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Histoire de Miss Clarisse Harlove/Lettre 363

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Traduction par Abbé Prévost.
Boulé (IIp. 538).

Dimanche, à 8 heures du matin.

Je n’ai pas quitté la maison de Smith jusqu’au moment où j’ai vu pour la dernière fois les dépouilles mortelles de la divine Clarisse. La triste Madame Norton, voyant fermer le cercueil, a coupé quatre boucles de ses charmans cheveux, dont elle en a donné une au colonel, qui veut la faire enchâsser dans ce qu’il trouvera de plus précieux, pour la porter toute sa vie sur son cœur.

Le convoi funèbre est parti entre quatre et cinq heures du matin ; M Morden l’escorte à cheval, avec tous ses gens ; il m’a promis, non seulement d’entrer dans mes intentions, que toutes les puissances de la terre ne m’empêcheront point de regarder comme un devoir sacré ; mais encore de me rendre compte, par un exprès, des obstacles ou des facilités auxquelles je dois m’attendre.