Histoire d’une grande dame au XVIIIe siècle, La princesse Hélène de Ligne/21

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Calmann Lévy (1p. 437-453).

XII


Testament du prince Charles. — Hélène apprend la mort de son mari. — Départ pour Werky. — Mariage d’Hélène avec le comte Potocki.




Le malheureux prince de Ligne avait envoyé sur-le-champ à Bel-Œil les ordres nécessaires pour que les dernières volontés de son fils fussent exécutées ; mais la victoire de Jemmapes qui livrait aux Français toute la Belgique empêcha la famille de Ligne de rentrer à Bel-Œil, qui tomba au pouvoir de l’ennemi. Les volontés du prince Charles étaient exprimées dans un testament écrit peu de temps avant sa mort. On verra qu’il était persuadé, d’avance, de succomber dans cette guerre. Peut-être, las de la vie, cherchait-il cette mort qu’il semblait braver ; mais en tout cas une teinte de profonde mélancolie est répandue dans ces dernières pages :


TESTAMENT DU PRINCE CHARLES DE LIGNE


Comme probablement je serai tué, si ce n’est dans cette guerre, du moins dans quelque autre, je veux qu’on ait bien soin de retrouver mon corps et qu’on fasse mon enterrement avec tous les honneurs de la guerre et dans la plus grande pompe, militaire, s’entend.

Je veux qu’on transporte mon corps à Bel-Œil après l’avoir fait embaumer (car je ne veux incommoder personne), car je tiens à être avec mes bons aïeux, qui ont tous été honnêtes de père en fils.

Je veux que mon cœur soit mis à part dans un mouchoir qu’aura porté celle que j’aime et que je la prie de donner à cet effet. Comme elle a toujours eu mon cœur pendant ma vie, je veux qu’il soit, après ma mort, aussi content qu’un cœur peut l’être dans l’absence de celle qu’il chérit, c’est-à-dire avec quelque chose qui lui a appartenu. Je la prie de faire broder sur le premier coin du mouchoir, Alona, sur le second, Tendresse délicieuse, sur le troisième, Indissoluble, sur le quatrième, du 21 septembre 1787 jusqu’à la date de ma mort.

I. — Toute ma collection d’estampes, ma collection de dessins originaux et généralement tout ce qui est en portefeuille sera vendu au plus offrant. Il faudra voir alors dans quel pays on pourra faire cette vente le plus avantageusement, soit à Paris, Vienne, Londres, ou Amsterdam.

Nota bene. — Si quelqu’un de ma famille voulail l’avoir, il pourra la prendre au prix de l’estimation qui ne pourra pas être moins de cent mille florins d’Allemagne. Car, n’ayant rien de médiocre et les dessins étant reconnus originaux, ils sont vraiment sans prix. Cela fera donc une somme claire et nette de cent mille florins, qui sera tout à fait à moi et indépendante de la succession que mes héritiers naturels doivent avoir et que je leur laisse suivant les lois. Ces cent mille florins seront partagés en deux parts, quatre-vingt mille seront mis à fonds perdu sur la tête de Christine, ma fille bâtarde ; de façon que cela fera huit mille florins par an sur lesquels on prendra la dépense de son entretien, qui pourra être jusqu’à l’âge de quinze ans de cinq cents florins et de mille jusqu’à vingt ans, époque à laquelle elle sera probablement mariée et alors dépensera son argent comme elle voudra. De façon cependant qu’elle ne jouira pas de huit mille florins et que tout l’argent qui aura été épargné jusqu’à l’âge de vingt ou vingt-cing ans, si elle ne se marie pas avant, soit placé à intérêt à quatre ou cinq pour cent, ce qui serait le bien de ses enfants, faisant toujours attention de joindre les intérêts au capital.

