Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839/Tome VI/Des lieux de l'homme

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Des Lieux dans l’homme
Traduction par Émile Littré.
(p. 273-349).

ΠΕΡΙ ΤΟΠΩΝ ΤΩΝ ΚΑΤΑ ΑΝΘΡΩΠΟΝ.

DES LIEUX DANS L’HΟΜΜΕ.


ARGUMENT.

Ce traité commence par développer une idée qui se trouve ailleurs dans la Collection hippocratique (Ép., vi, 2, 3 : σύῤῥοια μία, σύμπνοια μία), à savoir que le corps vivant est un cercle où tout est source et confluent. Puis l’auteur déclare que le point de départ de la médecine doit être la constitution du corps, c’est-à-dire ce que nous appellerions l’anatomie. En effet il donne une esquisse excessivement abrégée des organes et particulièrement des veines, des nerfs ou tissu fibreux et musculaire et des os. L’origine des veines y est placée, comme dans la plupart des écrits hippocratiques (voy. t. I, p. 215), à la tête ; et c’est conformément à cette notion hypothétique que les fluxions sont supposées descendre de la tête et se porter dans tout le reste du corps. Sept fluxions sont distinguées : la première se rend aux narines ; la seconde, aux oreilles ; la troisième, aux yeux ; la quatrième, à la poitrine, où elle produit la pleurésie, la péripneumonie, l’empyème et la phthisie ; la cinquième, sur la moelle épinière, où elle produit la phthisie dorsale (Comp. la phthisie dorsale dans le livre Des Affections internes) ; la sixième, sur les vertèbres, et elle produit une hydropysie ; la septième, sur les hanches, où elle produit la coxalgie et les claudications. Le traitement de ces diverses affections est donné avec quelque détail. L’auteur est peu partisan de la saignée, même dans la pleurésie. On remarquera une pratique (§ 40) depuis longtemps abandonnée, à savoir la cautérisation des veines ; cette cautérisation se faisait particuCod. Imp. Corn. ap. Mack = K′, Imp. Samb. ap. Mack = P′, Cod. Fevr. ap. Foes = Q′.

ÉDITIONS, TRADUCTIONS ET COMMENTAIRES.

De locis in homine, latine, vertente Andr. Brentio, Paris. 1524, in-12. — De locis in homine cum commentario, H. Cruserio interprete, Paris. 1531, in-4o. — Graece, cura Albini Torini, Basil. 1536, in-8o. — Ex edit. Rabelæsii Lugd. 1543, in-8o. — Cum explicatione Hier. Massariæ, Arg. 1564, in-8o. — Leonardus Bauschius, Commentarii in libros Hippocratis de Locis in homine, de Medicamento purgante, de Usa veratri, de Diaela, Madriti, 1594, in-fol. — Hippocratis liber de locis in homine commentariis illustratus a Fr. Perla Calviensi, medico philosopho cive Romano, Romæ, 1638, in-4o.


DES LIEUX DANS L’HOMME.

Séparateur

1. (Le corps est un cercle. Les parties se communiquent respectivement leurs sensations et leurs maladies.) À mon avis, rien dans le corps n’est commencement, mais tout est semblablement commencement et fin (Des maladies, I, §§ 1 et 9, t. VI, p. 141 et p. 157) ; en effet, un cercle étant décrit, le commencement ne peut être trouvé (voy. De la nature des os). De la même façon les maladies prennent origine dans tout le corps. Ce qui est plus sec est naturellement plus exposé à contracter les maladies et à souffrir ; ce qui est humide l’est moins. Car la maladie en une partie sèche, se fixe et n’a point d’intermission ; mais, dans une partie humide, elle est flottante, occupe surtout tantôt un point tantôt un autre, et, changeant toujours, procure des intermissions, de plus elle cesse plus tôt, vu qu’elle n’est pas fixée. Les parties du corps, où que la maladie fasse irruption, se la communiquent aussitôt l’une à l’autre, le ventre à la tête, la tête aux chairs et au ventre, et ainsi de tout le reste exactement comme fait le ventre pour la tête, et la tête pour les chairs et le ventre. En effet, le ventre, quand il n’évacue pas d’une manière régulière tout en recevant des ingestions, arrose le corps par l’humidité provenant des aliments ingérés ; cette humidité, exclue du ventre, se porte en masse à la tête ; arrivée à la tête, et n’étant pas conduite par les canaux de cette partie, elle coule là où la chance veut, soit autour de la tête, soit dans l’encéphale à travers l’os mince. De cette humidité, une portion a pénétré dans l’os ; l’autre autour de l’encéphale à travers l’os mince. Si elle va de rechef dans le ventre, elle cause une maladie dans le ventre ; si elle va ailleurs, elle cause ailleurs une maladie ; et ainsi de suite, dans les autres cas comme dans celui-ci, les parties sont cause de maladie l’une à l’autre. Et de fait le meilleur traitement des parties affectées se fait par les parties qui causent l’affection ; car c’est de cette façon qu’on portera le mieux le remède sur l’origine de la lésion. Le corps est, en soi, identique à lui-même et composé des mêmes parties, mais non semblablement disposées, aussi bien ce qui est petit que ce qui est grand, aussi bien ce qui est en bas que ce qui est en haut. Veut-on, prenant la plus petite partie, y produire une lésion, tout le corps ressent cette souffrance, quelle qu’elle soit, et il la ressent parceque la plus petite partie a tout ce qu’a la plus grande. Cette plus petite partie, quelque sensation qu’elle éprouve, soit agréable, soit désagréable, la porte à sa partie congénère. Aussi le corps ressent-il peine et plaisir pour la partie la plus petite ; c’est que la partie la plus petite a toutes les parties, et ces parties, portant respectivement à leurs congénères, donnent l’annonce de tout.

2. (La constitution du corps est le point de départ du raisonnement en médecine. Oreilles. Narines. Œil. Méninges.) La constitution naturelle est le point de départ du raisonnement en médecine. D’abord il y a une ouverture par où nous entendons ; en effet les environs de l’oreille, étant vides, n’entendent rien autre chose que le bruit et la clameur ; mais ce qui pénètre par la méninge dans l’encéphale, est entendu distinctement ; c’est le seul pertuis qu’il y ait par la méninge étendue autour de l’encéphale. Aux narines il n’y a pas de pertuis, mais il y a quelque chose de mou comme une éponge ; cela fait qu’on entend à un plus grand intervalle qu’on ne flaire ; car l’odeur se dissipe loin de l’odorat. Quant aux yeux, des veinules ténues se portent de l’encéphale à la pupille par la méninge enveloppante ; or, ces veinules nourrissent la pupille par l’humidité la plus pure provenant de l’encéphale, en laquelle même on peut se mirer ; aussi ces veinules, venant à se dessécher, éteignent la pupille. Trois membranes protègent les yeux, l’une en haut plus épaisse, l’autre intermédiaire plus ténue, la troisième ténue, qui retient l’humeur. De ces membranes, la supérieure et plus épaisse cause une maladie quand elle est lésée ; l’intermédiaire est dangereuse aussi, et, quand elle se rompt, il sort au dehors comme une vésicule ; mais la troisième, la plus ténue, celle qui retient l’humeur, est tout à fait dangereuse. Deux méninges enveloppent l’encéphale, l’une supérieure plus épaisse, l’autre ténue, touchant à l’encéphale et qui ne redevient plus la même quand elle a été lésée.

3. (Description des veines. Dans cette description les veines sont supposées partir de la tête.) Des veines se rendent au sinciput par la chair en se tenant près de l’os ; il s’en porte, à travers la chair, deux venant du sinciput et allant directement là où les sourcils se ferment et finissent au grand angle de l’œil, et une venant du sinciput, allant au nez et se partageant des deux côtés au cartilage nasal. Deux autres veines longent les tempes par le milieu de l’espace entre les tempes et les oreilles ; ces veines pressent les yeux et ont de perpétuels battements ; car, seules entre les veines, elles ne servent pas à l’arrosement ; mais le sang en est détourné ; le sang détourné va à l’encontre de celui qui afflue ; le sang détourné voulant s’en revenir et celui qui afflue d’en haut voulant aller en bas, il en résulte choc des deux courants et tourbillonnement, ce qui produit le battement des veines. La vue est nourrie par l’humeur provenant de l’encéphale ; si elle prend quelque chose à l’humeur venant des veines, cet afflux la trouble ; on ne s’y mire plus, et on dirait qu’il s’y meut tantôt une image d’oiseau, tantôt comme des lentilles noires, et le patient n’a de rien une vue nette et exacte. Deux autres veines sont au milieu entre les oreilles et les veines ; celles-là se portent aux oreilles et les pressent. Deux autres veines, allant de la fermeture de l’os, se portent à l’ouie. Quant aux veines tournées vers le bas du corps, deux veines sont le long des tendons du cou, elles se portent aussi le long des vertèbres et finissent aux reins ; elles arrivent aussi aux testicules, et, quand elles souffrent, l’homme urine du sang. Deux autres veines se portent du sinciput aux épaules et sont pour cela dites scapulaires. Deux autres veines se portent du sinciput, le long des oreilles, dans la partie antérieure du cou, des deux côtés, jusqu’à la veine dite cave. La veine cave marche avec l’œsophage ; elle se trouve entre la trachée et l’œsophage, elle passe à travers le diaphragme, à travers le cœur et dans l’intervalle du diaphragme, elle se partage aux aines et aux cuisses en dedans, fait les divisions dans les cuisses, et se porte aux jambes en dedans le long des malléoles ; ces veines, coupées, rendent l’homme impuissant (Des airs, des eaux et des lieux, § 22) ; elles se terminent dans les gros orteils. De la veine cave une veine se rend au bras gauche ; elle se porte par dessous la rate au flanc gauche, auquel tient la rate par l’épiploon, et se termine à la poitrine ; elle est née vers le diaphragme, et se joint à la scapulaire au-dessous de l’articulation du coude ; on ouvre cette veine pour les affections de la rate ; à droite une veine naît semblablement de la veine cave. Toutes les veines communiquent et s’écoulent l’une dans l’autre ; en effet les unes s’abouchent avec elles-mêmes, les autres sont en communication par les veinules partant des veines qui nourrissent les chairs.

4. (Comparaison des maladies provenant des veines avec les maladies provenant des nerfs ou tissu fibreux et musculaire.) Aussi une maladie provenant des veines est-elle plus commode que provenant des nerfs (tissu fibreux et musculaire) ; elle s’écoule avec le liquide contenu dans les veines, et n’a pas de fixité ; et par leur nature les veines sont dans l’humide au milieu des chairs. Mais les nerfs sont secs, sans cavité, et appliqués contre l’os ; la plus grande partie de la nourriture leur vient de l’os, il leur en vient aussi de la chair ; pour la consistance ils tiennent le milieu entre l’os et la chair, plus humides il est vrai et plus charnus que l’os, mais plus secs que la chair et plus osseux. Une maladie qui y survient, s’y fortifie, reste fixée au même point, et il est difficile de la chasser ; ce qui arrive surtout ce sont des tétanos et autres affections produisant le tremblement et faisant trembler le corps.

