Happe-Chair (Lemonnier)/Chapitre XXXII

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Louis-Michaud (p. 304-313).



XXXII



Maintenant, chaque matin, Huriaux, avant de partir pour l’usine, allait déposer en passant Mélie chez les Simonard. Moyennant une somme modique. Philomène avait consenti à la garder toute la journée ; et il s’était arrangé pour prendre sa table chez eux. Une partie de sa vie se passait ainsi dans ce petit intérieur propre dont le bel ordre lui rappelait sa maison du Saut-du-Leu, au temps de la mère. Il arrivait un peu après six heures, mettait bas sa veste, jouait avec l’enfant jusqu’au moment où la garbure apparaissait fumante sur la table. Puis on avançait les chaises : Mélie était installée dans une cahière que Jacques lui avait achetée ; après le repas, Simonard et lui faisaient une partie de cartes, tandis que Philomène, en tablier de toile bleue, lavait la vaisselle soigneusement. Et petit à petit, dans le soir tombé, les paupières de l’enfant s’appesantissaient, elle se frottait les yeux de ses petites menottes molles.

— Huriaux, disait Simonard, v’la l’ grand’mère au sable qui passe.

Alors il l’asseyait dans ses bras ; tous deux s’en retournaient coucher aux Fanfares, dans le grand lit auquel Huriaux avait remis le matelas du grenier. Il avait pris le parti de fermer son débit, cherchait à céder le bail de la maison, et en attendant, ne venait plus passer là que la nuit. Trop de souvenirs s’attachaient à ce triste logis ; il y avait souffert le martyr, connu toutes les agonies ; et son rêve eût été de se louer quelque part, vers la campagne, une bicoque avec un bout de champ.

Depuis que cette guenuche de Clarinette n’était plus là, une sérénité s’était faite en lui, comme la sensation d’une convalescence morale.

Quinze jours s’étaient passés et elle n’avait plus reparu : personne dans le village ne savait ce qu’elle était devenue ; on la disait à la ville, avec le petit Gandibleu Tout un jour Jean Bleu, le frère, avait battu les quartiers de la cité, couru les bastringues, interrogé les commissariats de police, inutilement. Et, dans les cabarets du Culot, très monté, il criait qu’il lui casserait la gueule, à cette salope de femme qui lui avait débauché son cadet et en avait fait un voleur. Gustave, en effet, leur avait dérobé pour une centaine de francs de nippes, de bijoux et d’argent. Deux quinzaines à lui, Jean Bleu, une montre du père avec sa chaîne en argent, des bélières de la mère, toute une misérable fortune mise à remotis y avait passé.

Au fond, Huriaux, à travers les joies de la délivrance, demeurait tourmenté. Ce grand silence de la Rinette surtout l’inquiétait comme une menace ; il la sentait autour de lui, errant dans l’ombre de la maison ; la nuit, quelquefois, il quittait son lit, allait jeter un coup d’œil à la rue, avec le pressentiment sourd d’une machination dirigée contre sa Mélie et lui. Il eût préféré tout, même les évidences les plus redoutables, à cette obscurité dans laquelle elle restait tapie, complotant quelque plan sans doute, aiguisant secrètement ses colères, toute frémissante de hargne et de rancune. Et Philomène maintenant, apeurée aussi, cachait l’enfant, en une défiance des figures d’hommes et de femmes rôdant sur le trottoir. Jacques l’avait si instamment prémunie contre la possibilité d’un coup de main de l’autre, qui lui aurait raflé la petite, qu’elle finissait par suspecter jusqu’aux plus innoffensifs promeneurs, s’ils s’arrêtaient un peu longtemps devant ses fenêtres.

Alors, craignant d’avoir trop stimulé ses inquiétudes, il essaya de la tranquilliser.

