Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/phalère s. f.

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Administration du grand dictionnaire universel (12, part. 2p. 751).

PHALÈRE s. f. (fa-lè-re — lat. phaleris, même sens). Antiq. rora. Plaque ronde en métal, ou Collier d’honneur composé de ces plaques, que les soldats romains qui s’étaient distingués à la guerre portaient sur la poitrine : La peialèbb était une décoration militaire ; ceux auxquels on accordait cette distinction portaient le nom de phalerati. Outre la Phalére en collier, les soldats portaient encore de petites phalêrks attachées à leurs casques et descendant, en forme de croissants, au-dessous des oreilles ; parfois même on ornait de la PHALÈRE le cou de son cheval.

— Art. vétér. Maladie des moutons.

— Encycl. Antiq. La phalëre était en métal, souvent en or, et avait la forme ou d’un disque ou d’une bulle, ou bien était simplement relevée en bosse. En grec, le mot phalos signifiait le cimier d’un casque, et phalaron l’ornement de ce cimier. Du dernier mot venait en latin le mot phalène, phalère. Ce genre d’ornement était porté par paire, aussi ne le trouve-t-on presque jamais mentionné au singulier. Il se plaçait sur les casques et sur d’autres parties de l’armure ; on en faisait aussi des colliers que l’on portait pendants sur la poitrine et que les généraux donnaient souvent comme récompense aux cavaliers, pour en faire un témoignage public et durable de leur bravoure. C’est un collier de ce genre que portait Euryale (Enéide, IX, 358) :

Euryatus phalera* Rhamnetis et aurea bullit Cingula…

Dans le même livre (457), Virgile montre au milieu des dépouilles les phaléres gagnées « par beaucoup de sueur » :

Agnoscunt spolia inter se, galeamque nitentem Messapi, et mutto phaleras sudore receptas.

La phalère s’entendait aussi d’un ornement qui se plaçait aux harnais des chevaux. Virgile en parle, lors des jeux funèbres célébrés en Sicile à la mémoire d’Anchise (Enéide, V, 310) : « Le premier vainqueur aura un cheval brillant de phaléres. »

Primus equum phaleris insignem vicier habeto.

Les phalères pour les chevaux étaient des courroies ornées de petits disques et de trèfies de métal, qui étaient adaptées à des housses enrichies de franges. De là est venu qu’on a dit « un cheval phaléré, » pour dire un cheval caparaçonné.