Histoire de Miss Clarisse Harlove/Lettre 305

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Traduction par Abbé Prévost.
Boulé (IIp. 436-441).


M Belford à M Lovelace.

vendredi, 21 juillet, à midi.

M’étant présenté ce matin à la porte de ta divine Clarisse (c’est la qualité que je puis lui donner, comme tu vas l’entendre), elle m’a fait la grâce de me recevoir, aussi-tôt que je me suis nommé. Elle avait passé une nuit supportable ; et quoique foible, m’a-t-elle dit, elle se trouvait mieux qu’hier. Mais j’ai remarqué dans ses regards, qu’elle décline visiblement. Madame Lovick et Madame Smith qui étoient avec elle, lui ont reproché tendrement d’avoir écrit avec trop d’application pour ses forces, et de s’être levée dès cinq heures du matin. Elle a répondu que son sommeil n’avait pas été si tranquille depuis plusieurs mois ; qu’à son réveil, elle s’était senti l’esprit assez libre ; et qu’ayant plus d’une affaire à régler, dans le peu de temps qui lui restait peut-être pour ce soin, elle devait ménager tous les momens. Elle avait écrit à sa sœur, a-t-elle ajouté ; et, n’ayant pas été contente de sa première lettre, elle l’avait recommencée deux ou trois fois. Mais elle était résolue de faire partir son dernier essai. Elle croit pouvoir juger, m’a-t-elle dit, par quelques-unes de mes expressions, que j’étais informé de tout ce qui la concernait elle et sa famille ; et par conséquent, que je ne devais pas ignorer le terrible vœu de son père, dont elle avait eu le malheur de voir si-tôt l’accomplissement, dans la partie qui regardait ses espérances temporelles. C’était une forte raison de trembler pour l’autre ; et cette crainte l’avait obligée d’écrire à sa sœur, pour en obtenir la révocation. J’espère, m’a-t-elle dit, que mon père se laissera fléchir, ou je me croirai fort misérable. Cependant j’ai beaucoup d’inquiétude pour la réponse, car ma sœur a le cœur fort dur. Là-dessus je me suis abandonné à quelques réflexions libres, sur l’injustice et la cruauté de sa famille. Mais elle m’en a fait un reproche, dans des termes si respectueux pour tous ses parens, que s’ils persistent à la maltraiter, ils doivent paraître doublement coupables. J’ai pris le moment où je la voyais capable de tant de générosité et d’indulgence, pour la supplier d’étendre sa bonté sur un homme dont le repentir était égal à ses offenses, et qui ferait toute l’étendue de sa vie de les réparer. Les deux femmes ont voulu sortir, lorsqu’elles ont vu prendre ce tour à notre entretien. Elle s’y est opposée ; et, me regardant d’un œil plus sévère, elle m’a dit que si je retombais encore sur un sujet pour lequel je connaissais son aversion, cette visite devait être la dernière. Mes bons offices, a-t-elle ajouté, n’étoient plus de saison en votre faveur, puisqu’elle avait commencé une réponse, sur le même sujet, à la lettre où Miss Howe la pressait par les mêmes argumens. Vous pouvez lui déclarer, m’a-t-elle dit, que je renonce à lui du fond du cœur ; mais que, malgré toute la certitude de cette résolution, il n’y entre aucune chaleur de ressentiment. Au contraire, dites-lui que je m’efforce de disposer mon cœur à le plaindre (pauvre malheureux ! Quel compte n’a-t-il pas à rendre pour ses parjures !), et que je me croirais bien mal préparée pour l’état où j’aspire, si je n’étais pas capable, après quelques efforts de plus, de me vaincre et de lui pardonner. Les deux femmes avoient les larmes aux yeux. Je me suis senti le cœur si serré, que j’ai gardé le silence pendant quelques momens. Enfin je lui ai donné les noms d’excellence et de bonté incomparable, avec un son de voix altéré, dont j’ai rougi moi-même devant deux personnes de ce sexe. Mais où trouver