5. (Des nerfs, ou tissu fibreux et musculaire.) Les nerfs pressent les articulations et sont étendus dans toute la longueur du corps, puissants particulièrement et toujours le plus gros là où il y a le moins de chairs. Le corps entier est plein de nerfs ; cependant au visage et à la tête il y a non pas des nerfs, mais des fibres semblables aux nerfs, plus ténues et solides, placées entre l’os et la chair ; quelques unes sont des nerfs creux.

6. (Description des os et de leurs attaches.) La tête a des sutures, tantôt trois, tantôt quatre. Dans la tête à quatre sutures, une est aux oreilles de chaque côté, une autre en avant, une autre en arrière ; telle est la tête à quatre sutures. La tête à trois sutures en a une de chaque côté aux oreilles, et une en avant. Dans celle-ci, pas plus que dans la tête à quatre, il n’y a de suture en travers (voy. note 12). Ceux qui ont un plus grand nombre de sutures ont la tête plus saine. Aux sourcils l’os est double. L’articulation des mâchoires est au milieu du menton et, en haut, à la tête. Vertèbres : les uns en ont plus, les autres moins ; ceux qui en ont plus, en ont dix— < huit (t)oj. noie 4), dont les supérieures sont vers la tête et les inférieures vers le siège. Il y a sçplcôtes, jointes en arrière aux vertèbres, en avant à elles-mêmes dans le sternum. Les clavicules ont des articulations, d’une part situées au milieu du sternum contre la trachée (c’est là qu’elles s’articulent), d’autre part inclinées vers les surfaces plates qui sont toujours aux épaules {omoplates). Les surfaces plates {omoplates) sont articulées avec les membres et surplombent l’os du membre {humérus). Près de cet os sont deux attaches, l’une en dedans, l’autre en dehors, qui forment l’articulation par la jonction des surfaces plates {omoplates) avec l’os. En bas au coude, l’articulation se fait par une attache dans la cavité naturelle ; un peu au-dessus de l’attache au coude, l’os et l’attache se rencontrant forment une articulation à l’olécrane. A Tavant-bras s’avancent quatre attaches très-minces, deux en haut, et deux en bas ; au coude, deux attaches situées en haut naissent de l’os ; formées ainsi avec l’os près de rarticulation de Tos, elles s’articulent à l’olécrane. Celles qui sont en bas, étant tournées en dedans, et se rencontrant toutes deux avec l’attache supérieure qui vient de l’os, s’articulent en dedans du membre et forment ce qu’on nomme l’attache, par leur rengré, le seul moyen de se tirer de cette description, qui reste toujours fort embarrassée. Ce qui me paraît écarter le sens d’apophyse donné par des commentateurs anciens, c’est que l’auteur attribue très-clairement, un peu plus loin, p. 288, 1. 15, le nom de δίκραιος aux apophyses. — " δ’A. —α’ί om. A.-at [μεv]πpoςLind.-αlMack.-τàπλάτα(sic) G. —’^ήρθρωνται κάτω" αΐ δ’(δε C) έν τω vulg. —ήρθρωνταΐ" κάτω δ’εν τω Α. —’^περώνη C. —περόνη ήρθρωται Α. —κάτω πεφυκυϊαι (πεφυκυϊα Α) vulg. —κατά το πεφυκος κοιλανώδες pro κάτω πεφυκυϊαι G, Zwing. in marg., Mack. —άνω δε σμικρω cm. 0.-ταύτό Α. —’*Érot., ρ. 212:κυβίτω, Βακχεΐό; φησι κυβοειδει όσταρίω, τ^ πτέρνττ]• οΐ δε πλείους, τω άγκώνι. Gai. Gloss. : κύοίτον, το ώλε’κρανον, όπερ και άγκών Διοσκουρίδης δε τον κόνδυλον του βραχίονος ούτως ώνομάσθαι φησί.-τω κυβίτω (τφ άγκώνι) ποιέουσιν Mack. — ^^ δε post πηχυν Α. -δύβ άνω, αΐ δΙ om. G. — "πεφΰκασιν G. —’^πεφύκασιν om. G. —’^πεφυχότιΟ.—’τ6ν Lind. contre commune dans l’olécrane en dedans {iOy, note 1). En bas, vers la main, l’os a une arliculalîon ; à la main, qui est molle, deux des attaches ne s’avancent pas dans l’articulation ; celle d’en haut et celle d’en bas se joignent avec l’os à la main. La main a beaucoup d’articulations ; en effet autant d’os se rencontrent, autant il y a d’articulations. Les doigts ont beaucoup d’articulations, chacun trois : l’une au-dessous de l’ongle, entre l’ongle et le condyle, l’autre dans le condyle là où les doigts se fléchissent, la troisième là où le doigt naît de la main. Aux hanches il y a deux articulations nommées cotyles, les fémurs s’y articulent ; aux fémurs sont deux attaches l’une en dedans, l’autre en dehors ; elles ne font saillie ni dans l’articulation ni sur les côtés, mais elles sont adhérentes à l’os de la cuisse. Le fémur, à son extrémité supérieure, là où il entre dans la cotyle, est bifurqué de la façon que voici : à l’extrémité delà bifurcation qui regarde en dedans, est une tête lisse qui est reçue dans la cotyle ; l’autre bifurcation, qui est moindre, est tournée surtout en dehors, se montre en bas à la fesse et est nommée hanche. Au genou l’os de la cuisse est également bifurqué ; dans cette bifurcation est engrené, comme en un ginglyme, l’os dit de la jambe. En haut de cet os engrené repose la rotule, qui empêche l’humidité provenant de la chair de s’introduire dans l’articulation venant à s’étendre. A la jambe s’allongent deux attaches qui, d’une part, en bas, se terminent vers le pied aux malléoles, et d’autre part en haut ne s’avancent pas dans le genou. C. — άπαλαι εοΰσαι vulg. — ^ i^^y^^^ç C. —ξυμβ. Lind. —λαμβάνουσι, al. manu συμβάλλουσι A. —όκόσα γαρ όστεοισι ξυμβάλλουσι, πάντα άρθρα ποιέουσι, Érot. au mot άρθρα, p. 68. — * πολλά cm. Α. — "^άλλο δε εν Lind., Mack.ή C. — ^σ. Α. —’δίκραιος, al. manu κρε Α. —δίκρανο ; L. —Erot., ρ. 118 : δίκρανα, τα δητιρημε’να εις δυο και οίον δίχηλα και δικόρυοα. —’πέφυκεν Κ’. -δς pro δ C. — ^ το om. Lind., Mack. —’ « τώ Α. —τοιόνδε C. — » τοΰτο Α. -γιγγλυμω Α. —γιγλύμω vulg. —μυλίη Α. —’^ άναπεπτάμενον Α. —άναπεπταμένον (sic) C, Aid., Zwing., Lind., Mack. —άναπεπταμένων vulg. — "ai Aid. —τους πόδας Α. —ες Α. —ές om. vulg. —γουνατος Α. —’^ούδ’Liud. ούδε Mack.


ΤΟΜ. VI. 19 Vers le pied la jambe a une articulation aux malléoles et une autre au-dessous des malléoles. Dans le pied, comme dans la main, les articulations sont nombreuses, car autant d’os, autant d’articulations ; aux orteils le nombre des articulations est le même qu’aux doigls. En outre, il y a dans le corps beaucoup de petites articulations qui ne sont pas semblables chez tous, mais qui varient suivant les individus ; au lieu que celles qui viennent d’être décrites sont semblables chez tous, de même que les veines qui ont été décrites ; toutefois il y a aussi de petites veines qui varient suivant les individus, mais qui sont sans importance.

7. {De la mucosité des articulations ou sfnoc^ie.) La mucosité {synovie) existe naturellement chez tous • quand elle est pure, les articulations sont saines et se meuvent facilement, les os glissant librement les uns sur les autres ; mais quand la chair, ayant souffert quelque lésion, y envoie de l’humidité, alors surviennent travail et douleur ; d’abord l’articulation devient immobile, car l’humidité provenant de la chair n’est pas onctueuse ; puis, étant venue avec grande abondance et n’étant pas alimentée incessamment par la chair, elle se sèche ; vu cette abondance, elle ne peut être contenue dans l’articulation, elle s’épanche, et, se consolidant mal à propos, elle soulève les nerfs qui lient l’articulation, les détache, les relâche ; ce qui rend le patient boiteux, d’autant plus que le désordre est plus grand, d’autant moins que le désordre est moindre.

