Histoire du chevalier Grandisson/Lettre 121

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Nouvelles lettres angloises, ou Histoire du chevalier Grandisson
Traduction par Abbé Prévost.
(tome VIIIp. 28-40).

LETTRE CXXI.

Le Chevalier Grandisson à sa Femme.

Lundi 19 Février.

Vous me demandez des circonstances, mon très-cher Amour ; & maintenant qu’après avoir vu Clémentine, j’ai de fortes espérances d’un prompt rétablissement pour son repos & pour sa santé, j’en aurai plus de satisfaction à vous obéir.

Hier, vers cinq heures, j’étois dans ma chaise-à-porteurs, au lieu qu’on m’avoit nommé. Laura, ayant reconnu ma livrée, s’avança pour se faire appercevoir ; & lorsqu’elle crut avoir rencontré mes yeux, elle courut vers une porte voisine, en joignant affectueusement les mains. Je la suivis aussi-tôt. Graces au Ciel, graces au Ciel ! répéta-t-elle plusieurs fois, lorsqu’elle me vit derriere elle. Hâtez-vous, chere Laura, lui dis-je avec quelque émotion, de me conduire à votre Maîtresse ; & je m’arrêtai à la porte, pour attendre les ordres de Clémentine. Laura ne fut qu’un instant à reparoître. Elle me tint la porte ouverte, & me salua sans ouvrir la bouche.

Les rideaux qui étoient tirés, donnoient un air fort sombre à la chambre. Mais la dignité de l’air & du mouvement de Clémentine ne me laissa aucun doute. Elle étoit débout, appuyée sur le dos d’un fauteuil.

Un genou à terre, prenant sa main tremblante, quelle joie, lui dis-je, quel ravissement, Mademoiselle, de vous voir en Angleterre ! Je pressai sa main de mes levres ; & me levant, je la priai de s’asseoir ; car elle trembloit, elle soupiroit ; elle s’efforçoit de parler, & pendant quelques momens elle n’en avoit point la force.

J’appellai Laura, dans la crainte qu’elle ne tombât sans connoissance.

Oh ! cette voix si chere ! s’écria-t-elle. Et pouvez-vous sentir quelque satisfaction de me voir ? Moi, une Fugitive, une Ingrate, une Fille dénaturée ? Ô Chevalier ! ne souillez point votre caractere, en approuvant une démarche telle que la mienne.

Je vous vois, Mademoiselle, avec la plus vive joie. Votre Frere, votre Ami, se félicite de votre heureuse arrivée.

N’ajoutez pas un mot, Chevalier, sans m’avoir appris si j’ai un Pere… si j’ai une Mere !

Graces au tout-puissant, Mademoiselle, vous les avez tous deux.

Elle leva ses deux mains jointes. Graces, en effet, graces te soient rendues, ô Ciel ! que j’ai toujours imploré pour eux. Le désespoir auroit été mon partage, si je ne les avois plus. Je tremblois de vous le demander. Je me serois regardée comme la plus détestable des Parricides, si j’avois perdu l’un ou l’autre.

Ils sont, à la vérité, dans la plus mortelle inquiétude pour vous. Ils se croiront heureux, lorsqu’ils apprendront que vous êtes en bonne santé, & sous la protection de votre Frere.

Hélas ! en êtes-vous sûr ? Quelle contrariété ! Eux, si bons, & néanmoins si cruels ! moi, si respectueuse, & cependant une Fugitive ! Mais dites-moi, Monsieur ; déterminée, comme je l’étois, à ne pas entrer dans un état que j’honore trop pour ne pas l’embrasser avec répugnance, me restoit-il une autre ressource que de me dérober à leurs cruelles persuasions ? Ah ! que ne m’accordoient-ils un cloître ? Mais répondez à ma question, Chevalier.

Jamais, Mademoiselle, jamais ils ne vous auroient forcée. Ils m’ont déclaré cent fois qu’ils n’avoient pas ce dessein.