la force de se défendre contre tant de noblesse et de charmes ? C’est un ange, lui ai-je dit, que je crois avoir devant les yeux. Je devrais être à genoux, madame, pour recevoir des influences qui soient capables de m’entraîner après vous dans le monde où vous aspirez. Cependant que puis-je répondre ! Ouvrez-moi du moins quelque moyen de vous servir ; et faites, s’il est possible, que j’aie la gloire de contribuer à votre satisfaction, pendant que vous serez dans un monde qui n’est pas digne de vous. Je me suis arrêté ; elle n’a pas répondu. J’ai repris : n’avez-vous pas de commission dont il vous plaise de m’honorer, abandonnée comme vous êtes de vos amis, livrée à des étrangers, quoique gens d’honneur, et d’un caractère qui me paraît mériter votre confiance ? Ne puis-je vous être utile pour quelque message, pour quelque lettre à porter, à recevoir ; pour quelque visite que vous m’ordonniez de rendre à votre père, à vos oncles, à votre frère, à votre sœur, à Miss Howe, à milord M à ses sœurs ou à ses nièces ? N’y a-t-il pas quelque office auquel vous puissiez m’employer, indépendamment des vues de mon ami, et du désir que j’ai de l’obliger ? De grâce, madame, ayez la bonté d’y penser. Elle m’a remercié de mes offres ; mais elle ne voyait actuellement, m’a-t-elle dit, aucune occasion de les accepter. Elle voulait attendre l’opinion de Miss Howe sur sa réponse. Jusqu’alors… ma vie et ma fortune, ai-je interrompu, sont dévouées à votre service. Permettezmoi d’observer que vous êtes ici sans secours ; et je connais assez votre malheureuse situation, pour juger qu’elle vous expose à plus d’un embarras. Elle allait m’interrompre, et j’ai lu dans ses yeux un air de mécontentement ; mais je lui ai demandé la permission de continuer. J’ai cherché vingt fois, lui ai-je repris, une occasion pour cette ouverture. Jusqu’à présent la hardiesse m’a manqué. Puisque la glace est rompue, souffrez seulement que je prenne la qualité de votre banquier. Je sais que les obligations vous pèsent ; mais vous n’en aurez à personne. Votre bien vous suffit, s’il était entre vos mains ; et je consens à me rembourser par les voies communes, soit que le ciel vous conserve ou vous ôte la vie. Je vous assure, de plus, que mon malheureux ami ne saura jamais que vous ayez accepté mes offres. Permettez que cette bagatelle… et j’ai laissé tomber derrière son fauteuil un billet de banque de cent livres sterling, que j’avais apporté dans cette vue. Tu n’en aurais jamais rien su, si j’avais pu l’engager effectivement à le recevoir. Mais, après m’avoir témoigné civilement qu’elle n’était pas insensible à la reconnaissance, elle m’a déclaré d’un ton absolu, qu’elle n’entendrait plus un mot de ma bouche avant que j’eusse repris mon billet. Je n’ai pu résister à ses ordres ; et lorsque je lui ai fait des excuses, en lui disant encore que je ne pouvais supporter qu’une ame telle que la sienne fût exposée à des embarras de cette nature, parce que la privation d’une abondance dans laquelle elle était née… elle m’a répondu, en m’interrompant : " votre bonté, monsieur, vous fait juger trop favorablement de moi. Cependant j’espère que rien n’aura le pouvoir d’affoiblir mes principes ; la décadence de ma santé servira de plus en plus à m’y confirmer. Ceux qui m’ont fait languir quelques jours dans une prison, s’étoient promis sans doute que cette cruelle méthode me forcerait d’entrer dans toutes leurs mesures ; mais j’ai reçu du ciel une ame supérieure à la fortune. Les personnes de cette espèce connaissent peu la force des principes naturels, lorsqu’elles se figurent que la prison ou le besoin puisse les faire oublier, pour éviter des maux qui ne sauraient être d’une plus