8. {Communication du ç^entre et de la pessie). Dans le ventre vont les aliments et les boissons ; du ventre partent des fibres étendues jusqu’à la vessie, qui filtre le liquide. 9. {Des fluxions et de leur mécanisme.) Les fluxions suravecla signification que nous leur attribuons, maisaccumulation de phlegme, c’est-à-dire de sucs, et, de là, turgescence, et même embonpoint. Aux mots •phlegme, phlegmasie, phlegmatique, j’attribuerai constamment le sens que lui donne ici l’auteur hippocratique ; il est impossible de faire autrement-, j’en avertis ici le lecteur. —ψύχος Kûhn. —ψύχος vulg. viennent et quand la chair est refroidie en excès et quand elle est échauffée en excès et en état de sub-phlegmasie (i^oj. p. 290, note 15). Les fluxions provenant du froid (quand c’est le froid qui les produit) se font lorsque la chair qui est dans la Icte et les veines sont tendues ; les veines, vu que la chair frissonnant se contracte et exerce une action d’expulsion, expriment le liquide, les chairs contractées exercent une expulsion en sens inverse, et les cheveux se hérissent étant pressés fortement de tout côté à la fois ; delà, tout ce qui est exprimé s’épanche là où le veut la chance. La fluxion par la chaleur se produit quand les chairs raréfiées ouvrent des voies et que le liquide échauffé est devenu plus ténu ; en effet, tout liquide échauffé perd de sa densité, et tout s’écoule dans ce qui cède 5 c’est surtout quand il y a excès de phlegmasie, que la fluxion s’opère ; alors, les chairs étant trop remplies, ne peuvent pas contenir tout le liquide, et ce qui ne peut être contenu s’épanche là où le veut la chance ; une fois que les conduits sont devenus coulants, la fluxion se fait sur tel ou tel lieu jusqu’à ce que les voies de la fluxion se ferment par la détuméfaction, le corps se séchant. En effet, le corps, communiquant partout avec lui-même, saisit le liquide en quelque lieu que ce soit et l’attire vers la partie qui est sèche ; et la chose n’est pas difficile attendu que le corps est vide et détuméfié. Quand les parties inférieures sont sèches et les supérieures humides (les vaisseaux d’en haut sont plus humides, caries veines sont plus nombreuses en haut qu’en bas, etles chairs de la tète ont besoin d’unemoindre humidité), quand donc les parties inférieures sont sèches, la partie sèche attire l’humidité de la tête ; en même temps les voies sont ouvertes plutôt à ce qui arrive qu’à ce qui s’en va, car elles gagnent à cela, étant sèches ; de plus les liquides vont naturellement en bas. même pour la moindre sollicitation. -ελάσσονος Mack. —έλάττονες vulg. — "διόδοισι pro 0. είσιν A. —’*βραχε’η C. —βραχείη vulg. 10. {Sept fluxions çenant de la tue : aux narines, aux oreilles, aux yeux, à la poitrine, à la moelle épinière, aux ifertcbres, et auùc hanches.) ^ç^i fluxions viennent dé là lête : la première aux narines, la seconde aux oreilles, la troisième aux yeux ; ces fluxions coulent visiblement de la tête. La qua* trième fluxion se fait sur la poitrine par l’effet du froid ; alors c’est de la bile ; ce qui fait que le froid porte de préférence la fluxion sur la poitrine, c’est que récoulement est facile dans le conduit bronchique, qui n’est pas même abrité. Lé froid est cause encore que les personnes ainsi en proie à la bile éprouvent de la fatigue ; en efl’et les cbairs, quand le temps est rigoureux, ne sont pas en repos, mais elles sont ébranlées ; cet ébranlement les fait soufi*rir, les fatigue, de la même façon que les fatigue l’ébranlement dans une marche. La fluxion sur la poitrine produit des empyèmes et des phlhisies. La cinquième fluxion se fait sur la moelle épinière ; c’est alors une phlhisie cachée [Comp. phthisie dorsale dans le li^>re des Afieclions internes). La sixième fluxion se fait en arrière sur les vertèbres et les chairs ; alors se produit une hydropîsie ; cet état se connaît ainsi : les parties antérieures sont sèches, têle, narines et yeux ; les yeux sont affectés d’amblyopie {amhlyopie chlorotique) {i^of. note 10) ; ils deviennent pâles ainsi que le reste du corps ; il n’y a aucune expectoration, même quand la fluxion est considérable ; car cette fluxion, coulant par le milieu delà chair, et éloignée à la fois et de la chair postérieure et de la chair antérieure, laisse sec le devant, et humecte la chair en arrière et plus celle qui est en dedans vers le ventre que celle qui est en dehors vers la peau. Aussi le corps est-il plus dense en dehors qu’en dedans et percé de pertuis plus étroits (Lpid. II, 3, 16 ; Êpid. YI, 3, 11 ; Aph. V, 69) ; ces pertuis, étant ténus, s’obstruent, l’étroilesse naturelle y sert de remède, et aucune fluxion ne peut passer par là ; mais les pertuis intérieurs sont plus larges, et les intervalles qui les séparent sont plus minces. De la sorte, la fluxion venant de plus haut et ne rencontrant que de minces obstacles, s’épanche et remplit d’humidité les chairs ; l’humidité fournie par les aliments arrive au même lieu et se corrompt. Dès lors le corps n’est plus nourri que par cette humidité, que le mélange a corrompue, et par la fluxion qui coule avec elle de la tête ; les chairs, nourries par une humidité abondante et morbide et étant dans l’exubérance, se remplissent d’hydropisie. La septième fluxion coulant peu à la fois produit, quand elle s’arrête, le mal de hanche et les engorgements ; elle est en quantité petite et pressée de toute part, en quantité petite et pour cela trouvant tout plus fort qu’elle, pressée de toute part et pour cela n’ayant point d’écoulement• donc elle cherche un refuge dans les articulations. Il survient encore des engorgements et des maux de hanche h la suite de maladies pareilles qui arrivent à guérison : quand ce qui cause la maladie guérit, s’il reste dans la chair quelque chose qui n’ait pas d’issue, et que ce reliquat ne sorte en tumeur ni au dedans ni à la peau, cela se porte aux endroits qui cèdent, c’est-à-dire aux articulations, et produit les engorgements ou le mal de hanche.

11. {Première βκχίοη : sur les narines.) Quand les narines sont gonflées et remplies de phlegme coagulé, il faut dissoudre ce phlegme coagulé soit par des étuves, soit par un évacuant, mais ne pas détourner ; si en efiet le flux se porte ailleurs, où que ce soit, il y causera une maladie plus grande. 12. {Deuxième fluxion : sur les oreilles. Règle générale : prendre conseil a juvantibus.) Le flux se faisant sur les oreilles, d’abord il y a douleur, à cause de la violence avec laquelle il marche ; et la douleur persiste jusqu’à ce qu’il y ait fistule ; elle cesse une fois que l’habitude de l’écoulement est prise. Pendant la douleur, on aura un médicament de nature échauffante, on le fera tiédir, on le délaiera avec de l’huile glose d’Érot. s’applique assez mal à notre passage. —μάθοι A. — ^^χώ [δ’] Lind., Mack. —θερμ, αϊνον A. —’^μετώπω vulg. — μετωπίω Foes in notis, Lïnd., Mack. —νετώπω C. —Voy. Érot. au mot νίωπον, p. 260.-προσβάλλειν Α.-έμβάλλειν vulg. —έμβάλειν (sic) G. —’*κ. ήν το δ. cm. Α. d’amandes amères, et on l’injectera dans l’oreille ; en arrière on appliquera une ventouse, à droite si l’oreille gauche est douloureuse, à gauche, si c’est l’oreille droite ; on ne scari-’ fiera pas, mais on se contentera de l’attraction de la ventouse. Si la douleur ne se calme pas, on aura recours aux réfrigérants, on injectera des substances de nature froide, et on administrera un médicament qui procure des évacuations par le bas et non par le haut ; car il ne convient pas de vomir ; et du reste on rafraîchira. En général, abandonnez toute méthode qui ne mène pas à guérison ; si même le mal empire, passez à une méthode contraire ; si au contraire il y a tendance vers le mieux, ne retranchez absolument rien de ce que vous administrez ; ne vous relâchez en rien, et, non plus, n’ajoutez rien. La fistule une fois établie, et un ichor purulent et fétide s’écoulant en abondance, on agira ainsi : imbibant une éponge de quelque médicament siccatif, on l’appliquera aussi près que possible de l’ouie, et on introduira dans les narines un errhin, afin que le flux qui se fait sur les oreilles se porte en avant aux narines, et, avec ses qualités morbides, ne rétrocède pas dans la tête.

13. [Troisième fluxion : sur les yeux. Ε numération de di— i>erses lésions de ces organes,) Quand la fluxion va sur les yeux, ces organes se phlegmasient et se gonflent {voy. p, 290, n, 16) ; on emploiera un médicament, soit humide soit sec en poudre ; si tout d’abord les yeux sont phlegmasiés, ne faites aucune application, mais évacuez parle bas à l’aide d’un lavement aussi actif que possible, ou atténuez le patient par tout autre purgalif, vous gardant de provoquer le vomissement ; s’il se trouve dans l’œil comme des pierres, on oindra l’organe avec le médicament qui provoquera le plus de larmes ; en même temps on tiendra le reste du corps en humidîlé et en phlegme, afin que les yeux s’humectent et se neltoyent, si bien que vous ferez s’en aller la larme coagulée. Quand la fluxion ne s’opère que peu à peu dans les yeux et y cause de la démangeaison, on y fera Une onction émolliente, qui en même temps sera sicca tive et provoquera quelques larmes, et on introduira dans les Marines, tous les jours ou tous les deux jours, un médicament remplissant la même indication ; ce médicament sera tel que le patient n*en introduira dans les narines qu’un oxybaplie (O^•"•, 068) ; et il ne l’introduira que peu à peu ; quant au médicament appliqué sur les yeux, il sera siccatif, afin que ce qu’il desséchera et obstruera soit délourné vers les narines. Des médicaments qui purgent la télé, ceux qui sont actifs exercent l’attraction sur la tête entière ; ceux qui sont faibles, l’exercent sur les yeux et puis sur les environs du nez. Si, de la mucosité s’élant déposée entre l’os et la chair, une fluxion provenant de la chair et de l’os se fait sur les yeux, on reconnaîtra la source de celte fluxion à ceci:la peau qui est à la têle cède sous la pression, des ulcères font éruption à la tête, les yeux deviennent larmoyants sans que les paupières s’ulcèrent, sans qu’il y ait mordication, sans que l’amblyopie se manifeste• loin de là le patient a la vue perçanle; car la fluxion n’est pas salée, vu qu’elle ne provient pas de l’encéphale, et elle est plutôt muqueuse. On traitera le patient ainsi:on purgera la tête avec un médicament qui ne sera pas actif, on atténuera le corps en donnant des aliments et des médicaments qui provoquent des selles, afin que l’atténuation du corps ait pour eifet de sécher la fluxion ou que cette fluxion soit détournée par le médicament appliqué aux narines ; mais on ne mettra rien aux yeux. Si le mal résiste môme à ces moyens, on incisera la tête jusqu’à ce qu’on arrive ; à l’os ; les incisions ne seront ni superficielles ni transversales, | ^ et vous devrez aller jusqu’à ce que vous touchiez l’os; elles’ seront nombreuses afin que l’humeur accumulée s’échappe plus promptemeut par les plaies et qu’en même temps par leur nombre elles facilitent l’adhésion de la chair à l’os. C’est ainsi -ποιέειν cm. A. —Post τούτου addit τοΰ A. —’ « άχρι A. — » δ’C.-at oiih Α.-τήσι σαρξΐ Α.-πρόστασιν est fort obscur. J’ai suivi le sens indiqué par Foes dans son Œconomie. Mack propose par conjecture πρόσδιξιν. qu’il faut traiter. La terminaison, si on ne s’y prend pas bien, devient telle ; l’œil ne se nettoie pas comme il devrait se nettoyer pour conserver la vue perçante, le dépôt qui se fait le rend de plus en plus scintillant, et la vue perçante du patient est perdue. Si du sang liquide s’épanche dans le liquide pur de l’œil, la prunelle ne paraît plus ronde, vu que là où est le sang, il n’y a plus de brillant, et une lacune se montre dans la rondeur du cercle pupillaire ; de plus le patient voit des objets se mouvoir devant lui, et sa vue n’a point de netteté. Dans ce cas il faut cautériser les veines qui pressent les yeux, ces veines battant toujours et situées entre l’oreille et la tempe 5 les ayant ainsi obstruées, appliquez aux yeux les remèdes humectants, et faites couler autant de larmes qu’il se pourra, afin que se nettoyé ce qui, condensé dans les yeux, cause la maladie. Si l’œil se rompt, employez les médicaments émollicnts et ress’errants, afin que la plaie resserrée soit peu étendue et la cicatrice légère. En cas d’albugo, il importe de faire pleurer l’œil.