II. — Si elle mourait sans enfants, Norokos serait son héritier. Comme je suis le père adoptif de Norokos, cet enfant turc que j’ai trouvé abandonné pendant la guerre, la somme de vingt mille florins restant des cent mille de vente sera mise de même à fonds perdu sur sa tête et suivra les mêmes arrangements que pour la petite Christine. S’il meurt sans enfants, Christine sera son héritière. Je les engage à se marier ensemble pour peu qu’ils aient du goût l’un pour l’autre, c’est la chose que je désire le plus et que je prie le plus ma sœur Christine de faire naître. Je l’établis leur tutrice ; à défaut de ma sœur Christine, je nomme madame la comtesse Thérésa Deitrichstein, ci-devant mariée au comte de Kinski. Je lègue en outre à la petite Christine le portrait de sa mère peint par Le Clerc et la chaîne que je porte au cou, où il y a écrit sur le fermoir :« Ces liens me sont chers. » Je la prie de ne jamais la quitter et de la porter pour se ressouvenir de moi et de la personne qui me l’a donnée.

III. Dispositions pour les domestiques.

Je lègue à Norokos[1], mon fusil turc damasquiné et monté en or ainsi que mon sabre à corbeille d’acier, qui est celui que je portais pendant cette guerre, afin qu’il se rappelle que c’est à la guerre qu’il doit son état et qu’il doit regarder le métier des armes comme sa fortune, son élément, et l’armée comme sa patrie.

IV. — Je lègue à mon père le petit tableau de Le Clerc et le dessin de M. Duvivier représentant tous les deux l’affaire de Pôsig[2], auxquels je prie qu’on suspende ma croix de Mérite et celle de Saint-Georges, puisque c’est à l’exemple que mon père m’a donné que je dois de les avoir gagnées et en écoutant tout ce que le lieutenant Wolff lui a dit en mourant, et m’en ressouvenant toute ma vie que je dois le bonheur de m’être acquis quelques amis dans l’armée.

V. — Je lègue à ma sœur Christine tous mes dessins encadrés avec les miniatures et camées et petits cadres.

VI. — Je lègue à ma fille Sidonie le portrait de sa mère, afin qu’elle se ressouvienne de ne pas l’imiter, et mon sabre turc donné par le prince Potemkin, qu’elle doit toujours avoir dans sa chambre pour faire savoir à ses enfants que mon intention est qu’ils soient tous militaires ; et, à sa première bataille, où j’espère que son fils se distinguera, elle le lui donnera de ma part.

VII. — Je lègue à madame de Kinski, née comtesse Ditrichstein, toutes les estampes encadrées que j’ai à Bel-Œil dans mon appartement, de plus la chaîne que j’ai au col et qui me vient de sa meilleure amie ; c’est à cause de cela que j’ose la prier de la porter tout le temps de sa vie en pensant qu’elle vient de quelqu’un qui a mis tout son bonheur dans celui de madame de Kinski, ce que je suis bien convaincu de pouvoir assurer…

VIII. — Je lègue à madame la princesse de Lichtenstein, née Mandesch, différentes choses que j’ai à Bruxelles et qui seront désignées, de plus ma montre, comme le signe que les plus heureuses heures qu’elle a indiquées étaient celles que je passais avec elle et que jusqu’à la dernière j’ai pensé à elle comme a une amie qui suivait dans mon cœur celle que toujours j’adorai !

IX. — Je lègue à la princesse Jablonowska, née comtesse Czaski, dilférentes choses que j’ai à Bruxelles et qui seront désignées, de plus la bague que j’ai toujours portée avec la devise « Indissoluble », le petit portefeuille, avec la chaîne et les autres portefeuilles ou cassettes où j’ai des lettres et des papiers que j’ai écrits moi-même. Je lui donne cette dernière preuve de ma confiance comme à celle pour qui j’ai le plus de reconnaissance de toutes les bontés qu’elle m’a témoignées, comme à celle qui a toujours le mieux compris tout ce que je sentais et éprouvais de pensées et de peines, enfin comme à une vraie amie que je suis bien sûr de ne pas oublier même dans l’autre monde.

X. — Je lègue à la princesse Linowska, née Thun, la belle édition des œuvres de Shakspeare, et le meilleur cheval anglais de mon écurie à condition qu’il ne dépendra que d’elle seule.