longue durée que la vie ". Quelle grandeur ! Il n’est pas surprenant qu’une vertu si bien établie ait résisté à tes artifices ; et que, pour arriver à ton malheureux but, elle t’ait forcé d’avoir recours à d’horribles inventions qui lui ont ôté l’usage des sens. Les deux femmes ont paru extrêmement touchées, et j’ai entendu Madame Lovick, qui disait à l’oreille de l’autre : ce n’est point une femme, Madame Smith ; c’est un ange que nous avons avec nous. Elle a paru satisfaite de la soumission que j’avais eue pour ses volontés ; et nous ayant priés tous d’approcher un peu plus près d’elle : " vous m’avez témoigné plusieurs fois, a-t-elle repris, en s’adressant aux deux femmes, quelque désir d’apprendre une partie de mon histoire. Aujourd’hui que vous me paroissez libres, et que M Belford, à qui j’ai diverses raisons de croire que toutes mes aventures sont connues, peut vous rendre témoignage de la vérité de mon récit, je veux satisfaire votre curiosité ". Les deux femmes ont marqué beaucoup d’empressement pour l’entendre. Elle a commencé une narration que je m’efforcerai de répéter ici dans ses propres termes ; car je suis persuadé, Lovelace, qu’il vous paraîtra fort important d’apprendre quel tour elle donne à vos barbaries, et de connaître le fond de ses sentimens. Vous jugerez vous-même quel fond vous devez faire sur les espérances que vos amis conservent en votre faveur. " lorsque j’ai pris ce logement, nous a-t-elle dit, je ne me proposais pas d’y faire un long séjour. C’est ce que je vous dis alors, Madame Smith ; et j’évitai, par cette raison, de me faire connaître autrement que pour une jeune et malheureuse créature que la séduction avait enlevée aux meilleurs parens du monde, et que le ciel venait de sauver des plus dangereuses mains. Je me crus obligée de vous donner cette courte explication, pour diminuer votre surprise, à la vue d’une jeune fille qui arrivait chez vous tremblante, hors d’haleine, vêtue d’une mauvaise robe pardessus la sienne, demandant tout à la fois un logement et de la protection, n’ayant que sa parole à donner pour votre paiement, et portant tous ses effets dans un mouchoir de poche. Ma subite absence, lorsque je me suis vue arrêtée pendant trois jours et trois nuits, a dû redoubler votre étonnement : et quoique M Belford, qui sait peut-être mieux que moi-même la plus noire partie de mon histoire, vous ait informées, comme vous me l’avez dit, que je suis plus malheureuse que coupable, je me crois obligée de ne pas laisser à d’honnêtes gens le moindre doute de mon caractère. Il faut donc vous apprendre que dans une occasion (je pourrais dire dans une seule occasion, mais elle est essentielle) j’ai manqué d’obéissance pour des parens d’une indulgence extrême : car ce que d’autres nomment cruauté dans leur conduite, ne vient que d’un excès d’affection et de la douleur qu’ils ont eue de me voir répondre mal à leurs espérances. J’ai reçu, mais d’abord avec l’aveu de ma famille, les soins d’un homme de naissance, et tout à la fois, comme la suite l’a prouvé, du plus mauvais caractère dont je crois qu’il y ait jamais eu d’exemple. Mon frère, qui est un jeune homme fort attaché à ses opinions, se trouvait alors absent. à son retour, une ancienne inimitié lui fit désapprouver des visites qui avoient commencé sans sa participation. Il avait beaucoup d’ascendant sur notre famille. Après m’avoir présenté plusieurs autres partis, qu’on me laissa la liberté de rejeter, il introduisit un homme extrêmement désagréable, choquant même pour toute personne indifférente. Je ne pus m’accoutumer à le voir. Tous mes proches ne laissèrent pas de s’unir, pour me forcer de le prendre ; d’autant plus qu’une rencontre