14. [Quatrième βιιχίοη : sur la poitrine. Pleurésie ; péripneumonie ; empyème ; phthisie.) Si la fluxion se fait sur la poitrine et qu’il y ait bile, vous le connaîtrez ainsi : la douleur occupe le côté et la clavicule de ce côté, la fièvre survient, la langue est verdâtre à la partie supérieure, et le patient expectore des matières coagulées. Dans cette maladie le danger est au septième jour ou au neuvième. Quand les deux côtés sont douloureux, et que le reste est comme ci-dessus, il y a péripneumonie^ dans le cas précédent, pleurésie. Voici l’origine de ces aiFections : quand de la tête il se fait une fluxion sur le poumon par le canal bronchique et les artères τους όφΟαλμ-ους λευν.ωματώδες, δ δή εκ της παρεπόμενης λευκότητος ώνομάσθη. —’^ αύτώ pro τω όφθ. Ε. —δ’εις Α. — "καθαρόν, al. manu κήθαρον Α. —κληιδα Kûtin. —κληΐδα vulg. —’*πρός την vulg. —πρός cm. AC, Lind., Mack. —’3 προς pro ες Lind. —χλορή Α. — ^ο ^-^ α. — —’άλλη χολή ίη lit. AC, Zwing. in marg. —οπόταν ACE, Zwing. —όκόταν’^δέ] Lind. —τα δ’άλλα δμ. ί οηι. C.— ^2ή pro μεν Α.-περιπν. G, -πλευρïτις ΚϋΙιη.-πλευρίτιςυΜςαβ vulg. (ramifications des bronches), le poumon, étant naturellement friable et sec, attire à lui tout l’humide qu’il peut ; ayant ainsi attiré, il devient plus volumineux 5 si l’écoulement s’est fait sur le poumon tout entier, le lobe étant devenu plus volumineux touche les deux côtés et produit la péripneumonie,. et, quand il ne touche qu’un côté ^ la pleurésie. La péripneu->-’ monie est beaucoup plus dangereuse, et les douleurs vers les côtés et vers les clavicules sont beaucoup plus intenses, la langue est beaucoup plus verdâtre, la gorge est douloureuse à cause de la fluxion, l’accablement est fort, et la dyspnée fait invasion le sixième jour ou le septième. Le patient, si la fièvre ne le quitte pas le septième jour, meurt ou devient empyématique, ou meurt d’empyème. Si la fièvre après une " intermission de deux jours reprend le neuvième, généralement le patient meurt, ou, devenant empyématique, il réchappe ; si le douzième, il devient empyématique ; si le quatorzième, il guérit. De fait, ceux qui deviennent empyémaliques’ à la suite de la péripneumonie ou de la pleurésie, ne succombent pas, ils réchappent. En général, l’empyème se produit quand la fluxion se fait sur le même point que dans les flux bilieux ; mais dans les flux bilieux beaucoup de liquide est expulsé, et après cette expulsion le mal cesse, au lieu que dans les empyèmes le flux est moindre et ne cesse pas ; et la collection se forme quand l’expectoration est moindre que’ l’afflux dans le poumon. En effet cette humeur qui afflue et se rassemble dans le poumon, devient pus* le pus rassemblé dans le poumon et dans la poitrine ulcère et corrompt• et quand il y a ulcération, la partie ulcérée et l’expectoration fournissent un flux ; en même temps la tête ébranlée [par la toux] envoyé une fluxion plus abondante, ainsi que la partie ulcérée dans le poumon et dans la poitrine, et les ulcérations mises en mouvement se déchirent, de telle sorte que, si le νου Aid. —’^ άναχρεμπτομενου Α.-ήονημένη (sic) pro pet σειομένη C. — ’■’δ’Aid. —είλκομε’νου (sic) Α.-έλκομένου C. TOM. VI. 20 flux venant de la télé s’arrêtait, celui qui vient des ulcérations suffirait à entretenir la maladie. On devient encore empyématîque à la suite d’une plaie, et ce cas est moins fâchtmx. Il se forme aussi en dehors du poumon, des empjèmes, surtout à la suite de ruptures (<^oj•. Argument des Préno’ions Coaques, § ïii, t. V, p. 579 et le lii^re des Vents, § 11) et de contusions de la chair ; là en effet le pus se rassemble, et, une fois rassemblé, si on pratique la succussion, il se produit un flot et un bruit ; c’est là qu’il faut pratiquer la cautérisation. La phlhisie survient quand la fluxion s’opère dans le même lieu que pour l’empjème, par le conduit bronchique et les aortes {ramifications des bronches) qui unissent le poumon et le conduit bronchique ; la fluxion s’opère dans le poumon fréquemment et peu à la fois, et n’amène pas en cet organe une humidité abondante ; car le flux se dessèche et se coagule dans le conduit bronchique, attendu qu’aucun lavage ne l’emporte, mais, arrivant peu à peu et retenu, il provoque la toux. Le flux retenu dans les aortes, attendu que les pertuis de celles-ci sont étroits, rétrécit le passage de l’air de la respiration, ce qui produit de la dyspnée• car, étant toujours en déficit, le patient désire toujours de respirer ; et dans le poumon, vu qu’il n’est pas extrêmement humide, il se produit une démangeaison irritante ; mais quand le flux de la tète est abondant, il ne se produit pas dans le poumon de démangeaison irritante ; car l’afflux est abondant ; de ces phlhisies il se forme des empyèmes quand le corps est humide ; mais, quand il est sec, des empyèmes il se forme des phlhisies. L’empyème se reconnaît à ceci : au début le côté est douloureux ; quand le pus s’est rassemblé, la douleur continue de la même façon, la toux s’établit, l’expectoration est purulente, €.-φ6ί<ηων vulg. —φθίσηων C. — *^νόσημα γενόμενον pro σώμ.α γένηται Α.

Ante τωδε addit δε Lind. —δέ pro τώδε C. —δήλον Α, -άρχομένω Α.επεί €. —ήδη addit ante ξυν. Α.-ξυνεστήκει vulg. —ξυνεστήκοι C. — ξυνεστήκη Α, Lind. — ^έχε ». Α, Mack. —εχη •ulg.-εχει pro γίνεται Α.-ερράγη L.4 « >φοΤ Α. et la respiration gênée. Si l’éruption du pus ne s’est pas encore faite, la succussion produit un bruit dans le côté comme dans une outre. Si aucun de ces signes ne se manifeste, bien qu’il y ait empjéme, on tirera le diagnostic de ceci : la djspnée est grande, la voix est un peu rauque, les pieds et les genoux « ont enflés, surtout du côté où est le pus, la poitrine est bombée, les membres sont sans force, de la sueur se répand sur le corps entier, le patient se sent tantôt chaud, tantôt froid, les ongles se recourbent, le ventre est chaud. C’est à ces signes qu’il faut reconnaître l’empyêrae {Comp. Pronostic, § 17, t. II, p. 153 ; et Prénotions Coaques, § 396, t. V, p. 673). 15. {Cinquième βηχίοη : sur la moelle épinière ; comparez la phthisie dorsale dans le li^re des Affections internes.) Quand * le flux se porte en arrière sur le rachis, il se produit cette sorte de phthisie : les lombes sont douloureuses, et il semble au patient que le devant de la tête est vide. 16. {Complication bilieuse des affections de poitrine.) Voici des cas dangereux par la bile : il survient un ictère, aux yeiix et aux ongles apparaissent des lividités, les plaies, s’il y en a dans le corps, et le voisinage des plaies deviennent livides, la sueur se montre non sur le corps entier, mais sur une partie seulement, l’expectoration devient verdâtre, la fièvre persistant, ous’arrêîe, des matières verdâtres étant encore dans le poumon. Ces circonstances, il faut connaître quand elles existent ou n’existent pas. Quand elles existent, il se fait du bruit dans la gorge pendant la respiration ; il y a une dyspnée dangereuse, du hoquet• la fièvre persiste, la matière de l’expectoration demeurant encore dans le poumon ; et le ventre se dérange, le malade étant déjà faible. Ce sont là des signes de danger dans la pleurésie et dans la péripneumonie. 17. {Traitement de la pleurésie et de la péripneumonie.) Il faut ainsi traiter la pleurésie : on n’apaisera pas la fièvre avant γένηται και cm. A. —γενομένη G. — ποιεει A. — ποιέτ[]… επανάνρεμψιν om. Ε. sept jours ; on prescrira pour boisson ou le mélicrat acidulé ou un mélange de vinaigre et d’eau ; on donnera cette boisson aussi abondamment que possible, afin qu’il y ait humectalion et, après l’humeclation, expectoration ; on calmera la douleur par des médicaments échauiFants ; on donnera en potage ce qui provoque l’expecloralion • on emploiera les bains au quatrième jour ; le cinquième et le sixième jour on fera des frictions huileuses ; le septième on donnera, à moins que la fièvre ne doive cesser, un bain, afin que le bain détermine la sueur. C’est aussi au cinquième et au sixième jour qu’il faut user des remèdes expectorants les plus énergiques, afin que le malade passe le septième jour aussi bien que possible. SI la fièvre ne s’est pas calmée le septième jour, elle se calmera le neuvième, à moins qu’il ne survienne quelques-uns des symptômes dangereux. La fièvre ayant cessé, on préparera les potages les plus faibles, et on les administrera. Survient-il des évacuations alvines, on diminuera les boissons si le corps est encore fébrile ; on donnera les potages au blé si la fièvre a cessé. Traitez la péripneumonie de la même façon.

18. (Traitement de Vempyeme.) Quant h. l’empyême, on purgera la tête avec des médicaments peu énergiques, de manière à faire petit à petit une dérivation sur les narines, et en même temps on recommandera les aliments qui relâchent le ventre. Quand on n’est plus au début de la maladie, et que déjà la fluxion s’est détournée, on provoquera l’expectoration, on excitera la toux et on donnera des médicaments qui auront infusé et des aliments en même temps. Quand il faut provoquer l’expectoration, on donnera des aliments plus abondants, salés, gras, et du vin astringent^ et on excitera la toux quand il en est ainsi.

