Histoire de la République de Florence/Aux femmes

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Delloye, éditeur & Garnier frères, libraires (p. v-vi).

AUX FEMMES.


Privée, dans une histoire civile, du moyen de soutenir une cause à laquelle j’ai consacré d’humbles efforts, je la dédie aux femmes qui veulent une réforme, je la dédie à un principe, celui d’une amélioration dans leur sort, celui d’un honneur moins frivole et d’une carrière plus étendue.

S’il faut s’étonner que les femmes se soient contentées si longtemps d’une existence et d’une vertu bornées (mais les femmes supérieures ne s’y renfermèrent jamais), il ne faut qu’en protester plus énergiquement pour leur réveil, leur courage, leur probité, ces qualités qui nous feront enfin parvenir au mérite véritable.

L’esprit, d’ailleurs, n’a pas de sexe ; la science, la justice, le droit, n’en ont pas. Dès que la femme a l’intelligence, elle atteint tout ce que l’intelligence humaine atteint, et jamais on ne s’est informé du sexe des vérités.

Tandis que toutes les femmes auront un honneur comme une vertu plus éclairés, quelques femmes formeront avec les hommes cette aristocratie morale dont l’honneur et la vertu aussi seront l’égide, et où, sans doute, l’avenir, la préservation et la gloire du monde sont attachés.