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Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/muid

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Administration du grand dictionnaire universel (11, part. 2p. 672).
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MUID s. m. (mui — lat. modius, mot qui correspond au sanscrit madhyas, mesure, d’une racine madh, qui paraît avoir existé en sanscrit avec le sens de mesurer, et qui était probablement alliée dans l’origine à la grande racine aryenne ma, mesurer. À la même racine se rattachent : le sanscrit madhya, latin modius, ancien terme qui se retrouve dans toutes les langues aryennes et dont l’idée mère implique celle de mesure ; le latin modus, mode, manière, modero, tenir dans la mesure, modérer, et le grec mathésis, mathêma, science des nombres et des mesures). Métrol. Ancienne mesure de capacité dont la valeur variait suivant les pays et la matière : Un muid de blé, mesure de Paris, tenait douze setiers. Un muid de vin tenait deux cent quatre-vingt-huit pintes. (Acad.) ∥ Futaille qui contient la mesure d’un muid de vin ou de tout autre liquide : Percer un muid.

Vingt muids rangés chez moi font ma bibliothèque.

Boileau.

Lui-même à table, et sans suppôt,
Sur chaque muid levait un pot
D’impôt.

Béranger.

Muid de plâtre, Trente-six sacs de plâtre contenant chacun deux boisseaux et demi. ∥ Muid de chaux, Valeur de six futailles. ∥ Muid de terre, Mesure agraire, évaluée sur l’étendue de terrain que l’on ensemence communément avec un muid de grain.

— Fam. Être gros comme un muid, Être excessivement gros : L’hôtesse était grosse comme un muid. (Hamilt.)

— Pop. Il vaut mieux que vous fuyiez qu’un muid de vin, Se dit à quelqu’un qui se retire d’une société, d’une réunion, en jouant sur les mots fuir, s’en aller, et fuir, perdre du liquide : Vous partez ? Oh bien ! il vaut mieux que vous fuyiez qu’un muid de vin.

— Encycl. Le muid est une ancienne mesure de volume dont on se sert en France pour mesurer les matières sèches ; on distinguait : le muid de Paris, qui valait 12 setiers ou 144 boisseaux ou 2,304 litrons ; le muid d’avoine, qui contenait 12 setiers de chacun 24 boisseaux, ce qui le faisait égal à 288 boisseaux ; le muta ! de sel, équivalant à 12 setiers de chacun 16 boisseaux, et, par suite, égal à 192 boisseaux ; le muid de charbon, contenant 10 setiers de chacun 32 boisseaux ou 320 boisseaux ; le muid de chaux, qui avait la même valeur que celui de Paris ou 12 setiers de chacun. 12 boisseaux ou 144 boisseaux ; le muid de plâtre, équivalant à 6 setiers de chacun 12 boisseaux ou 72 boisseaux, soit la moitié de celui de grain ou de chaux. Comparé aux nouvelles mesures, le muid de 144 boisseaux vaut 1,873 litres ou 18 hectolitres 73 ; le muid de 192 boisseaux vaut 2,498 litres ou 24 hectolitres 98 ; le muid de 288 boisseaux équivaut à 3,746 litres ou à 37 hectolitres 46 ; le muid de 320 boisseaux vaut 4,160 litres ou 41 hectolitres 60 ; enfin, le muid de 72 boisseaux équivaut à 936 litres ou à 9 hectolitres 36. De ces comparaisons il résulte que 1 hectolitre est les 0,0504 du muid de 144 boisseaux ; les 0,04 du muid de 192 boisseaux ; les 0,027 du muid de 288 boisseaux ; les 0,024 du muid de 320 boisseaux, et, enfin, les 0,106 du muid de 72 boisseaux. L’hectolitre valant 100 décimètres cubes, il s’ensuit que ces différents muids ont successivement des volumes de 1mc,873, 2mc,498, 3mc,746, 4mc,160, et 0mc,936.