19. {Traitement de la phthisie.) Les individus atteints de les autres mets. L’opposition où il est avec δψα le détermine clairement. Comme il n’y a pas en français de terme équivalent, j’ai traduit σιτία par le pain et la paie, c’est-à-dire en détaillant ce qui composait les σιτία, qui en effet étaient tirés des céréales. phthisie seront traités de la même manière, si ce n’est qu’on ne domiera pas à la fois beaucoup de pain ou de pâte (voy. p. 310, note 13), et que les mets que Ton mange avec ne seront pas plus abondants que le pain ou la pâte ; on prescrira de prendre par-dessus le pain ou la pâte un vin aqueux, afin que ce vin n’échauiFe pas, qu’il ne communique pas sa chaleur au corps affaibli, et que, tous deux, le vin et le corps, échauffant en même temps, la fièvre ne soit pas provoquée. 20. [Traitement de la fluxion qui se fait dans le ^ventre.) Quand une fluxion abondante se porte par l’œsophage au ventre, il survient des évacuations par le bas et quelquefois par le haut. Dans ce cas, s’il y a de la douleur dans le ventre, on évacue d’abord à l’aide d’un médicament ou de l’eau de gruau ; puis on administre un médicament astringent. On emploie les aliments relâchanls tant qu’il y a douleur ; mais, quand la douleur a cessé, on a recours aussi aux aliments astringents. On se sert encore du même traitement quand les évacuations ont duré plusieurs jours. Quand le patient est faible, et qu’en raison de cette faiblesse on ne peut lui administrer un médicament évacuant, on lui nettoiera d’abord le corps avec l’eau de gruau ; puis, après ce lavage intérieur, on lui donnera quelque chose d’astringent.

21. (Sixième fluxion : sur les vertèbres et produisant l’hy— dropisie. Traitement.) Quand la fluxion, se portant dans la chair en arrière près des vertèbres, a produit l’hydropisîe, il faut employer ce traitement-ci : faire à la chair du cou, entre les veines, trois eschares • api es cette cautérisation, resserrer, de manière à avoir les cicatrices les plus étroites ; la voie étant ainsi interceptée, appliquer aux narines un médicament qui provoque la dérivation ; ce médicament sera peu énergique, et vous en reitérerez l’application jusqu’à ce que la dérivation soit opérée. Échauffez le devant de la lête, refroidissez la partie postérieure ; et quand vous avez échauffé le devant de la tête, faites manger les aliments les plus phlegmatiques (vof. p. 290, Jiote 15) elles moins relâchants, afin que les couloirs qui sont au-devant de la tête se dilatent autant que possible. Après que la voie est interceptée et que vous avez dérivé la fluxion, s’il en est arrivé, avant votre entremise, quelque chose dans le corps, vous traiterez ainsi : si le transport s’est fait de préférence sur la peau, on pratiquera des ctuves à l’extérieur ; s’il s’est fait au-dedans sur le ventre et qu’il nj ait rien de manifesie à l’extérieur, on fera boire un médicament évacuant. S’il s’est fait des deux côtés, on opérera la soustraction des deux côtés. Mais il faut avoir soin de prendre la voie la plus prochaine, soit par le bas, soit par le haut, soit par tout autre lieu où le corps offre des voies d’élimination. 22. [Septième βιιχίοη : sur les hftncJies.) Quand la fluxion produit le mal de hanche, on applique une ventouse ^ on attire au dehors sans faire de scarification ; et, donnant à l’intérieur des médicaments échauffants, on échauffe, " afin qu’il γ ait issue, et par le dehors à la peau, à l’aide de l’attraction de ta ventouse, et par l’intérieur au ventre, à l’aide de la chaleur. En effet, quand la voie est interceptée et qu€ la fluxion n’a pas où aller, elle se porte sur les articulations, flue sur les endroits qui cèdent, et produit le mal de hanche. 23. {Traitement de la phthisie postérieure ; voy. §§ 10 et 15. Comparez la phthisie dorsale dans le lii^re des Affections internes. ) Phthisie postérieure:dans ce cas, il faut purger la tête à l’aide d’un médicament peu énergique, jusqu’à ce que la fluxion soit détournée. Vous emploierez le même régime que précédemment 5 vous donnerez un médicament purgatif, et vous nettoierez le ventre par le bas avec du lait. Pour le reste vous vous servirez des bains de vapeur. 24. {Tuméfaction de la rate par Veffet de lafiè^>re. Traitement. ’) Il arrive que la rate devient grosse par la fièvre, et elle grossit quand le corps s’exténue. En effet, tout ce qui fait grossir la rate consume le corps; quand le corps est amaigri, que la rate est gonflée, et que Tépiploon s’est atténué en même temps que le corps, la graisse qui est dans l’épiploon se fond. Quand cela est devenu vide de graissp, la raie qui prospère fournissant un flux, l’épiploon, qui est le plus voisin et qui a des vaisseaux, et des vaisseaux vides, reçoit ce flux. Une fois que la maladie est développée dans le corps, tout se tourne vers la partie affectée, à moins qu’on n’y applique un bon traitement j et encore, même avec un bon traitement, il y a du danger. On traitera ainsi le malade : faire boire des médicaments qui évacueront l’eau, et donner les aliments les plus iphle^msiuques {qui Journis sent le plus de sucs, voy. p. 290, note 15) ; si, même avec ce régime, l’état ne s’améliore pas, pratiquer des cautérisations aussi légères et superficielles que possible, de manière que l’eau puisse être retenue ; ces cautérisations seront placées en cercle autour de l’ombilic, mais non à l’ombilic même ; puis, chaque jour, on donnera sortie au liquide. Parmi les maladies, c’est sur les plus dangereuses qu’il faut risquer des essais • réussissant, vous rendez la santé ; échouant, l’issue sera ce qu’elle devait être et comme elle devait être.

25. {Traitement de Vhydropisic chez un enfant ?) Chez un enfant on traitera ainsi l’hydropisie : dans les parties tuméfiées et pleines d’eau on pratiquera avec un bistouri des mouchetures nombreuses et petites • et on les pratiquera successivement sur chaque partie du corps ; on emploiera les bains de vapeur, et continuellement on oindra les mouchetures avec un médicament échauifant.

26. {Œ la pleurésie sèche, sans fiuxion.’) La pleurésie sèche, sans fluxion^ se produit quand le poumon est desséché en excès par une soif imposée. Le poumon étant sec naturellement, s’il est encore desséché par surcroît, devient atténué ; il perd de la sorle sa crase, ce qui le fait pencher vers le côté ^ il y touche, et, ayant touché le côté, qui est humide, il s’y colle et produit la pleurésie ; alors survient de la douleur au côté et à la clavicule, de la fièvre et une expectoration incolore. Dans ce cas on administrera des boissons abondantes, des bains, le médicament pour la douleur, et les médicaments qui favorisent l’expectoration. Cette affection guérit en sept jours, elle est sans danger, et il ne faut pas donner d’aliments.

27. (Production des fièvres et traite ment,) Les fièvres ont celte cause-ci : le corps ayant reçu un excès de phlcgme {^oy, p. 290, note 15), les chairs se gonflent, le plilrgnic et la bile eiifcrmés deviennentimmobiles, rien ne se rafraîchit ni par issue ni par mouvement, et il ne se fait aucune évacuation. Quand il y a fatigue, fièvre et pléthore, on lave avec beaucoup d’eau chaude, ou oint avec un corps gras liquide, et on échauffe autant que possible, afin que la chaleur, le corps s’étant ouvert, s*en aille par la sueur ; tout cela doit se faire trois et quatre jours de suite, et, si le mal ne cesse pas, on fera boire un médicament cholagogue. On ne rafraîchira pas la fièvre avant le quatrième jour, et ou ne fera pas Loire d’évacuant tant quele corps est turgescent ; car alors il n’y a que des évacuations insignifiantes, ailendu la turgescence générale ; mais quand le corps est atténué, on administre le Uiédicarnent, et il opère. Dans la fièvre il ne faut nî donner desaliments ni procurerdesévacualions avec das potages ; on fera prendre en boisson, chauds et en aussi grande abondance que possible, de l*eau, du mélicrat, du vinaigre coupé li’eau ; en effet la boisson, si elle n’est pas froide, entrant et demeurant chaude, débarrasse le corps malade soit par l’urine soit par la Iranpiration ; le corps, étant ainsi partout ouvert, perspirable et mis en mouvement, fera ce qui est convenable. Si, le corps étant atténué, la fièvre brûle, c’est signe qu’elle n’est pas produite par la phlegmasie (c’est-à-dire Vabon" dance des sucs, voy. p. 290, note 15) ; si elle ne cesse pas, nourrissez et mettez le corps en phlegmasie ; si même de la sorte le mal ne cède pas, il est évident qu’il ne fallait pa* produire la fièvre. Dans ce cas on fera boire un évacuant qui évacuera par la voie que la fièvre tient particulièrement, soit le haut, soit le bas ; si c’est en haut, un vomitif, si c’est en bas, un purgatif. Non seulement les personnes faibles ne doivent pas moins que les personnes fortes boire un évacuant, mais encore on le donnera semblable ou avec celte seule mo^ dification qu’il sera fort pour les forts et faible pour les faibles. Les écliauffemenls seront traités par les boissons et les potages, de manière à résoudre la fièvre par un médicament rafraîchissant, le cammaron {doronicum pardalianches) {yoy. note 4), ou tout autre semblable * si les rafraîchissants ne réussissent pas, usez, aussitôt après, des échauffants• puis, le mal ne cessant pas encore, revenez aux rafraîchissants. 28. {De l’ictère.) L’ictère doit être traité ainsi : le malade étant remis à vos soins, alimentez-le, et humectez-le pen—. dant trois ou quatre jours avec des bains et des substances incrassantes soit boissons soit aliments ; le corps étant huimecté, évacuez et desséchez ; faites sortir aussitôt les humeurs grasses, administrant de tous côtés le remède qui peut chasser l’humide ; à la tête appliquez un purgatif faible {errhin) ; —^ faites boire des diurétiques ; avant les aliments, pendant le temps que vous expulsez l’humidité mise en mouvement, donnez une pilule {purgatwe), afin que, à partir de là, le corps ne soit pas nourri. Quand l’atténuation s’opère, purifiez avec des bains : prenez la racine du concombre sauvage {momorρετών άλειπτηρίας παραλαβεΤν αυτό ; της Λύκου φρενός έργον εΤπεν. Cette glose a plusieurs endroits altérés. Gai. Gloss. : κάμμορον, τό τε xr^ σμικρή καρίδι εοικος ζώον, και από της προς τοΰτο των ριζών όμοιότητος, το άκόνιτον άλλα ούδέτερον αυτών άκοΰσαι δυνατόν, έν τώ Περί τόπων τών κατά άνθρωπον καυσομένων, παραλαμβανομένου του καμμόρου. "Οθεν και Έρωτιανός ού μόνον αυτό τό ζώον κάμμορον, άλλα και τό περικείμενον αύτώ βρύον, ούτως όνομάζεσθαί φησι. Ζήνων δε ό Ήροφίλειος τό κώνειον Ζεύξις δε, φάρμακον ψυκτικόν. Le κώνειον est le conium maculatum. D’après M. Fraas, Synopsis plantarum florae classicae, p. 213, le κάμμαρον pourrait être le doronicum pardalianches, dont la racine est réfrigérante. — ^ναυτιώτο vulg. —λύσης Α.-μή λύσης Érot. in 01. —Je pense qu’il faut prendre la leçon fournie par Érotien. — (^ θεραπεία Ίκτερου in lit. Α.-Ιησθαι Α.-Ιασθαι vulg.-πιαvτηρίotσι A, Lind., Μβοΐί.-πιαντηρίοις vulg. —’ή τρεϊς Α.-έξαρύσαι AG. —πάντη τε vulg. —τε om. Α.-πρόσφακον (sic) pro προσφέρων φαρμ. Α. — ΗΙ (ή, al. manu εΐ Α) δυνατόν η (η om. C) ύγρότητα vulg._9^ε pro δε Α.—’ « προς C. — » ήν (ήν om. Α) καθαρής (καθαίρης Α) vulg.— Je pense qu’il faut lire δν au lieu de ήν. Dans A, la finale ov de χρόνον aura fait sauter ov ; et dans vulg. quelque correcteur aura remplacé δν par ήν.-τεταγμένην A. —’^καταποτόν vulg. —και άποτον C. —κατάποτον υηά.-τρέπηται Α.—’3 δ’AG, Αΐά.-κάθαιρε Α.-καθαίρειν vulg. —χοληγά Α.-χόλεια C.