Ils ne m’auroient pas forcée, Monsieur ! N’ai-je pas vû mon Pere à genoux devant moi ? Les yeux de ma Mere m’en disoient plus que sa bouche n’auroit pû prononcer ; l’Évêque étoit parvenu à détacher le Pere Marescotti des intérêts… de la Religion, ai-je pensé dire, mais de ceux du moins d’une vocation irrésistible. Jéronimo même entroit dans leurs mesures. Quel secours me restoit-il ? Le Général sans pitié ! Je devois trouver, à mon retour de Florence, le Comte de Belvedere & tous ses Parens, le Général à leur tête. J’étois informée de tout, & qu’on ne m’attendoit à Boulogne que pour la célébration. Ma belle-Sœur, ma seule Avocate en Italie, s’est laissée attendrir, il est vrai, par la pitié ; mais on l’a sû, & cette raison même lui a fait ôter la liberté de quitter Naples. Dans d’autres tems, on m’a refusé celle d’aller à Urbin, à Naples, à Rome. Avois-je le choix d’un autre parti que la fuite, pour éviter la profanation d’un Sacrement ?

Ma chere Sœur ne laisse pas de se reprocher, à elle-même, de la témérité dans une démarche si extraordinaire. À ce moment même, ne reçoit-elle pas son Frere dans une Chambre obscure ? D’où peut venir cette douce confusion ? Mais ce qui est fait, est fait. Votre conscience est une Loi pour vous. Le repentir suivra infailliblement, si votre conscience vous accuse : & si vous croyez qu’elle vous justifie, qui pourra vous condamner ? Jettons les yeux devant nous, Mademoiselle. Je n’approuve point, dans vos Amis, la véhémence de leurs persuasions. Cependant quels Parens ont jamais traité leur Fille avec plus d’indulgence ? quels Freres ont eu, pour leur Sœur, une affection plus désintéressée ?

J’avoue, Monsieur, que mon cœur prend quelquefois parti contre moi. Mais, répondez à cette question : Pensez-vous que contre mon inclination, contre la justice, contre le mouvement de ma conscience, j’aie dû me marier par soumission pour mes Parens ?

Non, Mademoiselle.

Hé bien, Monsieur, je m’efforcerai du moins d’être tranquille sur cet article. Mais une Femme a besoin d’un Protecteur : voulez-vous entreprendre, Monsieur, de soutenir cette vérité pour moi ?

J’y consens, Mademoiselle ; & mon espérance augmentera pour le succès, si vous promettez de renoncer à l’idée du Cloître.

Ah, Chevalier !

Ma chere Sœur me permet-elle une question à mon tour ? N’espérez-vous pas qu’à force de résistance, l’opposition pourra se réfroidir, & qu’à la fin vous ferez entrer votre Famille dans des vues pour lesquelles vous lui avez trouvé jusqu’ici une extrême aversion ?

Ah, Chevalier ! s’ils pouvoient consentir…

Très-chere Sœur ! leur raisonnement n’est-il pas le même ? s’ils pouvoient obtenir votre consentement…

Ah, Chevalier !

Verroit-on la fin d’un débat de cette nature ? & jamais…

Je vois votre conclusion, Monsieur. Vous jugez que dans un débat entre des Parens & leur Fille, c’est la Fille qui doit céder. N’est-ce pas ce que vous voulez conclure ?

Non, Mademoiselle, si c’est contre la justice & la conscience. Mais il y a des cas où, ni l’un, ni l’autre parti ne doit pas être son propre Juge.

Mais enfin, Monsieur, vous vous rendez au motif de la conscience : que le Ciel ne cesse jamais de vous bénir !

Admirable Clémentine !

Et vous êtes propre à nous servir de Juge. Soyez le mien, si jamais il m’est permis de plaider ouvertement ma cause.

