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Histoire maccaronique/24

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(sous le pseudonyme de Merlin Coccaie)
Adolphe Delahays (p. 410-431).

LIVRE VINGT-QUATRIEME.


Gelfore avoit entendu le grand meurtre qui avoit esté Gfait des siens, et en avoit veu une partie de ses propres yeux : dont elle estoit fort estonnée ; et, se voulant informer plus à plein d’où estoit procedée ceste desconvenuë, ceste vieille arriva vers elle, estant encor toute nuë, laquelle s’estoit eschappée des pattes de Balde, comme une vieille renarde que les païsans auroyent poursuivie plus de six cens pas, crians après elle : « Au renard, prenez, arrestez, courez, devant, à vous, icy, là, de là ! » laquelle ainsi mal menée fuit la queue levée, fientant de rage de peur villaines ordures, et pense avoir beaucoup fait pour elle de pouvoir remporter sa peau entiere : elle s’escoule, tirant la langue dehors un pied de long. Ainsi estoit de ceste vieille, de toutes les vieilles la vraye ordure, la Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/473 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/474 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/475 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/476 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/477 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/478 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/479 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/480 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/481 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/482 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/483 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/484 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/485 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/486 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/487 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/488 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/489 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/490 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/491 Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/492 disoit à ses compagnons : « Voyez, freres, comme Cingar est habile à ce mestier de battelier ? Certainement, et de forme, et de dexterité, il n’est gueres esloigné de Charon : voyez ses yeux terribles et sa face maigre. Qui le regarderoit, et ne jugeroit qu’il fust un diable ? — Il est ainsi, dit Boccal, c’est le visage d’un Chiozois, par lequel si vouliez envoyer argent à Venise, ô combien il seroit prest et diligent à recevoir ceste charge ! » Cingar respond : « Et toy, Boccal, en touchant des beufs, tu ne ferois pas bien le mestier de bouvier, en desrobant le lard et le salé gras, pour mettre en ta gorge, pendant que tu ferois semblant d’en frotter et oindre le fust de tes roues ? » Balde les oyant, leur dit : « Ho ! vous estes tous deux la saincte Aumosne. Baisez ceste rive : puisque le fleuve est passé. le sort est jetté, c’en est fait. » Mais, toy, Sorciere, laisse un peu ce travail en repos.