ΤΟΜ. νχ. 21 dieu elaienumh,), pilez-la, jettez-la dans l’eau, et préparez un bain de cette façon. Ne faites pas boire des cholagognes, afin de ne pas troubler le corps davantage. Quand le corps troublé est desséché, nourrissez le malade sans administrer ni purgatif ni diurétique, mais en lui donnant un vin généreux et tout ce qui rend le corps plus rouge. Si le malade est jaune, il faut de nouveau évacuer, sans dessécher aucunement, afin qu’il n’y ait pas coagulation le corps étant jaune. 29. {De V ulcère férin.) L’ulcère férin s’étend sur le corps de cette façon : la chair environnante s’enflammant, les bords étant élevés, l’ulcère étant humide, un ichor desséché se déposant sur l’ulcère, ou l’ulcère étant compris soit dans l’induration, soit dans la corruption, alors l’ichor fourni par l’ulcère est empêché de s’écouler au dehors en raison de la couche endurcie qui presse l’ulcère du côté des chairs. Les chairs s’en laissent pénétrer, étant elles-mêmes gonflées par l’inflammation ; et l’ichor, venant s’infiltrer, les corrompt et les tuméfie. Dans ce cas on oindra l’ulcère même avec des médicaments humectants, afin que cette humectation permette à l’écoulement de se porter au dehors et non sous la chair ; quant aux parties voisines, dont la fluxion alimente l’ulcère, on γ appliquera des réfrigérants, afin que la chair refr, ^.idie se condense et ne donne pas par son déchirement lieu à une contre-fluxion. En général, il faut oindre le voisinage des ulcères avec des réfrigérants, et appliquer des humectants sur les ulcères mêmes.

30. {De l’angine et des ulcérations de la langue.) L’angine vient du sang quand ce liquide se coagule dans les veines du cou. Dans ce cas, on tirera du sang par les veines des membres, et en même temps on procurera des évacuations par le bas, afin que ce qui produit la maladie soit dérivé. La langue, quand elle est affectée de grandes ulcérations, sera traitée de même.

A. — ι^τούτφ Lind. —γύοισι C, Aid. — "ες τοΰτο Κ’, Lînd., Mack. —οΰτω pro τούτο L. —εχη μεγάλα ώς αύτως εύτρεπιστέον Α.

31. {Les maladies doivent Ûre attaquées dans leur origine,) Les maladies doivent être attaquées dans leur origine : si elles proviennent des fluxions , on interrompra les fluxions d’abord ; si elles proviennent d’autre chose ^ on détruira l’origine du raal , et on traitera ; puis , l’humeur qui a flué , si elle est abondante, on l’évacuera ; si elle est peu abondante, on la dissipera par le régime.

32. {Fracture du crâne.) Fracture du crâne : si l’os est largement brisé , il n’y a pas de danger {woy. des Plaies de tête, t. III, § 17) ; on traitera ce cas parles médicaments humectants. S’il est fracturé de manière à produire une fêlure, le danger est grand {ib., t. III , § 4) ; on trépanera, afin que l’ichor ne vienne pas , coulant à la fêlure de l’os , corrompre la méninge. Car l’humeur, vu l’étroilesse de la fissure , entre mais ne sort pas , et dès lors cause douleur et délire ; un tel malade doit être trépané et trépané largement, afin qu’il y ait issue et non pas entrée seulement pour l’ichor. On emploiera les médicaments qui attirent à eux l’humide, et on baignera.

33. {Diverses remarques sur les errhins , sur les blessures, et sur le pronostic. Traitement de la superpurgation artificielle et spontanée. Du sang et du pJilegme,) Chez un fébricitant ne purgez pas la tête, afin de ne pas provoquer le délire ; car les médicaments qui purgent la tête {errhins) sont échauffants ; et la chaleur du médicament s’ajoutant à la chaleur de la fièvre fait délirer. Blessures mortelles : Dans toute blessure de mauvaise nature , le blessé , s’il vomit de la bile noire , succombe (Âph. IV, 23). Tout malade qui, pris d’évacuation , étant affaibli et maigre, devient sec soudainement, meurt. Un malade affecté de chaleur fébrile, étant faible, chez qui surviennent de petits ulcères livides tout autour, succombe. Quand sur un homme affecté d’une maladie quelconque et étant déjà faible il y a une éruption livide , le cas est mor-’ Γπέρινος est dans le Gl. de Galien ; et c’est ici qu’il faut rapporter cette glose. --’3^at cm. Α.-καταρροφήν A. tel (Coa. 66). Quand, après l’administration d’un évacuant, il y a superpurgation et évacuations par haut et par bas, il iaut faire boire fréquemment du vin d’abord coupé, ensuite pur ; ce qui arrête les évacuations. Si le patient n’a pris ni purgatif ni vomitif, et que la bile fasse éruption spontanément par haut et par bas, cela s’arrête plus difficilement ; en efifet la bile spontanée est expulsée par une violence née dans le corps ; mais la bile qu’un médicament fait fluer, est expulsée par une violence hétérogène. Quand vous avez un malade qui va par haut et par bas, n’arrêtez pas le vomissement 5 en efiet le vomissement arrête l’évacuation alvine ; et plus tard vous aurez moins de peine à arrêter le vomissement ; mais si le patient qui éprouve ces accidents est faible, vous donnerez, après un vomitif, un médicament soporalif. Il est ordinaire que, si le sang produit la maladie, il cause de la douleur, et que, si c’est le phlegme, il cause de la pesanteur, 34. [Règle à suwre quand on ne connaît pas une maladie ; quand le malade est fort ou faible.) Quand on a aflfaire à une maladie qu’on ne connaît pas, il. feut faire boire un évacuant qui ne soit pas énergique ; si l’état s’améliore, la voie est indiquée, il faut insister sur l’atténuation ; mais si, loin de s’améliorer, l’état empire, c’est le contraire ; s’il ne convient pas d’atténuer, il conviendra de rendre phlegraatique {cest-àdire plein de sucs, voy. p. 290, note 15), et de varier fréquemment, se fondant sur une telle pensée. Si l’on prend un malade pendant qu’il est fort et la maladie faible, il est loisible d’user avec hardiesse d’un médicament plus fort que le mal, de sorte que, s’il arrive d’entraîner avec l’humeur peccante quelque partie d’humeur saine, il n’en résultera aucun dommage ; mais si vous intervenez quand la maladie est plus forte et le malade plus faible, vous aurez recours aux médicaments faibles qui triompheront de la maladie même et l’expulseront sans affaiblir en rien le patient. 35. (Gymnastique et médecine,) La gymnastique et la médecine sont de nature contraire : la gymnastique n’a pas he soin de procurer des changements, mais la médecine en a besoin. A l’homme sain il ne convient pas de changer la condition présente, mais cela convient à l’homme malade.

36. {Des ulcères.) Parmi, les maladies, celles qui, étant des ulcères, font saillie au-dessus de la surface du corps, doivent être traitées à la fois par les médicaments et par la | faim.

37. (Fluxion menant de la tête.) Ce qui convient pour une fluxion venant de la tête, c’est le vomissement.

38. {Renoui^eler les maladies anciennes. Traitement des plaies.) Les maladies anciennes sont plus difficiles à guérir que les nouvelles ; aussi faut-il préalablement renouveler les maladies anciennes, c’est ainsi que dans un ulcère calleux on détruit à l’aide d’un médicament corrosif la partie endurcie, puis on réunit. Parmi les médicaments, ceux qui rendent phlegmatique {plein de suc) réunissent les plaies mondifiées ; ceux qui atténuent rnondifient. Réunir des plaies qui ne sont pas encore à point, c’est nourrir la plaie qui est dans le corps, S’j’faut réunir une plaie et la remplir, il convient de rendre phlegmatique {plein de suc)’.^ cela s’applique aussi aux chairs de la tête ; car, là, les chairs souWées parles aliments poussent la chair corrodée par les médicaments et servent d’auxiliaire. Mais si la plaie est boursoufflée, il faut atténuer par l’alimentation.

39. {Traitement de la mélancolie ai^ec penchant au suicide ; du spasme, Fièi^re et spasme. Contraction des pieds et des mains,) Aux gens tristes, malades et qui veulent s’étrangler, faites prendre le matin en boisson la racine de mandragore à une dose moindre qu’il ne faudrait pour causer le délire. On traitera ainsi le spasme : allumer du feu des deux côtés du "^ lit, faire prendre en boisson la racine de mandragore à une dose moindiie qu’il ne faudrait pour causer le délire, et appliquer aux tendons de la partie postérieure des sachets chauds. La fièvre qui naît du spasme cesse le même jour ou le lendemain ou le surlendemain (Aph. IV, 57 ; comp. Coa. 152 et 153). La fièvre qui naît d’une rupture (^of. Coa., Argum., § 3, t. V, p. 579) n’attaque pas plus de trois ou quatre jours ; si, supposée provenir d’une rupture, elle se prolonge davantage, c’est qu’elle provient d’autre chose, et il ne faut pas la traiter comme ayant cette cause. Un patient qui a les pieds et les mains contractées, se met lui-même dans le délire [compar, Pron., § 3, et Coa. 487],

40. {Cautérisation des veines.) Il faut cautériser ainsi la veine qui convient suivant la maladie dont le patient est affecté {comp. pour la cautérisation des veines le lii^re De la Vue) ; si, après la cautérisation, du sang s’écoule, il faut, afin que cela ne soit pas dangereux, faire ces deux choses : si la cautérisation ne traverse pas, la veine ne se ferme pas là, dans le lieu de la douleur pour laquelle on l’a brûlée, mais elle rend service par l’écoulement qu’elle fournit. Au contraire, si la cautérisation traverse, il n’y a pas d’écoulement. En effet, la cautérisation étant traversante, les deux bouts de la veine qui a été brûlée se rétractent et se sèchent ; maïs s’il reste un pont, ce pont procure l’écoulement du sang et mouille. Quand du sang est versé par la veine, il faut la traverser obliquement par la cautérisation ; ce moyen est-il insuffisant ? on la tranchera en haut et en bas de chaque côté, afin que le sang qui coule soit détourné ; en effet il est plus aisé d’arrêter par un médicament le sang coulant divisé que coulant à plein. Pour la douleur dans la tête vous tirerez du sang par les veines ; si la douleur ne cède pas et dure depuis longtemps, cautérisez les veines, et la santé se rétablit ; si au contraire vous purgez la tête [par les errhins)^ la souffrance augmente.