Alors, Mademoiselle, il n’y aura point de considération qui puisse me faire trahir un sentiment que je crois juste… Mais n’obtiendrai-je point la permission de voir les traits d’une chere personne, dont j’ai toujours respecté l’ame ?

Laura, dit-elle alors à sa Fille, faites préparer le Thé. J’ai pris, Monsieur, l’usage du Thé depuis mon arrivée. La Dame de cette Maison est fort obligeante. Mais permettez-moi de sortir pour quelques momens.

Elle sortit avec un soupir, appuyée sur Laura.

Cette Fille étant bientôt revenue avec de la lumiere, elle plaça les flambeaux sur la table, & se tourna d’un air fort ému. Ô Monsieur le Chevalier, me dit-elle d’un ton qui ne l’étoit pas moins, au nom de tous les Saints du Ciel, engagez ma Maîtresse à retourner promptement en Italie !

Un peu de patience, chere Laura. Tout prendra une heureuse face.

C’est moi, Monsieur, c’est la malheureuse Laura qui en sera la victime. Le Général me tuera. Hà ! pourquoi me suis-je laissée persuader de partir avec ma Maîtresse ?

Un peu de patience, vous dis-je. Si vous avez tenu une bonne conduite, je vous assure de ma protection. Votre navigation a-t-elle été favorable ? Le Patron du Vaisseau, & ses Officiers, ont-ils eu des manieres civiles ?

Oui, Monsieur. Sans cela, ma Maîtresse & moi, nous ne serions pas vivantes à présent. Ô Monsieur ! que nous avons souffert pendant ce voyage, à la réserve des trois derniers jours ! Mais le Patron a toujours été le plus civil des hommes.

Je lui ai demandé pourquoi je ne voyois point son jeune compagnon, en le nommant d’après la Lettre de Jeronimo. Il est sorti, me dit-elle, pour acheter quelques provisions. Ô Monsieur ! nous menons une vie bien triste. Ne sachant point la langue, ni les usages du Pays, notre unique ressource est dans ce jeune homme.

Je m’informai de la conduite & du caractere des Gens de la Maison, dans la vue, s’il y avoit le moindre sujet de plainte, d’en prendre occasion pour solliciter plus fortement Clémentine d’accepter un logement chez Mylady L… Laura leur rendit un bon témoignage. C’est une Veuve, avec ses trois Filles. Le Patron du Vaisseau est de leurs parens, & les avoit recommandées à Clémentine, lorsqu’il avoit su dans quel quartier de la Ville elle vouloit se loger. À combien de dangers ne s’est-elle pas vue exposée ! Et quel bonheur qu’entre tant de Gens, par les mains desquels son entreprise l’a fait passer, elle n’ait trouvé que des Gens d’honneur ! Pauvre Infortunée ! Avec quel oubli de son sort ne s’est-elle pas hâtée de fuir le mal qu’elle a cru le plus pressant ! Mais elle n’étoit pas en état de peser tous les risques auxquels sa résolution l’exposoit.

Souvent, Monsieur, reprit Laura, souvent je l’ai conjurée à deux genoux de prendre une plume & de vous écrire. Mais elle n’avoit pas toujours la tête assez tranquille, pour se déterminer ; & lorsqu’elle devenoit plus calme, elle me disoit qu’elle craignoit de vous voir ; que vous n’approuveriez point sa téméraire démarche, & qu’elle ne pourroit supporter votre mécontentement. Elle se reprochoit sans cesse de s’être engagée dans une folle entreprise. Si vous vous étiez trouvé à Londres, Édouard auroit pris des informations de loin, & peut-être auroit-elle consenti à vous voir ; mais pendant plusieurs jours sa tête n’a pas été assez composée pour écrire. Cependant l’impatience d’apprendre des nouvelles de sa Famille, l’a forcée enfin de demander une plume.

Pourquoi demeure-t-elle si long-temps absente ? Allez, chere Laura, & dites-lui que j’attends l’honneur de la voir.

