Histoire des églises et chapelles de Lyon/Saint-Joseph de Bellecour

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H. Lardanchet (vol. IIp. 262-263).

JÉSUITES DE SAINT-JOSEPH À BELLECOUR

Outre le collège, les Jésuites possédaient à Bellecour une résidence appelée maison professe de Saint-Joseph. La fondation en fut faite, en 1606, par François de Canillac, qui, en entrant dans la Compagnie de Jésus, donna toute sa fortune pour cette création. C’est ce que rapporte l’historien Brossette dans son Éloge historique de Lyon. On croit qu’il y eut opposition à cette fondation de la part du consulat ; on prétendait que cette maison était opposée aux clauses de l’acte de 1604, par lequel la ville de Lyon avait remis aux Jésuites le collège de la Trinité. On ne trouve rien d’important pour l’histoire de cette maison jusqu’en 1660, époque où la ville certifia que cette maison était destinée au noviciat et qu’il ne s’y trouvait point de classes.

Dans l’histoire de cette maison, on trouve mention d’un incendie survenu le 25 août 1703. Les Jésuites reçurent à cette occasion 300 livres d’indemnité de la part de la ville. Ils en obtinrent, en 1707, l’exemption de l’entrée du vin pour 60 asnées. En 1726, ils se firent aider pour la construction d’un bâtiment destiné aux retraites ; la ville leur accorda pour cela de fortes sommes : trois mille livres en 1726, et autant l’année suivante.

L’église Saint-Joseph des Jésuites de Bellecour, au xviie siècle (d’après le plan de Simon Maupin).

Dans cette maison habitèrent, durant près de deux siècles, des savants et des saints tels que les historiens Ménestrier et Colonia, le mystique Croisel et tant d’autres dont s’honorent les lettres lyonnaises et l’histoire du bien.

La construction de l’église Saint-Joseph date du xviie siècle ; on ne négligea rien pour qu’elle fût un édifice digne de celui qui devait l’habiter. Le tabernacle du maître-autel fut inauguré le 6 juin 1694. En 1733, le Père de Galliffet, supérieur de la maison, fit faire quelques modifications à l’autel ; on enleva le couronnement qui cachait le tableau, et on en fit édifier un plus petit par le sculpteur Perrache. Le 17 décembre 1730, on payait au sieur Rapatel, sculpteur, le prix de quatre statuettes exécutées pour la chapelle Saint-Joseph-des-Champs ; le même artiste fut chargé de ciseler le retable de l’autel avec ornementation de fleurs sur la grande corniche, les coquilles et les consoles du milieu ; il devait également sculpter un cœur enflammé entouré d’une couronne sur le coffre de l’autel ; tous ces dessins avaient été faits par l’architecte Delamonce. Le même avait dessiné les plans du marchepied et d’une table d’autel en chêne dont l’exécution fut confiée à Jean Pansin, menuisier. Le 28 juin 1735, Delamonce reçut encore du père Gallifet, recteur, 250 livres pour un tableau représentant l’adoration du Sacré-Cœur de Jésus, destiné à l’église Saint-Joseph.

JÉSUITES DU PETIT-COLLÈGE

Le 15 octobre 1625, une dame de Chevrières de Gadagne avait fait don aux Pères Jésuites d’une somme de 24.000 livres pour la construction d’un second collège. Le