Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/mugir

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MUGIR v. n. ou intr. (mu-jir — lat. mugire, mot qui se rapporte à la racine sanscrite mug, retentir, résonner, d’où aussi le grec mukáomai, mugir. Toutes ces formes d’ailleurs sont des onomatopées). Crier, en parlant du bœuf et de la vache : Cette vache mugit après son veau. (Acad.) Le taureau ne mugit que d’amour ; la vache mugit plus souvent de peur que d’amour. (Buff.)

— Par anal., Pousser des cris semblables à celui du taureau : Des bêtes fauves qui mugissent.

— Produire un bruit comparable à un mugissement : Les flots de la mer mugissaient. Le vent mugit dans les arbres.

De la tempête au loin mugit la voix.

Millevoye.

J’entends d’ici la vague furieuse
Sur ce rocher se briser, et mugir.
Sauvez, mon Dieu, dans cette nuit affreuse,
Tous les marins en danger de périr.

E. Richebourg.

— Fig. Se révolter, s’indigner : L’orgueil révolté monte et mugit dans son cœur comme la vague. (Dupanloup.)

— v. a. ou tr. Faire entendre comme en mugissant : L’agitation, le tumulte, les menaces, des cris qui retentissaient au sein de l’Assemblée constituante faisaient dire aux écrivains du temps que les législateurs mugissaient les lois bien plus qu’ils ne les méditaient. (Journ. politique.)