Laura étant sortie, je vis bientôt paroître sa Maîtresse, la vue baissée & d’un air de dignité timide. Je m’empressai d’aller au-devant d’elle… Ma Sœur, mon Amie, ma très-chere Clémentine (en baisant sa main), quelle joie, je le répete, de vous voir en Angleterre ! Regardez donc votre Frere ! Votre Protecteur ! Honorez-moi de votre confiance. Acceptez ma protection. Votre honneur, votre repos, me sont aussi chers que ma propre vie.

Elle trembloit, elle soupiroit, & sa langue demeuroit sans mouvement. Je la conduisis sur un fauteuil, & m’asseyant près d’elle, je pris ses deux mains dans les miennes. Elle fit quelques efforts pour parler. Remettez-vous, Mademoiselle : comptez sur les plus tendres attentions, sur tout le zele d’un véritable Frere.

Généreux homme, me dit-elle enfin ; êtes-vous capable de me pardonner ? Est-ce du fond du cœur que vous me témoignez de la joie ? Je veux m’efforcer de me remettre. Vous m’avez parlé du reproche que je me fais à moi-même. Hélas ! je m’en fais réellement. Ma démarche porte une triste apparence ; cependant je ne puis condamner, ni consentir que vous condamniez mes motifs.

Je ne les condamne point, Mademoiselle. Tout ne sauroit manquer de tourner heureusement. Reposez-vous sur mes conseils & sur ma protection. Mes Sœurs, leurs Maris, toutes les personnes que j’aime, sont remplies d’admiration pour vous. Vous allez vous trouver dans une Société de cœurs tendres, qui se feront honneur de votre confiance.

C’est verser du baume dans les blessures du mien. Qu’est-ce qu’une Femme, lorsqu’elle croit avoir des difficultés à combattre ? Ma terreur a commencé trop tard ; j’étois embarquée, le Vaisseau avoit déja mis à la voile ; je ne fus pas capable de changer les ordres que j’avois donnés, jusqu’à ce que le vent, qui avoit été favorable à mon départ, mit un obstacle invincible à mon retour. Alors je n’osai m’abandonner trop à mes tristes réflexions, dans la crainte de voir renaître mon ancienne maladie. Mais il n’est pas juste que je vienne troubler votre bonheur. Cependant permettez-moi d’observer qu’entre les personnes dont vous me promettez un si tendre accueil, vous ne nommez point la principale… Que pensera-t-elle de Clémentine. Mais assurez-la, Monsieur, & soyez bien persuadé vous-même, que jamais je n’aurois mis le pied sur le rivage d’Angleterre, si vous n’aviez été marié. Ô Chevalier ! si j’apporte quelque trouble à votre repos, personne n’aura plus d’horreur pour moi, que moi-même.

Généreuse, noble Clémentine ! le Ciel m’est témoin que votre bonheur est essentiel au nôtre. Mon Henriette Byron est une autre Clémentine. Vous êtes une autre Henriette. Je vous ai nommées cent fois des Sœurs en perfections & en vertus. Dans les dernieres Lettres dont vous m’avez honoré, vous paroissiez souhaiter de la connoître. Vous la connoîtrez, & je suis sûr pour elle de votre affection. Les vœux que vous avez faits pour me voir à elle, l’ont déterminée à me rendre heureux. Elle sait toute notre Histoire. Elle est préparée à vous recevoir comme la plus chere de ses Sœurs.

Divine Mylady Grandisson ! On m’a parlé de son caractere. Je vous félicite, Chevalier. Vous avez cru avec raison que j’aurois été vivement affligée, si vous aviez fait un choix indigne de vous. Vous voir heureux avec une Femme de cet ordre, & persuadée que je ne mérite aucun blâme pour avoir refusé votre main, rien ne contribuera tant à rétablir le calme dans mon esprit. Lorsque je me sentirai plus de courage, & que mon cœur sera soulagé de quelques parties de ses peines, vous me présenterez à Mylady Grandisson. Jusqu’alors, dites-lui que je l’aimerai, & que je croirai lui devoir une éternelle reconnoissance pour avoir fait le bonheur d’un homme que je me flattois autrefois de pouvoir rendre heureux aussi, si des motifs supérieurs ne s’y étoient opposés.

