l’infini, comme Anaxagore nous les représente, n’ont pas pu s’organiser toutes seules. C’est pourquoi Anaxagore fut conduit à la doctrine qui a fait sa plus grande célébrité, l’existence du Nous, c’est-à-dire de l’esprit organisateur, ordonnateur de la matière, qui règle les combinaisons très-complexes et très-variées des homœoméries. C’est pour avoir admis cette idée lumineuse qu’Anaxagore parut, au milieu des philosophes ioniens, dit Aristote, comme un homme de bon sens au milieu d’une foule d’insensés.

HOMŒOMÉROLOG1E s. f. (o-mé-o-mèro-lo-gl — du préf. homœo, et du gr. meros, partie ; logos, discours). Anat. Partie de l’anatomie qui traite des systèmes organiques.

— Encycl. Un système organique est l’assemblage des parties formées par le même tissu : ainsi l’ensemble des parties similaires formées de tissu osseux constitue le système osseux, l’ensemble de celles formées par le tissu nerveux constitue lo système nerveux. L’homœomérologie est le chapitre qui forme la transition de l’unatomie générale à l’anatomie descriptive. Elle a été fondée par le génie de Biehat. Son Traité des membranes et son Anatomie générale renferment la description méthodique des différents systèmes de l’organisme. Ducrotay de Blainville a depuis contribué beaucoup aux progrès de l’Aomœomérologie. Comme les généralités de cette dernière se confondent avec celles de l’histologie, nous n’y insisterons pas davantage ici. L’histoire de chaque système sera faite en détail en son lieu.

HOMŒOMORPHE adj. (o-mé-o-mor-fedu préf. homœo, et du gr. morphê, forme). Pathol. Se dit des produits morbides constitués par des éléments semblables à ceux qu’on trouve dans les parties saines : Tissus, humeurs homœomorphus.

— Miner. Syn. de plésiomorphe.

HOMŒOMORPHISME s. m. (o-inê-o-morti-sme — rad. homosomorphe). Palhol. Caractère des produits morbides homœomorphes.

— Miner. Syn. de plbsiomorphis.ue.

HOMŒOFATHE s. m. (o-mê-o-pa-te — du préf. homao, et du gr. pathos, affection). Méd. l’artisan du système de l’honiœopathie : Avec les homœopathes tout médicament se dose par millionièmes. (L. Reybaud.)

— Adjectiv. : Médecin homœopathe.

HOMtEOPATHIE s. f. (o-mé-o-pa-tlrad. homœopathe). Méd. Système qui consiste à combattre les maladies.pur des médicaments propres à produire des symptômes analogues à ceux de ces maladies elles-mêmes, et administrés par doses infinitésimales. i’BOMŒOPATHtE est une plaisanterie fondée sur une hypothèse. (E. About.)

— Encycl. Le nom ù’homœopathie fut donné par Samuel Hahnemann à une méthode de traitement des maladies fondée sur un rapport de similitude entre les symptômes de la maladie et les phénomènes développés par l’action des remèdes sur un organisme sain.

Il désignait en même temps par l’appellation générique d’allopathie toutes les autres médications qui, ne prenant pas pour base la méthode d’observation, procédaient de théories plus ou moins ingénieuses sur la nature présumée de la maladie ou sur les propriétés hypothétiques des remèdes.

D’une logique irrésistible dans son examen critique des doctrines médicales, faisant appel à l’esprit d’examen et fondant sa réforme sur l’expérimentation, Hahnemann vit cependant ses premiers travaux accueillis par des oppositions violentes et passionnées ; aujourd hui même, après soixante ans de luttes et d’épreuves, ses disciples ressentent encore les effets d’un parti pris de dénigrement systématique, dont on cherche la cause avec une douloureuse surprise. Peut-être le malentendu tient-il, en grande partie, à ces dénominations tirées du grec qui,.plus encore que les innovations thérapeutiques, partagèrent le monde médical en deux camps, creusant entre eux un profond abîme qui ne se comblera que bien lentement.

Hahnemann, comme tous les médecins éclairés, était arrivé, après une pratique médicale de seize années (1779 à 1795), au doute philosophique. Seulement, au lieu de conclure à la négation de la médecine, cet esprit consciencieux et fécond s’éiança résolument à la recherche des véritables lois de la thé-