Histoire de Jonvelle/De Poinctes-Gevigney

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DE POINCTES-GEVIGNEY


Le nom de Poinctes est celui d’un fief situé près de Bussières. Du douzième au dix-septième siècle, cette famille a possédé plusieurs seigneuries sur les frontières de Champagne et de Bourgogne ; Chaudenay, Pisseloup, Velle, Anrosey, furent de ce nombre. Le premier seigneur de cette maison mentionné dans les chartes est Regnaud, mort en 1333. Il prenait le titre de baron de Fayl-Billot, sans doute parce qu’il avait les petites seigneuries de ce bourg. Ses héritiers se sont qualifiés de même jusqu’au seizième siècle. Les derniers barons de ce nom furent Etienne et Pierre, dont le fils, nommé Philippe, épousa Hélène de Montormentier (1480). Il y avait encore des de Poinctes dans le Bassigny en 1789[1].

Vers le commencement du quatorzième siècle, Jean Ier de Poinctes épousa Jacqueline de Gevigney, fille unique de Vuillemin de Gevigney et de Marguerite d’Angirey. Il prit le nom et les armes de Gevigney écartelées des siennes, et plus tard les puînés de sa descendance s’appelèrent de Gevigney, aliàs de Poinctes.

Au dix-septième siècle, paraissent Claude de Poinctes-Gevigney, Françoise Chappuis de Rosières, sa femme, Jean-François et Béatrix, leurs enfants. Jean-François épousa Charlotte de Bernard de Montessus ; sa sœur fut mariée à Claude-Antoine Benoist, bailli de Jonvelle et seigneur de la terre de Voisey, qu’il avait achetée le 2 mai 1697, pour 3,600 livres et deux sous pour livre. Claude, leur père, avait longtemps servi dans la compagnie des gendarmes anglais de l’armée du prince ; Jean-François prit sa place en 1674. Nommé trois ans après capitaine de Jonvelle, par lettres-patentes de Louis XIV, datées du camp de Valenciennes, il prêta serment au roi entre les mains du sieur d’Aligre, grand chancelier de France. Puis, le parlement de Franche-Comté ayant enregistré sa nomination, il prit possession de sa charge le dimanche 21 septembre suivant. La cérémonie se fît à Jonvelle, après la messe paroissiale, devant la maison d’audience du bailliage, en présence des habitants et des sieurs Simon Billot, lieutenant dudit bailliage, et Pierre-Antoine Parisot, procureur d’office, qui donna lecture publique des lettres royales, ainsi que de l’ordonnance de la cour enjoignant à tous de reconnaître le nouveau capitaine de la châtellenie. Le 24 avril 1678, Jean-François de Poinctes-Gevigney paya vingt-trois livres dix sous pour le droit d’apposer ses blasons sur ses cachets, carrosses et autres meubles. Il mourut en 1729[2].

  1. M. JOLIBOIS, La Haute-Marne ancienne et moderne
  2. Archives de la famille de Poinctes-Gevigney