— C’est des bêtises. Y a pas d’ danger qu’è’ vienne, lui disait-il. Mais il affectait un calme qu’il était loin de ressentir. Quand il pensait au terrible lien qui les attachait ensemble, à cette laisse qui allait de sa vie à lui à l’autre chair vagabonde, roulée à Dieu sait quelles perditions, une sueur lui passait dans le dos. Toute sa paix d’esprit de nouveau l’abandonnait, il sentait autour et au-dessus de lui comme l’étroite fermeture d’un bagne dont rien ne pouvait le tirer et dans lequel il était condamné à traîner misérablement le reste de ses jours. Le maire, qu’il s’était avisé de consulter, lui avait dit que, tant que ses griefs n’auraient pas été portés devant le juge, il ne pouvait empêcher Clarinette de reprendre sa place au domicile conjugal. Même elle était en droit de requérir l’aide de la police pour se réinstaller dans le ménage, dans cette condition de femme légitime à laquelle elle s’était soustraite si scandaleusement. Et petit à petit l’idée qu’il allait la voir revenir, avec son mauvais rire, ses impudentes bravades, devint une obsession qui le harcela sans trêve. Peut-être la retrouverait-il un soir, l’attendant sur le seuil. Il la savait assez hardie pour braver la foule, ne point redouter de se montrer au plein jour dans le Culot, où s’était étalée son infamie. Et chaque fois qu’il rentrait à présent, ses yeux de loin se tendaient, ses tempes battaient, il avait un horrible serrement de cœur en songeant qu’elle était peut-être là. À travers la distance. Clarinette avait fini par grandir en lui aux proportions de quelque créature malfaisante, lâchée à ses trousses, toujours gravitant dans son ombre. Un taureau furieux, une bête enragée, une lionne échappée de sa cage ne lui auraient pas inspiré la peur qui, à la pensée de la voir se dresser tout à coup sur le chemin, s’emparait de tout son être, au point de le rendre lâche et de lui casser les jambes sous lui.

Cependant le scandale s’assoupit ; on ne pensa plus qu’aux malheurs de Huriaux ; et de bonnes âmes se trouvèrent qui mirent le mari berné au courant de tous les bruits qui avaient couru sur sa femme. Il les laissa dire d’abord, une force lui venant de toutes ces histoires sales qui la rendaient plus haïssable à chaque révélation nouvelle. Il eût voulu que ses turpitudes fussent hautes comme une montagne pour lui couler au cœur les énergies dont il avait besoin dans son pressentiment d’une apparition de l’épouse infidèle. Mais à la longue, un écœurement le prit ; tout ce flot d’ignominies remuées l’éclaboussait, rejaillissait sur sa condition présente ; il ferma les bouches en déclarant que là-dessus il en savait plus qu’eux tous.

Trois semaines environ après le départ de Clarinette, comme, les jambes brisées de ses douze heures d’allées et venues à travers la ligne des fours, il tirait un matin la clef de sa poche pour ouvrir la porte, il s’aperçut que la serrure avait été forcée. Tout de suite un saisissement lui monta à la gorge : il eut la certitude qu’elle l’attendait. Cette fois, le moment tant appréhendé était arrivé ; ils allaient se retrouver en présence ; et l’horrible son de sa voix lui déchirait à l’avance les oreilles. Un moment il pensa fuir. Puis la honte de cette couardise lui donna la force d’entrer ; il traversa le café, poussa droit à la chambre du fond. On avait bouleversé les armoires, saccagé la garde-robe ; à peu près tout le linge de la maison, les vêtements de Clarinette, les bijoux, quelques objets à lui avaient été enlevés ; les rideaux des fenêtres, la pendule, les deux coquillages qui décoraient l’étagère derrière le comptoir avaient également disparu ; et une main bêtement rageuse avait, en outre, cassé des verres, des assiettes, des ustensiles de cuisine dont les débris emplissaient le carreau. Le pillage avait dû être consommé rapidement ; pour aller plus vite, on avait vidé les tiroirs à terre ; tout le sol était jonché de frustes, de chiffons, de papiers que le piétinement avait dispersés. Trois verres étant demeurés sur le comptoir, Huriaux conjectura qu’ils avaient fait le coup à plusieurs. Il descendit à la cave, monta au grenier, fouilla toutes les chambres sans découvrir personne. Le rapt accompli, la Rinette avait détalé avec ses complices. Et, les pieds pris dans les hardes de toute sorte qui traînaient, triste seulement pour la pendule enlevée et les vaisselles brisées, il promenait autour de lui des yeux tranquilles, pensant au buron de la Californie ravagé par la Félicité.