41. [Di^iculté de la médecine, à cause que les montes effets peui^ent être produits par les contraires.) Il n’est pas possible d’apprendre vite la médecine ^ la raison, c’est quWcune doctrine ne peut y devenir fixe comme dans le reste ; par exemple celui qui apprend à lire par une méthode, celle qu’on enseigne, sait tout ; et ceux qui savent, savent tous de la même façon ; en effet la même chose faite semblablement aujourd’hui et autrefois ne se change pas en contraire, mais elle est toujours homogène et n’a pas besoin d’opportunité. Au lieu que la médecine ne fait pas toujours la même chose à cet instant et l’instant d’après, et elle agit d’une façon opposée à elle-même chez le même individu, et ces actions sont elles-mêmes opposées l’une à l’autre. D’abord les purgatifs ne procurent pas toujours la purgation du ventre, et les purgatifs ont la double action ; bien plus, même à cet égard, les purgatifs ne se comportent pas vis-à-vis les aslringenls comme contraires. Le ventre se resserre, ce resserrement excessif échauffe le corps, et du phlegme arrive dans le ventre : de cette façon le resserrement produit l’évacuation. En effet, le phlegme étant parvenu dans le ventre, il s’opère une purgation. Ici les substances naturellement purgatives procurent le resserrement : si vous administrez des purgatifs, et que ce qui fait la maladie se résolve et s’humecte, la santé, après ce lavage, se rétablit ; eu sorte que les resserrants exercent la même action que les évacuants, et les évacuants que les resserrants. Il en est de même pour les personnes rouges et les personnes jaunes ; les substances phlegmatiques {c’est-à-dire fournissant des sucs, voy. p. 290, note 15) rendent jaunes et de mauvais teint, aussi bien que les substances atténuantes donnent bon teint. Dans chaque cas le remède est le contraire opposé au contraire : par exemple, lorsqu’il y a phlegmasie [abondance de sucs) chez un sujet jaune, on la résout en administrant quelque remède atténuant. Ici l’atténuant a remédié au phlegmatique {c est-à-dire à ce qui donne des sucs). Mais, à son tour, le secouru secourt le secourant quand le sujet est jaune et de mauvais teint par atténuation ; si en effet on administre alors un médicament phlegmatique {qui donne des sucs), la teinte jaune disparaît.

Aid. — "ένθα C. —δταν Α.-άθ(5όος pro άχροος Α. —και χλωρός cm. EF. —τις om. Α. 42. (Mode de production de la douleur. Guérison par les contraires ; guérison par les semblables.) La douleur se produit et par le froid et par le_cliaud, et par l’excès et par le défaut. Elle se produit chez ceux qui ont éprouvé un refroidissement, par le réchauffement ; chez ceux qui ont éprouvé un échauffement, par le refroidissement ; elle se produit chez les personnes de constitution froide parle chaud, de constitution chaude par le froid, de constitution sèche par l’humide, de constitution humide par le sec. Car les douleurs surviennent toutes les fois qu’il y a changement et corruption de nature. Les douleurs se guérissent par les contraires ; chaque maladie a ce qui lui est propre ; ainsi aux constitutions chaudes devenues malades parle froid, conviennent les échauffants, et ainsi de suite. Autre procédé : la maladie est produite par les semblables ; et par les semblables que l’on fait prendre, le patient revient de la maladie à la santé. Ainsi ce qui produit la strangurie qui n*est pas, enlève la strangurie qui est ; la toux, comme la strangurie, est causée et enlevée par les mêmes choses. Autre procédé : la fièvre née par la phlegmasie {abondance de sucs) tantôt est produite et supprimée par les mêmes choses, tantôt est supprimée par le contraire de ce qui l’a produite. Ainsi, veut-on laver le sujet avec de l’eau chaude et lui donner des boissons abondantes ? il est ramené à la santé par la phlegmasie [abondance de sucs) ; ce qui rend phlegmatique enlève la fièvre existante. De la même façon, veut-on δδΰναιΕ, Α1(1.-[τοΰτο δέ] ΐδιον έκάστω νου<ίήματί εστί* ο ! [δΐ] θερμό ? φύσει δια τόδε το ψυχρον νοσέουσι, [και] θερμαίνονται Lind. —ΐδίω Α. —νόσημα τι Kûhn. — ^διά τόδε το ψυχρον vulg. —δια δέ το ψ. Α. —θερμαίνονται vulg. -θερμαΐνόν τι quidam Codd. ap. Foes in notis, Mack. — Je lis θερμαϊνόν τε, Ce qui est encore plus près du texte. —’ώδε A. —νόσος A. — ^τότε (bis) vulg, -τoτε (bis) Lind., Mack, ΚϋΙιη.-τοΤς ύπεναντίοις Α. — ^ή Α.-ή om. vulg. —τοΰτο, al. manu τούτον, al. manu τούτων Α.-τοτέ pro τοϋτο vulg.

—’"και δια Lind., Mack. —Post δια addit τούτο Α.-προσφερομένοις Α. —Il serait possible que τοΐσι φλεγμαίνειν… υγιής fût une glose passée delà marge dans le texte et destinée à expliquer î υγιής γίνεται δια το φλεγμαϊνον. — ^" χαΐ εμ. cm. C. —ποιέεται ^iro τταύεται Α.-πουλύ Lind. administrer un purgatif et un vomitif ? la fièvre est supprimée par ce qui la produit, et produite par ce qui la supprime. Autre exemple : si, à un homme qui vomit, on donne à boire de l’eau en abondance, on le débarrasse, avec le vomissement, de ce qui le fait vomir ; de la sorte, vomir enlève le vomissement. Mais si on l’arrête directement, c’est qu’on fera passer par le bas une partie de ce qui, étant dans le corps, cause le vomissement. Ainsi, de deux façons contraires, la santé se rétablit. Et s’il en était de même dans tous les cas, la, chose serait entendue, et l’on traiterait tantôt par les contraires suivant la nature et l’origine de la maladie, tantôt par les semblables suivant encore la nature et l’origine de la maladie.

43. {La cause de ces i>arÎations est la faiblesse du corps qui se laisse surmonter par les ingesta ou les applicata ; dès lors il γ a rupture de Véquilibre de la santé.) La cause de ce défaut de règle est la faiblesse du corps. Le corps est nourri également par des aliments égaux • et les aliments sont surmontés par le corps. Mais quand l’ingestion est soit excessive soit insuffisante, ou quand, après tout autre changement, le corps est surmonté, la victoire demeure à cette autre influence et aux aliments. Or, dans le cas où ce qu’on administre est le plus fort, les mêmes choses qui font prospérer le corps, à la fois en triomphent et produisent un eiFet contraire. Par exemple, se baigner dans l’eau chaude, tant que le corps a le dessus, fait prospérer • mais, quand le corps a le dessous, fait maigrir. La bonne chère agit comme le bain : tant qu’elle a le dessous, elle fait prospérer ; quand elle a le dessus, elle provoque des dérangements du ventre et autres incommodités. Quand la chose administrée change, il est nécessaire que le sujet à qui μενον μετατρέπεσθαι vulg. —Lind., d’après la traduction de Cornarius, lit ainsi : οπότε γαρ το προσφερόμενον τούτο μεταλλάσσεται, ανάγκη καΐ φ προσφέρεται μετατρέπεσθαι. —D’après la phrase suivante, il me semble qu’il faut adopter la correction de Cornarius, effectuée par Linden. Seulement j’ai déplacé τοΰτο et gardé δε,

ΤΟΜ. VI. 22 on l’administre change aussi ; en effet le corps, changé, devenu de faible action et vaincu par toute chose, éprouve des accidents. îl eh est de même pour les purgatifs, pour les substances qui procurent l’embonpoint, pour celles qui atténuent • elles produisent cette action propre et toutes les actions qui y sont contraires.

44. (De la mesure en médecine^ La médecine est de mesure fugitive {comp. Aph. 1, 1) ; celui qui le comprend a là un point fixe, et il sait quelles sont les réalités et les nonréalités (comp. pour εί^ος, réalité, le traité de l’Art, § 2, t. VI, p. 4) dont la connaissance constitue la mesure eri médecine ; c’est-à-dire que les purgatifs deviennent non purgatifs, et ainsi des autres qui sont contraires ; et les plus contraires ne sont pas lès plus contraires. La mesure est ceci : administrez les aliments en quantité telle que le corps doive les surmonter 5 s’il les surmonte, de toute nécessité l’aliment qui relâche relâche, et l’aliment phlegmatique procure la phle^masle (abondance de sucs, voy. p. 290, note 15). Si donc le corps surmonte les aliments, il ne s’opère ni maladie ni contrariété dans les choses ingérées, et c’est là la mesure que le médecin doit connaître. Mais quand on dépasse la mesure, le contraire survient, et même, si l’on prétend persister avant d’avoir achevé la digestion du surcroît, la chaleur fébrile. En effet tant que le corps surmonte la chose ingérée, il se nourrit ; mais quand îl dépasse cette mesure, le contraire survient, et le sujet maigrit. De même, tout ce qui procure la phlegmasie (abondance de sucs) exerce, tant que le corps en triomphe, l’action propre videtiir : και ol, πριν ύττερπέσσειν, βάρος (vel άχθος vel simile quid) οΐονται εχειν και θερμαίνεσθαι, hoc est : et taies, priusquam cibum immodice ingestum supeî-averiht, pondus se intus habere et anxie incalescere sentiunt. Imo legendum Ιχεΐν, dolere, seu άγχειν, difflculter Spiraré ; vel οΐονται Ιχειν έκ τοΰ θερμαίνεσθαι, vel πνίγειν, vel άχε’ειν seu άχεΐν. Quant à moi, admettant Οπεραέσσειν au lieu de ύπερπεσεϊν, et οι au lieu de oi, je tire un sens acceptable de cette phrase obscure. —’*àv om. A. —’ΜπΙ vulg.ΕπεΙ Llnd. —επήν ACL, Mack.-YÎvttai om. A. — *^ετιτε προ ; vulg.-ëatt δε ία ϋρος Α. —Je substitue à τε de vùlg. ta de A. —εκαστον ποιέουσίν Α. à sa mesure et à sa nature, c’est-à-dire que ce qui est phlegmalique rend phlegmatique (abondant en sucs) 5 mais, si la mesure est dépassée, le contraire se produit.