sanglante, entre mon frère et le premier, leur avait fait prendre pour celui-ci des sentimens de haine. En un mot, ils me firent une prison de ma chambre ; et je me vis si maltraitée, que, dans un transport de chagrin, je pris la résolution de m’évader avec l’objet de leur aversion. Vous condamnerez ce dessein ; mais j’étais persécutée sans ménagement. Cependant je m’en repentis presque aussitôt, et je me déterminai à demeurer, sans me défier néanmoins de son amour, parce que personne ne m’en jugeait indigne, ni de son honneur, avec une fortune qui n’était pas méprisable : mais j’eus l’imprudence (mes parens disent la méchanceté, et m’accusent encore de les avoir quittés volontairement), j’eus la folie de lui accorder un entretien particulier. Je fus trompée ; assez indignement trompée, je dois le dire, quoique toutes les jeunes personnes dont le malheur a commencé par une témérité de la même nature, puissent apporter la même excuse. Après m’avoir fait passer quelque tems dans une maison d’honneur, où je n’ai point de reproche à craindre pour ma conduite, il me procura un fort beau logement à Londres, pour attendre d’autres arrangemens. Mais le temps ne m’a que trop appris dans quel lieu j’étais tombée. Il le savait ; cette connaissance entrait dans ses desseins. Londres était un pays étranger pour moi. D’où seraient venues mes défiances ? Ne me demandez pas d’explication sur la suite de mon malheur. Quelles inventions, quels cruels artifices n’a-t-on pas employés ! Car je ne lui ai pas donné la moindre occasion, pas le moindre avantage qui puisse m’être reproché ". Ici, se couvrant le visage de son mouchoir pour cacher ses pleurs, elle s’est arrêtée un moment ; ensuite elle s’est hâtée de reprendre, pour écarter apparemment un odieux souvenir : " je me suis échappée enfin de cette infame maison, et le ciel m’a conduite dans la vôtre. M Belford m’oblige de croire que mon cruel persécuteur n’a point eu de part à ma dernière disgrâce. Mais je ne doute pas que le but de ceux qui m’ont fait cet outrage, n’ait été de me faire retomber entre leurs mains ; car je ne leur dois rien… à moins, " a-t-elle ajouté d’un ton plus foible, et s’essuyant encore les yeux, " que je ne doive les payer de ma ruine ". Je vous jure, madame, lui ai-je dit, en attestant le ciel en ta faveur, que tout coupable qu’il est sur tout le reste, il est innocent de ce dernier attentat. " qu’il le soit donc, a-t-elle repris ; je souhaite qu’il le soit. Ce tourment, quelque douloureux qu’il ait été pour moi, est un des plus légers que j’aie soufferts. Mais vous pouvez observer ici, Madame Lovick, pour satisfaire la curiosité que vous m’avez témoignée plusieurs fois, que je n’ai jamais été mariée. M Belford ne peut avoir ignoré que je ne l’étais pas ; et je déclare aujourd’hui que je ne le serai jamais. Cependant je rends grâces au ciel d’avoir veillé à la conservation de mon innocence. à l’égard de mes avantages naturels, je suis née d’une famille distinguée. J’ai, par mes propres droits, une fortune au-dessus du commun, indépendante de mon père même, si je le voulais ; mais je ne le voudrai jamais. Mon père est très-riche. J’ai pris un nom qui n’est pas le mien, lorsque je suis entrée dans cette maison : c’était dans la vue de me dérober au perfide, qui s’engage désormais, par la bouche de M Belford, à finir ses persécutions. Mon nom réel, vous le savez, est Harlove ; Clarisse Harlove. Je n’ai pas encore vingt ans. J’ai une excellente mère, digne d’une meilleure fille. Je dois le même témoignage à la bonté de mon père. Ils m’adoraient tous deux. J’ai deux oncles d’un fort bon caractère, jouissant d’une immense fortune, jaloux de l’honneur de leur famille, que je me