XI. — Je lègue à mademoiselle Caroline de Thun mes huit beaux chandeliers d’argent avec ma belle cafetière, de plus une rente de vingt ducats par an, pour se procurer partout où elle sera et même dans la maison où elle va ordinairement le meilleur fauteuil ou chaise longue qu’on pourra jamais inventer.

XII, — Je lègue à madame de Woina[3] une table et assortiment pour le thé, afin qu’elle se rappelle du plaisir que j’avais d’en aller prendre chez elle ; de plus, deux sabres turcs pour Maurice et Félix, ses enfants.

XIIl. — Je lègue à mon bon ami Poniatowski mon sabre avec la pierre du maréchal Laudon et le baudrier, le priant de le porter s’il avait une affaire devant l’ennemi, en l’honneur de quel-qu’un qui aurait bien voulu donner sa vie pour sauver la sienne. De plus, mon beau cheval Winer afin qu’il en ait soin toute sa vie.

XIV. — Je lègue à mon frère Louis mon sabre du roi de Pologne et mes pistolets de Marlborough.

XV. — Je lègue à mon ami François, comte de Dietrichstein, les armes que j’aurai sur moi lorsque j’aurai été tué ou que j’aurai à moi si je meurs tout simplement, excepté celles données dans des legs particuliers, et je le charge de rassembler et de distribuer les legs ci-dessus, étant bien sûr qu’il ne laissera pas mon corps à l’ennemi. Si cependant il y avait quelque événement comme par exemple s’il était blessé lui-même, il n’épargnera rien pour le ravoir avec les chaînes et autres objets que je porte sur moi.

XVI. — Les portraits de mesdames de Kinski, Lichtensiein, Jablonowska, Linowska et Caroline, celui de Poniatowski et celui que je prie qu’on me procure de madame de Woina seront mis à Bel-Œil dans la tour de mon appartement où sont les estampes en couleur qui appartiennent à madame de Kinski. On aura bien soin d’ôter celui de ma femme qu’on mettra au garde-meuble. Cette chambre devient un temple de l’amitié, dessus la porte il y aura : Chambre des indissolubles.

Je prie qu’on fasse mon buste qu’on mettra au milieu de la tour sur un piédestal, il sera tourné du côté du portrait de madame de Kinski, et je prie mon père de composer et de faire graver sur ce piédestal des vers qui disent le bonheur dont j’ai joui dans cette société ; mais qu’il ne fasse pas d’éloge de moi, et au-dessous de chaque portrait il écrira le portrait en vers de chacun.

XVII. — Dispositions pour les gens (non copié).

XVIII. — Je donne à madame de Kinski mon bon chien Tristan, afin qu’elle en ail bien soin ; il a été pour moi ce que j’étais pour elle, traité comme un bon chien toujours fidèle.

Note de la comtesse Dictrichstein. — On a embaumé le corps, on l’a fait partir pour Bel-Œil, en poste vu les circonstances. On a dit une messe au quartier général de Boux, à laquelle tous les officiers assistaient et les ordres ont été donnés pour lui rendre tous les honneurs à son passage à Mons, où il était connu.

Le mouchoir, pour lui obéir autant que possible, pourra être mis dans son cercueil, la date qu’il demande sera malheureusement du 21 septembre 1787 au 14 septembre 1792.

Ce testament révèle bien des choses, et, malgré la délicatesse mystérieuse avec laquelle le prince s’exprime, il est difficile de ne pas croire que madame de Kinski était l’objet secret de sa profonde affection. On se demande, en lisant ses dernières volontés qui portent l’empreinte d’une âme si élevée, d’un cœur si tendre et si généreux, comment Hélène avait pu le méconnaître et le forcer pour ainsi dire à porter ailleurs sa tendresse. Peut-être n’était elle pas tout à fait responsable de leur désunion, une mère ou une amie comme madame de Rochechouart auraient pu la préserver au début de bien des imprudences. On ne pouvait demander à une enfant de quinze ans l’expérience et la sagesse. Elle commençait depuis deux ans à savoir ce qu’il en coûte pour les acquérir.