Après tout, mieux valait cela qu’une rencontre qui les eût affrontés corne contre corne. En venant reprendre sa part du ménage dans un moment où il n’était pas au logis, elle coupait court aux explications. Même, dans son espoir que leurs deux existences demeureraient séparées désormais ; il en arrivait presque à lui donner raison : ce qu’elle enlevait, c’était son bien autant qu’à lui, puisqu’ils avaient la maison en commun. Sans doute elle comptait se remménager ailleurs ; mais peu lui importait à lui, dès l’instant qu’elle le laissait en paix. Il ne demandait qu’à ne plus la revoir : elle tirait à droite, il tirerait à gauche ; chacun suivrait son chemin en oubliant la chaîne qui les rivait ensemble. Et pour la première fois, il se sentit vraiment soulagé, comme si tout danger avait disparu. Maintenant qu’elle était sortie de son guet énigmatique dans l’ombre, qu’elle cessait de le harceler des suggestions troubles de la peur, il lui paraissait que l’événement qu’il avait jusqu’alors redouté, sans le connaître, s’était accompli.

Le silence de nouveau se referma sur la Rinette. Après ce brusque coup d’audace, elle replongea dans l’ombre ; Huriaux cessa d’entendre parler d’elle. Mais au bout du mois, une nouvelle courut le Culot. Jean Bleu, toujours à leur poursuite, un dimanche matin qu’il battait les quartiers de la ville, entrant dans les logements, reluquant au fond des impasses, était tombé sur la Huriaux, traînant en savates au seuil d’une épicerie. Son premier mouvement avait été de foncer sur elle à coups de poings. Toutefois il s’était retenu, l’avait filée, et il l’avait vue disparaître dans le couloir d’un petit café, servi par des filles. Une gouine, attablée en bas avec un homme, lui avait dit ce qu’elle savait de leur histoire : ils avaient loué une chambre dans la maison, vivaient là à deux ; mais la tenancière en avait assez de leurs noises. Quelquefois Clarinette décampait des demi-jours entiers ; on supposait qu’elle avait une autre connaissance quelque part ; à sa rentrée le petit la tannait ; c’étaient alors des scènes de cris et de larmes.

— J’ suis l’ frère à ce cochon-là, avait ensuite déclaré Jean Bleu en payant sa consommation.

Il était monté. Des voix s’entendaient derrière une porte : il avait cogné ; mais tout d’une fois, comme il entrait, la Rinette et Gustave s’étaient rués sur lui. Une bagarre s’en était suivie ; le petit, un couteau à la main, avait hurlé qu’il les tuerait tous les deux. Jean Bleu avait dû battre en retraite. À présent il se proposait d’aller les relancer avec des camarades et, après avoir tout cassé dans la chambre, d’emmener de force le pauvre garçon décidément ensorcelé par la carogne.

Comme une fermentation à la surface d’un cloaque, ce bouillonnement de leur vie roulée à l’égout remua pendant quelques jours les curiosités du village. Huriaux, mis au courant, fut effrayé de les savoir si près de lui. Un instant il eut l’idée de porter plainte contre l’adultère ; mais son apathie reprit le dessus ; il se donna du temps en remettant d’agir plus tard si elle l’inquiétait.