reproche d’avoir blessé : je faisais la joie de leur coeur. Leurs maisons, comme celle de mon père, étoient des lieux que je pouvais dire à moi. Ils voulaient m’avoir chez eux tour à tour, et j’étais quelquefois le sujet d’une tendre querelle. Je passais deux mois chez l’un, deux chez l’autre, six chez mon père, et le reste de l’année chez d’autres chers amis, qui faisaient leur bonheur de me voir. Pendant tout le temps que j’étais chez l’un ou chez l’autre, j’étais accablée des lettres continuelles de ceux qui languissaient pour mon retour. En un mot, j’étais chérie de tout le monde. Les pauvres et les malheureux ne me quittaient pas, sans avoir reçu quelque soulagement à leur misère. Mes mains n’étoient jamais fermées dans l’occasion de faire du bien : aujourd’hui je suis pauvre moi-même. Ainsi, mesdames, vous ne me prendrez plus pour une femme mariée ; il est juste que je vous fasse cet aveu. Je suis actuellement, comme je le dois, dans un état d’humiliation et de pénitence, pour la téméraire démarche qui a produit tant de maux. Je me flatte d’obtenir le pardon du ciel, parce que je m’affermis dans la disposition de pardonner à tout le monde, sans excepter l’homme qui m’a jetée, par son ingratitude, et par d’horribles parjures, dans l’abîme où je suis. Mais je ne puis espérer que ma famille me pardonne jamais. Mon refuge est la mort. Il n’y en a point de si cruelle qui ne me paroisse plus supportable que d’être la femme d’un homme qui m’a trompée, lorsque j’avais fondé de meilleures espérances sur sa naissance, son éducation et son honneur. Je vois qu’après avoir fait autrefois les délices de tout le monde, je ne suis propre aujourd’hui qu’à causer de la douleur ou de la pitié. Vous qui ne me connaissez que par mon propre récit, vous en êtes touchées jusqu’aux larmes ; j’admire votre bonté. Mais il est temps de finir cette triste apologie. La tendresse de vos cœurs vous y rend trop sensibles (effectivement il échappait des sanglots aux deux femmes ; et je n’étais guère moins attendri). Il me suffit de vous avoir donné une légère connaissance de ma situation, et quelques motifs de confiance pour mon caractère et pour mes sentimens. Votre compassion ne tombe pas sur une ingrate. D’ailleurs, je ne crains pas qu’elle vous lasse par sa durée. Ma perspective la plus proche est la mort. Si je vis assez pour me voir déchargée d’une pesante malédiction, qui n’est déjà que trop accomplie dans tout ce qui regarde ce monde, c’est tout ce qui me reste à désirer ; et j’entendrai sonner ma dernière heure avec toute la joie d’un voyageur fatigué, qui arrive à la fin d’une course pénible ". Alors, penchant la tête contre le dos de sa chaise, et se couvrant le visage de son mouchoir, elle est demeurée quelques momens comme ensevelie dans sa douleur et dans ses larmes. La voix nous a manqué à tous pour lui répondre. Insensible comme tu l’es, ta présence, peut-être, nous aurait fait rougir d’une foiblesse, dont je m’imagine que tu ne fais que rire en lisant ma lettre. Elle s’est ensuite retirée dans sa seconde chambre, où son abattement l’a forcée de se mettre au lit. Je suis descendu avec les deux femmes, et pendant une demi-heure nous nous sommes livrés à l’admiration. Madame Lovick et Madame Smith ont répété vingt fois qu’il leur paroissait incroyable que dans le monde entier, il pût se trouver un homme assez barbare pour offenser volontairement une femme si charmante. Elles ont remercié le ciel d’avoir conduit un ange dans leur maison. C’en est un, je le crois comme elles ; aussi sûrement que milord M a présentement un diable dans la sienne. Je te hais, Lovelace. Par ma foi, je te hais. Il me semble qu’à chaque moment ma haine augmente.