Au moment où nous sommes, Hélène était toujours seule à Kowalowka, en proie à une tristesse que rien ne pouvait vaincre.

Quelques graves imprudences que sa passion lui eût fait commettre, Hélène n’avait jamais admis une minute la pensée de devenir la maîtresse du comte. Or elle savait, à n’en pas douter, que chacun lui prêtait ce rôle déshonorant. La douleur que lui causait cette opinion était redoublée par la crainte de l’effet qu’elle pouvait produire sur le comte. C’était un nouvel obstacle à une union déjà si difficile à accomplir. Au moment où, désespérant de l’avenir, Hélène s’abandonnait aux idées les plus sombres, elle apprit tout à coup la nouvelle de la mort de son mari. Ce passage subit du désespoir à la joie la frappa d’abord d’une sorte de stupeur, mais bientôt un seul sentiment envahit son âme, celui de la délivrance ; elle traça en hâte quelques mots à l’adresse du comte.

« Un boulet vient d’emporter le prince Chasles, je suis libre, c’est la volonté divine : ce canon était chargé depuis l’éternité[4]. » Et, tout entière à l’égoïsme de sa passion, elle ne donna pas un regret au premier compagnon de sa vie, pas une larme au père de son enfant. Cette fin glorieuse et émouvante ne lui causa pas un mouvement de pitié.

Puis, comme si la mort eût réellement reçu de Dieu la cruelle mission d’abattre les obstacles qui s’opposaient au bonheur d’Hélène, peu de jours après, le second fils de la comtesse Anna succombait à un mal de gorge gangreneux sans que sa malheureuse mère eût eu le temps de le revoir, enfin pour qu’il ne manquât rien à ce roman invraisemblable, la princesse apprenait presque en même temps la mort du prince Xavier, son frère, qui la faisait héritière de six cent mille livres de rente.

Le comte était arrivé à temps à Niemirow pour revoir son fils, auquel, il faut le dire, Hélène effrayée avait prodigué tous les soins imaginables ; il se hâta d’écrire à la comtesse Anna pour la prévenir du malheur qui venait de les frapper, puis, dans une lettre suivante, il lui annonça la mort du prince Charles, offrant de lui rendre immédiatement son fils aîné François en échange de son consentement au divorce. La pauvre femme ne résista plus, elle promit tout ce qu’on voulut, à la condition toutefois qu’on observerait les formes légales pour obtenir le consentement de la cour de Rome, elle savait que cela exigeait de longs délais et espérait que son mari reviendrait peut-être à elle durant cel espace de temps. Aussitôt après la réponse de sa mère, le petit comte François partit pour la rejoindre accompagné de sa gouvernante et de ses domestiques.

Hélène sans perdre de temps écrivit aussitôt à son oncle dont elle connaissait bien le caractère ; elle lui annonçait la mort de son mari et le conjurait de lui venir en aide pour la liquidation des affaires de son frère, et lui demandait enfin de consentir à voir le comte Vincent qui se chargerait de lui expliquer des questions importantes, difficiles à régler par lettres ; elle fit porter cette missive an prince évêque par le major Hoffmann, gentilhomme polonais attaché au service du grand chambellan.

Cette ambassade réussit à merveille. Le prélat calculant que le comte Vincent Potocki vivant, lui serait infiniment plus utile que le prince de Ligne mort engagea le comte à venir auprès de lui à sa prochaine arrivée à Varsovie ; en attendant il offrait à sa nièce elle-même l’hospitalité à Werky. Hélène lui répondit :


« Décembre 1792


» Mon très cher et très honoré oncle,


» C’est avec la plus infinie gratitude que j’ai appris de M. le major Hoffmann vos bontés paternelles pour moi. Elles ont produit en moi les sentiments les plus véhéments et les plus sensibles. Recevez-en, mon très cher oncle, mes compliments et mes remerciements. J’ai dans ce moment des empêchements qui me mettent dans le cas de ne pouvoir vous faire ma révérence comme je le voudrais, mais aussitôt que la grâce de Dieu le permettra, j’aurai l’honneur d’aller me présenter en personne à vous et de vous réitérer, en cette occurrence, le profond respect avec lequel j’ai l’honneur de me dire, mon très cher et très honoré oncle,

» Votre très humble et très obéissante servante et nièce.