Elle tourna la tête pour cacher apparemment une douce rougeur dont son visage s’étoit couvert, & les larmes qui couloient sur ses deux joues… Mon admiration pour une grandeur d’ame, à laquelle je ne connois d’égale que celle de mon Henriette, ne permit point à mon cœur de s’exprimer par des paroles. Je me levai, & reprenant ses deux mains, je panchai la tête dessus. Les pleurs sortirent encore plus abondamment de ses yeux, & nous fûmes tous deux quelques momens sans parler. Il seroit injurieux pour une ame aussi grande, aussi noble que celle de Clémentine, que je voulusse excuser ces tendres émotions de deux cœurs, l’un aussi pur que celui de mon Henriette, & l’autre entiérement à elle.

Je rompis notre silence pour la presser de prendre un appartement chez Mylady L… Demain, Mademoiselle, aussi matin que vous le permettrez, je serai ici avec cette chere Sœur pour vous conduire chez elle. Je vais prévenir là-dessus les Femmes de cette maison, & je me charge de voir l’honnête Patron, dont Laura m’a vanté la conduite & les soins, pour le remercier au nom de tous nos Amis communs.

Vous m’encouragez à lever les yeux, Monsieur, & je me croirai fort honorée de la visite de vos Sœurs. Mais ne commencerons-nous pas par examiner ensemble s’il convient que j’accepte vos offres ? Je suis prête à me conduire par vos conseils. Quoique dans ma téméraire démarche j’aie marqué peu d’égards pour mon honneur, je ne voudrois pas, s’il étoit possible, qu’une premiere erreur en entraînât une seconde. Vous, Monsieur, en qualité de Frere & d’Ami, éclairez-moi sur ma conduite.

Votre honneur, Mademoiselle, sera mon premier soin. Je connois très-sincérement que je ne puis vous donner à présent de meilleur conseil. À présent ! interrompit-elle avec un soupir. Ce point fut encore débattu quelques momens. Les motifs de son scrupule étoient une délicatesse au-dessous d’elle, & dont je la fis rougir. Enfin j’eus le bonheur de la convaincre que la protection d’une Sœur de son quatrieme Frere étoit ce qu’elle avoit de plus convenable à choisir.

Je descendis pour informer ses Hôtesses du changement qui devoit arriver le lendemain. Ensuite étant remonté à son appartement, j’y passai avec elle une partie de la soirée. Dans tout le cours de notre entretien, tretien, ma joie fut extrême de ne remarquer de sa part que de la sérénité d’esprit. Cependant je ne jugeai point à propos de l’informer encore du voyage de la plus chere partie de sa Famille, & je me réduisis à lui marquer l’espérance où j’étois, que si nous pouvions lui faire trouver quelque agrément en Angleterre, j’engagerois quelques-uns de ses proches à me rendre, avant son départ, la visite qu’ils m’avoient promise.

Vous avez, ma très-chere vie, toutes les circonstances de notre entrevue. Un des plus délicieux plaisirs que je connoisse, est d’obéir aux tendres & généreux ordres de mon Henriette.

Ce matin je me suis rendu avec Mylady L… chez l’excellente Clémentine. Ma Sœur & son Mari paroissoient charmés de leur dépôt. Oui, Clémentine est actuellement chez eux, & ne paroît pas moins charmée de s’y voir. D’heure en heure, elle sent de plus en plus les dangers dont elle est heureusement délivrée ; elle condamne de bonne grace une démarche qu’elle traite librement de téméraire. Mais elle est tout-à-la-fois impatiente & confuse de paroître devant vous ; & je crois qu’elle écoute avec délices les justes louanges que Mylord L… & sa femme donnent à mon Henriette.