45. {Le remède est tout ce qui modifie,) Le remède est tout ce qui modifie l’état présent 5 or, toutes les substances qui ont quelque force sont modificatrices. On peut modifier par un remède si l’on veut, et, si l’on ne veut pas, par l’aliment. Au malade convient tout changement hors de l’état présent 5 car le mal, si on ne le change pas, augmente. Il ne faut pas prescrire les remèdes naturellement forts dans les maladies faibles ; en diminuant la dose on diminuera la force. Pour les constitutions fortes on se servira de remèdes forts, pour les constitutions faibles de remèdes faibles, sans changer le remède, mais en se conformant à la nature de chacun. Pour les maladies faibles on prescrira des remèdes naturellement faibles, pour les maladies fortes des remèdes naturellement forts. Les maladies doivent être chassées et par la partie qui leur est naturellement la plus voisine, et par la voie qui en est la plus proche. Les purgatifs sont les suivants : substances glissantes et incisives, substances qui s’atténuent dans les parties chaudes (le ventre est chaud), substances salines, et toutes celles qui se rapprochent le plus des précédentes. Les substances non purgatives mais resserrantes sont celles qui produisent des flatuosités (les substances humides, se séchant, engendrent des flatuosités), ainsi que les substances astringentes, celles qui se coagulent par la chaleur, celles qui sont friables, celles qui sont sèches. Tout ce qui atténue à l’extérieur, est phlegmatique {fait abonder les sucs y voy. p. 290, note 15) à l’intérieur ; ces substances, en même temps qu’elles sont phlegmatiques, sont fortifiantes. Les purgatifs qui atténuent sont échauffants ; il en est de même des acides et de ce qui est phlegmatique {iOy. note 12). Tout ce qui refroidit le ventre est purleci

β copiste aura sauté d’un διαχώρησιν à l’autre. Seulement je préfère ποιεύμενα à ποιέουσι. gatif ; il en est de même des substances froides et des substances humides ; quand elles n’exercent pas leur action purgative, elles échauffent. Les substances chaudes introduites dans le ventre et provoquant rapidement des selles sont Γβ^froidis £*antes ; mais, ne provoquant pas de selles, elles sont échauffantes. Les substances qui produisent la plénitude pro- » duisent particulièrement la phlegmasie [abondance de sucs) celles qui, prises en grande quantité, ne produisent pas la plénitude sont laxatives.

A^, [Base solide de la médecine ; elle n*a rien de commun at^ec la fortune.) La médecine me paraît dès aujourd’hui être découverte tout entière [comp. de l’Ancienne Méd., § 2, t. I, p. 572), la médecine qui est ainsi faite et qui enseigne en chaque cas les habitudes et les occasions. Celui qui sait ainsi la médecine, ne se repose aucunement sur la fortune ; avec ou sans la fortune il réussira (comp. de l’Art, § 4, t. VI, p. 7). La médecine entière est solidement établie, et les très-belles doctrines qui la constituent ne semblent avoir aucun besoin de la fortune. La fortune est souveraine, n’obéit pas au commandement, et la prière même ne la fait pas venir ; maïs la science obéit, et elle a les chances pour elle quand celui qui sait veut en user. Puis, quel besoin la médecine a-t-elle de la fortune ? S’il est des remèdes évidents pour les maladies, ces remèdes, puisqu’il en est, n’attendent pas, je pense, la fortune pour rendre la santé. Mais s’il importait de les donner avec l’aide de la fortune, ce qui est remède ne guérirait pas plus les maladies que, avec l’aide de la fortune, ce qui n’est pas remède. Celui qui exclura la fortune de la médecine ou de toute autre affaire, disant que ce ne sopt pas les gens sachantbien une chose qui ont la fortune, me paraît se tromper du teut au tout ; en effet, suivant moi, ceux-là seuls ont bonne ou mauvaise fortune qui savent faire quelque chose bien ou maL Avoir bonne fortune, c’est faire bien ; or, c’est ce que font ceux qui savent. Avoir mauvaise fortune, c’est, ne sachant pas, ne pas bien faire ; or, étant ignorant, comment aurait^oq boeoe fortune ? Si en effet on avait quelque succès, ce succès serait sans conséquence, vu que celui qui ne fait pas bien échouerait en manquant aux autres conditions requises.

47. {Maladies de femme, c’est-à-dire diç^ers déplacements de l’utérus,) Maladies appelées dé femme. La matrice est la cause de toutes les maladies ^ car, de quelque façon qu’elle se déplace hors de sa position naturelle, soit qu’elle vienne en avant, soit qu’elle se retire, elle rend malade. Quand la matrice est déplacée en dehors sans porter son orifice sur les lèvres du vagin et sans y toucher, la maladie est très-petite. Mais si, portée en avant, elle applique son orifice sur les lèvres, d’abord ce contact cause de la douleur ; puis, la matrice étant interceptée et obstruée par cette application de l’orifico sur les lèvres, le flux appelé menstrues ne se produit pas. Ce flux, retenu, détermine gonflement et souffrance. Si, descendant et déviée, elle s’applique à l’aine, des douleurs se font sentir. Si, se portant en haut, elle est déviée et interceptée, de cette façon aussi elle engendre une maladie par le resserrement. Quand la femme est malade de la sorte, il y a douleur aux hanches et à la tète (Épid. VI, i, 1, t. V, p. 266). Ija matrice devenue emphysémateuse se gonfle, rien ne s’en écoule, et elle se remplit • étant remplie, elle touche les hanches. Quand la matrice, pleine de liquide et élargie, ne donne plus issue au flux et qu’elle touche les hanches, alors il survient des douleurs et aux hanches et aux aines ; des espèces de boules courent dans le ventre, et la femme a mal à la tête tantôt d’un côté, tantôt des deux, suivant la condition de la maladie. Il faut traiter ainsi ces accidents : si la matrice στήρ αίρεται χαι φυσαται. Le mot en question a évidemment le sens de φυσαν ; il ne peut donc être πλησθεϊσαι, lequel d’ailleurs ferait ici double emploi avec πλε’αι, qui vient ensuite. — ^ψαύωσι δέ Lind.-6è των vulg. δε cm. C. —ισχύων G. —’"έπήν… Ισχίων C. —έπήν… Ισχίων om. vulg.-J’ai admis cette phrase, changeant seulement ψαύουσι, qu’a C, en ψαυωσι.

— "ες Lind. —ές om. vulg. —πονέουσι Foes in not., Lind. — ποιε’ουσι vulg.

— — " ol Aid. —διαχρείειν C. —μυσεωτφ vulg. —μ, υσσωτώ L, Lind. ne fait que s’avancer et s’il y a lieu à onction, employez ee que vous voudrez parmi les substances de mauvaise odeur, ou bien du cédros (/’iinipenis oxfcedrus, d’après M. Dierbacb), soit du niyssoton (sorte de sauce où il entrait de Vail)^ soit toute i^utre chose d’odeur forte ou félide ; faites des fumigations ; mais point de bain de vapeur, point d’aliment ou de boisson diurétique pendant ce temps, point de bain chaud. Si la niatrice est remontée sans être déviée, employez en pessaires les aromaliques qui échauffent en même temps. Ce sont la myrrhe, un parfum ou toute autre substance à la fois aromatique et échauffante. Employez-les en pessaire ; faites par le bas des fumigations avec la vapeur du vin^ baignez dans l’eau chaude ; administrez les diurétiques. Ceci est manifeste : si la matrice, se portant en haut, n’est pas déviée, le flux s’opère ; mais, si elle est déviée, le flux nommé menstrues ne s’opère pas. Cette maladie doit être traitée d’abord avec le bain de vapeur que voici : on jette des figues sauvages dans du vin, on le fait chauffer, ou nie^ autour (Je l’orifice du vase où le vin s’échauffe une coloquinte^ la coloquinte aura été coupée par le milieu et vidée, on en aura abattu la petite extrémité afin de l’appliquer comme on applique un couvercle sur les outres ; l’odeur, traversant ce pertuis étroit, arrivera à la matrice. On fera des affusions d’eau chaude ; on emploiera en pessaires les médicaments échauffants. Les échauffants sont ceux qui, parmi les précédents, sont emménagogues, à savoir : la bouze de vache, la bile de bœuf, la myrrhe ^ l’alun, le galbanum, et autres substances semblables ^ on les emploiera en quantité aussi grandes que possible. On évacuera par le bas à l’aide de médicaments évacuants qui ne provoquent pas le vomissement, on les donnera faibles afin que la purgation ne dégénère pas ensuperpurgation. On fera ainsi les pessaires, si on veut qu’ils soient forts : faites cuire à demi du miel, jettez-y celles, parmi les substances à pessaires écrites au livre, qui sont emménagogues j cela fait, disposez ces pessaires comme des suppositoires ; mais qu’ils soient longs et minces. La femme sera couchée sur le dos ; on élèvera les pieds du lit qui répondent aux pieds de la malade ; puis on appliquera le pessaire, et on fera chauffer la partie soit sur un pot de chambre, soit sur tout autre ustensile, jusqu’à ce que le pessaire soit fondu ; si l’on veut qu’il agisse plus faiblement, on l’appliquera enveloppé dans un linge. Si, la matrice étant pleine de liquide, l’orifice se tuméfie et cause l’aménorrhée, il faut procurer le retour des règles par des pessaires, par des bains de vapeur comme il a été écrit, agissant ainsi que pour l’aménorrhée précédente. Si la matrice, se portant en avant, est déviée, il faut procurer le retour des règles comme pour l’aménorrhée précédente. Y a-t-il métrorrhagie ? on n’échauffera ni avec de l’eau chaude ni avec rien autre, on n’emploiera ni diurétiques ni aliments relâchants ; dans le lit le bout du côté des pieds sera plus élevé, afin que le décubitus ne favorise pas le flux ; et en même temps vous emploierez les pessaires astringents. Les écoulements, tout d’abord, et dans leur force, sont sanguinolents ; quand ils diminuent, ils deviennent purulents. Le flux nommé menstrues est plus sanguinolent chez les jeunes femmes, plus muqueux chez les femmes plus âgées.

FIN DU LIVRE DES LIEUX DANS L’HOMME.

    suppression de ἐς est une correction de Cornarius, qui traduit en effet : humore, qui etiam in oculis apparet. Cette correction a été consignée par lui dans K′, qui est un exemplaire d’Hippocrate annoté par lui et conservé dans la Bibliothèque impériale de Vienne ; Mack l’a adoptée. Cela est inutile ; voyez une expression pareille p. 280, l. 23.