» HÉLÈNE MASSALSKA,
» princesse douairière de Ligne. »

Puis elle écrivit au comte Vincent : « Je ne vous conseille pas d’attendre l’arrivée du prince-évêque pour lui écrire, car il est un peu de ces gens qui, à deux ou trois mois près, ne savent pas quand ils partiront ou arriveront. Vous pouvez envoyer un courrier à Werky qui attende la réponse, cela hâterait peut-être les choses ; mais si le prince-évêque vous voyait, il ferait tout ce que vous voudriez et nous serions heureux. » Le comte ne se décidant pas à aller à Werky et Hélène redoutant son irrésolution et son caractère capricieux s’y rendit elle-même. Elle supplia son oncle d’agir auprès du pape pour hâter les formalités nécessaires au divorce, car elle tremblait sans cesse de voir échouer les projets qui lui tenaient si fort au cœur.

Tout marcha selon les désirs de la princesse et trois mois après la mort du prince Charles de Ligne le mariage d’Hélène et du comte Potocki était célébré à minuit dans la chapelle du couvent des Bernardins près de Werky. Le motif apparent de ce mystère était le deuil de la princesse trop récent pour permettre un mariage officiel ; mais il faut dire qu’en réalité la permission du divorce n’avait pas encore été expédiée de la cour de Rome et n’arriva que trois mois après. Il fallut l’influence du prince-évêque pour qu’un prêtre consentît à célébrer un mariage dans de telles conditions.

En entrant dans la chapelle, au moment d’atteindre à ce bonheur si ardemment souhaité, Hélène éprouvait une émotion profonde, mêlée d’un vague sentiment d’angoisse. Elle s’agenouille auprès du comte, immobile, les yeux fixés en terre, absorbée dans ses pensées. Au moment de monter à l’autel, le comte lui offrit la main pour l’y conduire ; elle se releva, mais tout à coup regardant devant elle avec terreur, elle s’arrêta court, en proie à une hallucination terrible. À la lueur vacillante des cierges elle crut voir devant elle trois cercueils couchés qu’il fallait franchir pour arriver à l’autel. Le comte, effrayé, de l’air égaré d’Hélène, lui en demanda la cause à voix basse ; le son de cette voix la rappela à elle-même, et, chassant par un effort de volonté cette horrible vision, elle monta d’un pas ferme les trois marches de marbre noir qui avaient pris à ses yeux ce sinistre aspect. Les époux rentrèrent à Werky et cet instant d’angoisse fut vite oublié.

Après un séjour assez prolongé en Lithuanie, pendant lequel le grand chambellan visita les propriétés considérables de sa femme, ils revinrent tous deux en Ukraine, et Hélène rentra triomphante dans l’habitation du comte où elle n’avait pénétré qu’en tremblant au moment de sa maladie. Le passé et ses peines étaient oubliés et elle écrivait radieuse à son mari, absent pour peu de jours : « Demain je vais te revoir et le revoir de même, car je ne veux pas que tu changes jamais en la moindre chose : vertus, agréments, esprit, défauts, caprices, tout m’est précieux ; si tu étais plus parfait tu ne serais plus le Vincent peur lequel j’aurais fait toutes les folies possibles, si le ciel miséricordieux n’avait pas permis que tout cela aboutisse à la sagesse. »

  1. Voir le récit de cette affaire, Ch. III, 2e partie.
  2. Voir le récit de cette affaire, Ch. III, 2e partie.
  3. Ces trois dames étaient sœurs.
  4. Cette phrase est de madame de Sévigné. Elle l’écrivait à Bussy-Rabutin à propos de la mort de Turenne.