On était en août. Les grandes chaleurs de l’an dernier étaient revenues ; le soleil incendiait les rues du Culot, les cours de Happe-Chair et là-haut, les plateaux roux qui menaient au Saut-du-Leu. À la tombée du soir, Jacques allait prendre Mélie chez les Simonard. Tantôt la portant dans ses bras, tantôt la faisant marcher à petits pas, un foulard passé sous les bras de l’enfant pour la soutenir, il gravissait la montée. L’énorme coulée des flammes vespérales envermeillait autour de lui l’espace, et dans le floconnement des nuées roses, par-dessus les tourbillons poudreux montés des blés mûrs, il entendait grisoller l’alouette. Une vieille habitude, comme une douceur de souffrir dans le regret des bonnes heures du passé, le ramenait là presque chaque jour.

Tandis que Mélie, son petit ventre nu dans les mousses chaudes, s’amusait à émietter de la terre entre ses doigts, arrachait les herbes à pleines poignées ou tendait ses menottes aux vols lourds des grosses mouches, il regardait s’allumer les feux de l’usine dans les ombres grandissantes du crépuscule. À ses pieds le monstrueux gueulard flambait toujours comme une torche, la ligne des fours à coke se couronnait de ses rouges spirales, le laminoir ouvrait, pareilles à des trous de soleil, ses profondes embrasures sur la combustion des houilles et l’effroyable carburation des fontes. Et, l’esprit ramené en arrière, il songeait que, tous les soirs, pendant tout un temps, ils étaient venus là à deux, qu’ils s’étaient attardés à la même place, sous les mêmes pâles étoiles, rêvant de la joie d’être ensemble. Ils n’étaient point mariés encore : s’ils s’étaient quittés alors, il n’y aurait eu peut-être pour l’un et pour l’autre qu’un heureux souvenir à revoir l’endroit où ils avaient commencé à s’aimer. Car ils s’aimaient dans ce lointain de leur vie, ils avaient cru s’aimer du moins ; c’était dans un champ tout proche qu’elle s’était donnée pour la première fois. Maintenant, de tout ce passé détruit, de cette vaine illusion d’un bonheur impossible, il ne lui restait plus que sa Mélie, le cher trésor d’amour et d’oubli qui, pour ses trente-huit ans d’homme mûri par le mal de la vie, remplaçait les autres affections de la terre. Celle-là ne lui manquerait jamais, son petit cœur de fillette était le sûr rocher sur lequel il asseyerait les jours qu’il avait encore à vivre. Et lentement les clartés sidérales s’élargissaient par-dessus sa tête, il voyait sombrer les chemins, les maisons, les fumées, dans les grandes houles oscillantes de la nuit. Alors il reprenait Mélie contre son sein paternel, le seul qu’elle dût connaître encore. Souvent l’enfant dormait déjà, toute molle de fatigue dans ses bras, avec son gentil souffle égal, frais comme une haleine de fleur ; et il descendait la côte, regardant à ses pieds, de peur de l’éveiller en butant contre les pierres.

Une détente, d’ailleurs, s’était faite dans sa vie. On avait tout à coup appris que la Rinette était partie avec Gustave pour un pays qu’on ne savait pas. Et il en venait presque à penser à elle sans haine.

— Pour sûr, c’est fini, disait-il aux Simonard et aux Piéfert, c’ chameau-là é’ n’reviendra plus. Après tout, j’étais pas l’homme qu’il lui fallait. Et à moi, m’aurait fallu une bonne petite femme, travailleuse, ben honnête, comme ma pauv’ mère que j’ai sûrement pas assez aimée.

