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Histoire Ecclésiastique/Avertissement

La bibliothèque libre.
Traduction par Émile Grapin.
Alphonse Picard et Fils, éditeurs (1 (livres I–IV)p. v-viii).

AVERTISSEMENT

L’Histoire ecclésiastique d’Eusèbe formera trois volumes ; le troisième contiendra l’introduction et l’index.

Le texte que nous avons adopté est celui de l’édition critique donnée par M. Ed. Schwartz en 1903, dans la collection publiée à la librairie Hinrichs, de Leipzig, par l’Académie des sciences de Berlin (Die griechischen christlichen Schriftstellern der erstendrei Jahrhunderte). Ce texte a été établi avec grand soin et deviendra pour de longues années la vulgate d’Eusèbe. Quand nous avons cru devoir nous en écarter, nous l’indiquons dans l’Appendice.

La traduction est aussi littérale que possible. Quelques lecteurs peut-être la trouveront lourde et embarrassée ; mais nous ne pouvions donner au style d’Eusèbe les qualités qui lui manquent le plus. Toutefois, bien qu’on paraisse aujourd’hui attacher en France moins de prix à l’aisance et à la clarté, il nous a été impossible d’être toujours aussi entortillé et aussi diffus que l’évêque de Césarée et ses auteurs. Nous en faisons d’avance nos excuses à ceux de nos lecteurs qui ne savent pas le grec. Mais nous n’avons jamais pensé que notre collection dût s’adresser surtout à cette classe du public. Elle doit permettre, au contraire, de s’orienter rapidement et de prendre une connaissance générale d’un morceau à qui peut ensuite contrôler et discuter de près le sens d’une phrase isolée qui l’intéresse. Nous croyons que les historiens et les théologiens sont dans ce cas. C’est à eux que nous offrons le texte original, moins comme un contrôle de notre traduction que comme une invitation à pénétrer plus avant dans le sens et dans les nuances du sens. Autrement, il eût été plus habile pour nous et moins coûteux pour notre éditeur de publier seulement une traduction ; la plupart des lecteurs ne l’eussent pas vérifiée et tous eussent été dans l’incertitude sur le texte traduit. Nous préférons offrir le moyen d’apercevoir promptement les erreurs qu’il est impossible d’éviter dans aucun travail. Nous avons donné tous nos soins pour qu’il y en eût le moins possible. Nous avons aussi cherché la commodité, même matérielle, par les titres courants et quelques indications chronologiques insérées dans la traduction.

Eusèbe est l’auteur de la division des livres en chapitres et des titres auxquels elle correspond. Mais le système des références à l’Histoire ecclésiastique est aujourd’hui fondé sur une division qui ne concorde pas toujours avec celle des manuscrits, telle que du moins M. Schwartz l’a reconnue. Nous donnons dans le texte grec la division établie par M. Schwartz et nous gardons la division traditionnelle dans la traduction, sauf à indiquer par des crochets que le numéro du chapitre est, à cette place, interpolé. Ainsi, au livre premier, p. 82, le chiffre O’ indique la division telle qu’elle peut être établie sur les manuscrits ; c’est le § 2 du chapitre ix de la division traditionnelle, d’après laquelle on cite et l’on continuera de citer. Par suite, une référence à I, ix, 1, reporte à la p. 80, à la dernière phrase du chapitre H’ de l’archétype.

Les titres des chapitres se trouvaient, suivant l’usage des anciens, réunis en tête du livre. Le passage d’un chapitre à l’autre était seulement marqué par le numéro d’ordre. Nous avons cru qu’il serait utile de répéter ces titres à leur place dans la traduction ; nous avertissons, en les mettant entre crochets, qu’ils ne font pas en cet endroit partie du texte authentique.

La présente collection ne comporte pas d’annotation. Nous avons seulement réuni dans un appendice quelques renseignements, soit sur le texte, d’après l’apparat de M. Schwartz et la traduction allemande que M. Nestle nous a donnée de la version syriaque, soit sur les principales particularités de langue qui peuvent causer des méprises, soit sur le fonds, en redressant les erreurs les plus graves d’Eusèbe ou en renvoyant aux ouvrages modernes les plus autorisés. Ces indications réunies forment un premier secours immédiat, mais ne peuvent suppléer le travail personnel de l’historien et du théologien. Nous avons suivi, dans cette partie, la même méthode que dans le § 19 de l’introduction aux Apologies de saint Justin. Cette méthode a été généralement approuvée.

Nous avons le devoir agréable de remercier les personnes qui ont bien accueilli le premier volume de cette collection, les Apologies de saint Justin, et spécialement les critiques qui l’ont fait connaître et l’ont jugé avec une bienveillance dont nous sommes très reconnaissants.