À force de rogner sa dépense, il était parvenu à éteindre à peu près leurs anciennes dettes. Avant trois mois, il aurait payé Malchair, le mercier, l’horloger, toute cette queue de créanciers qu’elle lui avait lâchée par les jambes. Puis la reprise des Fanfares commençait à se dessiner. Carbonel voulait risquer l’affaire ; tous les jours ils avaient ensemble des pourparlers ; comme le compagnon était brave homme, peut-être se déciderait-il à lui donner des facilités. Une sécurité aplanissait enfin son existence si tourmentée. À l’usine aussi, les choses prenaient une meilleure tournure : son brusque changement de condition avait fini par être accepté ; à part Gaudot et quelques autres dont la vieille rancune s’éternisait, bien qu’il se montrât très prudent envers tous, on n’était plus tenté de se rebeller contre son autorité. Contrairement à Péquillot et à la plupart des contremaîtres, carrément ligués avec le patron, il soutenait l’ouvrier, était toujours tenté de lui donner raison, se souvenant qu’il avait été ouvrier lui-même, le carcan de misère au cou. Et Jamioul maintenant le traitait presque d"égal à égal, quelquefois l’invitait à prendre un verre de bière chez lui. On causait de Happe-Chair, des améliorations possibles, de ce qu’il faudrait faire pour mettre l’usine au-dessus de toutes les autres usines du pays. L’ingénieur lui avait même révélé un plan de réorganisation, tout une immense conception économique qu’il mûrissait dans le secret de ses veilles et qui devait transformer les rapports du capital et du travail. Lui, Huriaux, ne comprenait qu’à moitié ; mais tout de même il était frappé par la grandeur de l’idée. Sa cervelle s’élargissait à ce commerce avec une intelligence supérieure, et il s’en allait en disant :

— Si, au lieu d’être M. Jamioul, M. Jamioul était M. Poncelet, bien sûr, les choses iraient autrement ; n’y aurait plus de grèves, plus d’ouvriers malheureux, plus de misères : chacun gagnerait selon son travail.

Ainsi sa vie s’arrangeait à la fin ; une considération s’attachait à son renom de brave homme ; il oyait venir le moment où, libre de dettes, n’ayant plus à payer le loyer des Fanfares, il pourrait thésauriser pour sa fille. Si seulement les Simonard se décidaient à aller vivre avec Mélie et lui du côté des champs, il serait tout à fait heureux. Il leur avait proposé de louer une maison qu’ils habiteraient tous ensemble ; on aurait un petit champ, une chèvre, des poules ; Philomène ferait la popote et soignerait l’enfant. L’idée souriait assez à Simonard ; mais sa femme ne se prononçait toujours pas, retenue au Culot par des habitudes de commérage, des relations, le goût de voisiner de porte à porte. Cependant l’attachement qu’elle avait pour Mélie la déterminerait peut-être un jour. Et il pensait qu’alors il ne lui manquerait plus rien, que ses jours seraient pleins, entre la petite qui grandissait, poussait d’un si joli jet à la vie, avec ses grosses gaietés d’enfant amusée de tout, et cette rude paire d’amis, comme lui éprouvés par le malheur, devenus presque une famille.

— En v’la todis une qui n’ sera pas comme es’ mère, disait quelquefois la Philomène.

— Ah ben non ! ben non ! répondait Huriaux en hochant la tête, ramené au passé par ce mot d’une douceur cruelle et qui remuait au fond de lui la cuve des anciennes douleurs.

Il la prenait alors dans ses bras, la haussait jusqu’à ses lèvres, avec un éternel besoin de baiser sa petite chair dodue, de lui manger ses rires sur les joues, comme s’il eût obéi à l’idée d’user sa large paternité à ce morceau de lui où recommençait sa vie, finie ailleurs. Cette petite Mélie, du reste, était vraiment extraordinaire ; elle refusait énergiquement de l’appeler papa ; depuis que sa mère n’était plus là, elle s’obstinait à lui donner le premier nom qu’elle avait appris, ouvrait toujours la bouche à ce seul mot qu’elle connût :

— M’ma ! M’mama !

Et il le regardait voltiger en travers de son visage, dans le tremblement rose de ses fossettes, comme une clarté et une musique, finissant par trouver à cette illusion de la petite créature un charme douloureux du cœur, tout secoué à l’idée qu’il était à la fois pour elle le père et la mère confondus dans une unique et indissoluble personne.